Le cardinal Burke défend Donald Trump
Au lendemain de l'élection, le prélat est interviewé dans Il Giornale (10/11/2016)
>>> Cf. La lettre pro-vie de Donald Trump
Voir aussi
De retour du voyage au Mexique, en février dernier, le Pape avait eu des propos très durs (cf. Le Pape en roue libre) contre celui qui était alors le challenger d'Hillary Clinton (qu'il n'a jamais critiquée explicitement malgré ses positions extrêmes contre la vie) dans la course à la présidence. Sollicité par un journaliste américain à propos du mur de 2500 km que Trump promettait de faire construire à la frontière du Mexique, il avait déclaré: « Une personne qui pense à faire des murs n'est pas chrétienne. Ce n'est pas l'évangile».
Donald Trump avait répondu assez vivement, reprochant au Pape de faire de la politique. Et ajoutant:
«Je suis fier d'être chrétien, et comme président, je ne permettrai jamais à la chrétienté d'être constamment attaquée et affaiblie, comme cela arrive en ce moment avec le président actuel» (cf. www.ansa.it).
Le cardinal Burke croit manifestement qu'il est sincère.
C'est ce qui ressort de cette interview qu'il vient d'accorder à Il Giornale
MAIS QUEL HOMME DE HAINE? COMME PRÉSIDENT, IL DÉFENDRA LES VALEURS DE L'EGLISE
Liberté religieuse, santé et protection de la vie: le cardinal américain "bénit" le magnat
www.ilgiornale.it
Ma traduction
* * *
- Cardinal, comment lisez-vous le résultat des élections américaines avec la victoire de Donald Trump?
« Eh bien, je crois que c'est un résultat qui est l'expression d'une longue crise que traverse le pays depuis désormais plusieurs années, avec une campagne qui a réchauffé les cœurs et qui a montré la volonté de grand changement recherchée par le peuple américain. Certainement, la crise a une grande influence sur le résultat, à présent l'espoir est que l'Amérique, avec ce nouveau président puisse retrouver une bonne route à parcourir».
- Selon vous, c'est seulement la crise qui a eu une influence sur le résultat des élections, ou bien aussi la peur des Américains pour le terrorisme islamique?
« Assurément, c'est un moment de grande peur, non seulement pour l'Amérique, mais aussi pour le monde entier. Nous entendons toujours les nouvelles qui arrivent, et elles sont dramatiques. Je suis convaincu que dans ce résultat il y a aussi une composante de peur de la part de ceux qui espèrent que les choses puissent maintenants'arranger».
- Croyez-vous que Donald Trump va tenir compte de celles qui sont les valeurs si chères à l'Eglise catholique?
« D'après ce que j'ai entendu pendant la campagne électorale, il me semble que le nouveau président comprend bien quels sont les biens fondamentaux qui sont importants pour nous. En premier lieu, je suis convaincu que, d'après ce qu'il a dit, il aura à cœur la défense de la vie humaine depuis sa conception et qu'il pourra mettre en oeuvre toutes les mesures possibles pour s'opposer à l'avortement. Et puis je pense qu'il a très clairement à l'esprit le bien irremplaçable de la liberté religieuse. Enfin, il placera certainement son l'attention sur le thème de la Santé américaine qui pour l'instant ne va pas très bien aux États-Unis».
- Si d'un côté de Trump s'occupera aussi des thèmes chers à l'Eglise, de l'autre, il dit pourtant qu'il veut construire un mur contre les immigrants à la frontière avec le Mexique (Ce sera un mur impénétrable, haut, imposant et magnifique. Et c'est le Mexique qui le paiera). Une barrière que François a toujours critiqué, en disant: «Nous devons construire des ponts de paix et non des murs de haine» ...
« Je ne pense pas que le nouveau président sera inspiré par la haine pour le traitement de la question de l'immigration, une question de prudence, qui nécessite la connaissance de qui sont des immigrants, des raisons qui les conduisent à migrer et de la capacité des communautés locales à les accueillir. La charité doit toujours être intelligente et, par conséquent, informée par une profonde connaissance de la situation à la fois de ceux qui veulent immigrer et de ceux qui doivent recevoir ces personnes».
- En plus de cela, la grande crainte est que sur la question de la politique étrangère, Trump puisse accomplir quelque action imprudente, ayant à se disposition un arsenal nucléaire sans limite ... [quelle question absurde!!!]
« Je nai pas peur de cela. Je pense que Donald Trump va suivre la longue tradition des présidents américains de coopération et de communication avec les ppuissances internationales et je doute fortement qu'il puiise accomplir une action unilatérale qui mettrait le monde en danger. Je suis convaincu qu'il se concertera avec les autres pays sur les questions les plus variées de politique étrangère».
- Quant à la Russie, Trump a déclaré que Poutine pourra être un bon partenaire dans la lutte contre le terrorisme islamique ...
« C'est vrai, il a dit cela, espérons qu'il y aura toujours de bonnes relations entre nos deux pays».
- Alors, quel est votre souhait pour le nouveau président des États-Unis d'Amérique?
« Je souhaite que Trump puisse suivre les principes et les exigences de notre Déclaration d'Indépendance et de la Constitution, qu'il soit certainement un bon président, qu'il puisse s'occuper des divisions dans le pays (il a en effet dit à Hillary Clinton qu'il est temps de ne plus se diviser) et qu'il y ait ainsi la compréhension inconditionnelle et pour cela l'union de tous les citoyens américains».
