Dernière campagne contre l'Eglise (II)

Quelques réflexions personnelles (23/2/2013)

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Lobby gay dans l'Eglise

Hier, le quotidien italien "La Repubblica" a lancé une ultime vilennie contre le Pape: l'existence d'un dossier accablant arrivé sur son bureau à la mi-décembre, et prouvant l'existence, jusqu'au sein du Vatican, d'un "lobby gay". Ce serait, prétendait ce journal, l'explication du départ du Saint-Père.
Info, intox? Nous ne le saurons sans doute jamais, et cela vaut sans doute mieux.
Je voudrais juste faire quelques commentaires personnels.
Ils ne suivent pas forcément une voie unique, qui arriverait à une vérité aveuglante. Tels quels, ce sont des pièces d'un puzzle, et il est difficile pour le moment de voir comment les assembler:

1. D'abord, la Repubblica a atteint son but.
Son prétendu "scoop" s'est répandu à la vitesse de l'éclair (c'est-à-dire celle de l'info-spectacle 24/24) sans aucun contrôle de la fiabilité de la source, d'un bout à l'autre de la planète, comme nous l'avons dit hier. Europe 1, qui n'est pas à une ignominie près, a pratiquement fait un flash spécial pour annoncer gravement que des "cardinaux" (sic!!) se seraient livrés à des partouzes derrière les murs "sacrés". Un martien qui aurait entendu l'information aurait pu supposer - pourquoi pas - que le pape lui même était impliqué!! Donc, de ce côté, le mal est fait, refait et re-refait;
"Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, polissez-le sans cesse et le re-polissez", avait écrit Boileau. Sa leçon a été reçue, peut-être pas dans le sens de perfection qu'il imaginait...

2. Le délicat journal italien, porte-parole militant de toutes les déviances sociétales, si donneur de leçons de déontologie professionelle et d'élégance "morale", et reçu comme l'évangile par nos propres medias, n'a en en réalité rien fait d'autre que "pomper" une enquête sur le point de paraître (dont il s'était "procuré les bonne feuilles", air connu), de l'hebdomadaire italien "Panorama". Cela s'appelle du vol. L'auteur de l'enquête de Panorama, un "vaticaniste" du nom d'Ingrao, prétend que son article a été déformé pour atteindre le Pape (cf. ci-dessus).

3. De l'autre côté, des journalistes, sans doute très bien intentionnés (je crédite Jean-Marie Guénois de son évidente bonne foi), affirment que le "dossier secret explosif" présenté par la Repubblica ne peut pas être la cause de la démission du Pape. Mais ils citent comme preuve ce qu'ils présentent comme un fait irréfutable et acquis, que la décision de Benoît XVI avait été prise à son retour du Mexique. Or, nous n'en savons rien, et personnellement, je ne vois pas les choses ainsi. Il est probable que le voyage épuisant du printemps dernier a été UN élément qui a pesé dans la décision de Benoît, mais les éléments mis en jeu sont trop profonds, et lui-même une personnalité trop complexe, pour imaginer que c'est le seul. Comme il l'a dit lui-même, il s'agit d'une décision longuement mûrie - et certainement pas d'un coup de tête.
Il y a certainement eu une conjonction de faits, et il n'est pas exclu qu'un dossier lourd arrivé sur son bureau en décembre ait été la goutte d'eau. Il ne s'agit pas forcément de découragement, mais de la conviction réaliste que, pour nettoyer la fange, il faut de l'énergie, et de la force, y compris physique.

Un fait (qu'il me semble que personne n'a relevé) m'incite à penser que la décision ultime n'est pas si ancienne que cela. Mon interprétation suppose que Georg Gänswein était dans la confidence, mais il me paraît difficile qu'il ait pu en être autrement.
Mi-janvier, grâce à l'irremplaçable blog de Raffaella, nous apprenions que le Secrétaire du Pape assisterait à une rencontre organisée à l'occasion de la sortie en Italie du livre "Des célébrités parlent du Pape" (il le fait systématiquement). Or, le 12 février, soit le lendemain de la décision, la rencontre était annulée. Une déprogrammation qui pourrait être lourde de sens.

4. Y a-t-il un lobby gay dans l'Eglise?
Sans aucun doute.
En témoigne cet article: Les élites contre le peuple.
La Bussola Qotidiana qui est tout sauf un site complotiste et anti-catho a consacré plusieurs articles à ce sujet (cf. I, II, III)

5. Le Pape le savait-il?
Sans aucun doute également, et depuis très longtemps... mais jusqu'à quel point? Les gens bons ont tendance à ne pas toujours imaginer les abysses de mal qui se cachent dans les replis de l'âme humaine (que l'on se rappelle ce qu'il a dit à Seewald à propos de la personnalité de Paolo Gabriele: il ne comprenait pas sa psychologie).
Quoi qu'il en soit, il avait été férocement attaqué par les medias dès 2005, après que la Congration pour la discipline des sacrements ait promulgué une "Instruction sur les critères de discernement vocationnel au sujet des personnes présentant des tendances homosexuelles en vue de l'admission au séminaire et aux ordres sacrés" (faire une recherche sur ces mots avec Google est "édifiant").
La circulaire a été revue, et rendue encore plus rigoureuse en 2008, indiquant la nécessité de vérifier les "tendances à l'homosexualité" de ceux qui veulent entrer au séminaire, à l'aide de psychologues et de psychiatres.

6. Le même hebdo "Panorama" avait consacré, durant l'été 2010, un dossier "explosif" consacré aux "nuits chaudes des prêtres gays". Beaucoup de faits relevaient sans doute de la pure affabulation, mais pas tous...
Pas pour me faire de la pub, il vaut d'être relu.

7. Je donne pour finir la parole à Monique:

L'affaire des évêques gay etc... n'est peut-être que du bluff pour augmenter les souffrances du Pape, proie qu'on ne lâche pas! Le sadisme des loups n'a pas de limite! Comment peut-on savoir le contenu du rapport des 3 cardinaux qui ont remis le document au Pape et à lui seul et si eux-mêmes n'ont pas parlé (*)?
Mais la calomnie reste, même après la révélation de la vérité, et
on voit bien qu'il y a une coalition pour pourrir le conclave et démolir dès l'abord le prochain Pape dont on dira qu'il aura été élu par une bande de crapules hypocrites. Ce que les loups ont fait à Benoît XVI, ils le referont avec son successeur puisque ça marche et que les fidèles ne se révoltent pas contre l'iniquité.

(*) Le dossier est malheureusement passé entre les (petites) mains de fonctionnaires de la Curie, ne serait-ce que pour le taper sur l'ordinateur. Le doute est donc permis. Il suffit d'une personne, pas forcément un ecclésiastique, nous en avons eu la preuve avec le valet félon.