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Les indiscrétions des évêques italiens

Ceux des Pouilles, qui étaient en visite ad limina: "Entre confidences et exorcismes, un François à déchiffrer", annonce Magister dans son blog personnel "Settimo Cielo" (27/5/2013)

«Ils disent que mon Maître des cérémonies pontificales [Guido Marini] est un traditionaliste, et beaucoup, après mon élection, m'ont invité à le décharger de son office et à le remplacer. J'ai dit non, parce que je savais pouvoir tirer parti de sa préparation traditionnelle en même temps, qu'il pouvait bénéficier lui aussi de ma formation plus émancipée».

Entre confidences et exorcismes, un François à déchiffrer
magister.blogautore.espresso.repubblica.it
(ma traduction)
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Parmi les évêques italiens qui se sont rendus chez François en visite "ad limina", ceux des Pouilles étaient les plus loquaces pour raconter ce que leur avait dit le Pape.
Il n'y a pas eu seulement la «révélation» - ensuite partiellement contredite par le Père Federico Lombardi - de l'évêque de Molfetta, Mgr Luigi Martella, sur les deux encycliques en route: la première, sur la foi, signée par le pape actuel, mais écrite par son prédécesseur qui serait en train de la finir dans son ermitage, et la seconde, sur la pauvreté, toute de la main du Pape régnant.
Il y a eu aussi des indiscrétions concernant la liturgie.
L'archevêque de Bari, Francesco Cacucci, a commencé, déclarant à Radio Vatican que le pape François aurait exhorté les évêques à «vivre la relation avec la liturgie avec simplicité et sans super-structures».
Puis ce fut au tour de l'évêque de Conversano et Monopoli, Domenico Padovano, lequel a dit à son clergé que les évêques des Pouilles s'étaient plaints auprès du pape de l'oeuvre de division créée au sein de l'Eglise par les champions de la messe dans l'ancien rite.
Et que leur aurait répondu le pape?
Selon ce que rapporte Mgr Padovano, François les aurait exhortés à être vigilants sur l'extrémisme de certains groupes traditionalistes, mais aussi à s'appuyer sur la tradition et à la faire vivre dans l'Église en même temps que l'innovation.
Pour mieux illustrer ce dernier point, le pape aurait apporté son propre exemple:

«Vous voyez? Ils disent que mon Maître des cérémonies pontificales [Guido Marini] est un traditionaliste, et beaucoup, après mon élection, m'ont invité à le décharger de son office et à le remplacer. J'ai dit non, parce que je savais pouvoir tirer parti de sa préparation traditionnelle en même temps, qu'il pouvait bénéficier lui aussi de ma formation plus émancipée».

S'ils sont authentiques, ces mots sont révélateurs de l'esprit liturgique et du style de célébration du pape.
Mais le sens dans lequel les évêques de la région des Pouilles les ont interprétés n'est pas assuré.
Un autre d'entre eux, celui de Cerignola Ascoli Satriano, Felice Di Molfetta, ex-président de la commission de la CEI pour la liturgie, dans un message à son diocèse a écrit entre autres choses:
«Je n'ai pas manqué de me réjouir avec le pape pour son style de célébration: un style inspiré par la «noble simplicité» sanctionnée par le Concile, montrant une attention particulière à ce thème, et auquel n'ont pas manqué de sa part des considérations théologiques et pastorales de haut niveau partagées par tous les confrères présents.

«M'étant occupé durant toute une vie d'enseignement de théologie liturgique et sacramentelle, j'ai beaucoup apprécié l'intérêt du Saint-Père pour cet aspect essentiel du ministère pétrinien, qu'il exerce à la fois dans les célébrations à Santa Marta et celles solennelle dans la Basilique vaticane pour la canonisation des 800 martyrs d'Otrante...

«Le Pape François, à la lumière de certains phénomènes du passé récent, où ont été enregistrées au plan liturgique pas mal de dérives, nous a exhortés, nous évêques, se référant également à quelques exemples concrets, à vivre la relation avec l'action liturgique, en tant qu'œuvre de Dieu , comme de vrais croyants, au-delà de tout cérémonial pompeux, pleinement conscients que la «noble simplicité» dont parle le Concile, n'est pas négligence mais beauté, la beauté avec un 'B' majuscule ».

Mais enrôler le Pape François dans les rangs des progressistes dans le domaine liturgique est pour le moins risqué. Il ne semble pas du tout, en particulier, qu'il soit hostile à la libéralisation de la messe dans l'ancien rite, déterminée par Benoît XVI avec le motu proprio "Summorum Pontificum" en 2007.
Alors qu'il est certain que Mgr Di Molfetta fut cette année l'un des plus combatifs critiques du motu proprio, avant et après sa publication.
Il jugeait la messe dans l'ancien rite "incompatible" avec celle post-conciliaire et s'employa sans succès afin que la CEI produise une note interprétative - dans un sens restrictif - de "Summorum Pontificum".

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Apostille:
Le prétendu «exorcisme» que François aurait pratiqué le jour de la Pentecôte, sur la Place Saint-Pierre, est en fait une de ses façons de faire récurrentes, dans des contextes tout autre que «diaboliques».
C'est par exemple, ce que François a fait il y a quelques jours après une messe matinale à Santa Marta, où il a rencontré pour la première fois le directeur de «La Civiltà Cattolica», le père Antonio Spadaro, présent à la célébration.
«Quand je lui ai demandé sa bénédiction - dit le jésuite - le pape François a posé ses mains sur ma tête et a tracé un signe de croix. Son geste n'était pas différent de celui qu'il a fait sur le jeune homme, que certains ont prétendu être possédé. Pour moi, c'était un geste naturel, simple, de prière et de bénédiction».