Abus sexuels: le cardinal Burke parle

Il répond aux questions du président de l'association <Catholic Action for Faith and Family>: la plupart des actes d'abus étaient en fait des actes homosexuels commis avec des adolescents - c'est au pape de punir les coupables - il faut relire les rites de dégradation des clercs qui ont gravement failli. (17/8/2018)

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Le cardinal Burke aborde les scandales dans le clergé


16 août 2018
www.catholicaction.org
Ma traduction

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Cette semaine, Thomas McKenna, président de Catholic Action for Faith and Family, a interviewé le cardinal Raymond Burke à propos du scandale des abus sexuels du clergé.


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Thomas McKenna: Votre Éminence, une nouvelle vague d'abus sexuels du clergé a fait surface et indique une pratique répandue de l'homosexualité parmi le clergé dans les diocèses et les séminaires à travers le pays. Selon vous, quelle est la cause profonde de cette corruption ?

Cardinal Raymond Burke: Il était clair, après les études qui ont suivi la crise des abus sexuels de 2002, que la plupart des actes d'abus étaient en fait des actes homosexuels commis avec des adolescents. Il y a eu une tentative étudiée d'ignorer ou de nier cela. Il semble maintenant évident, à la lumière de ces récents terribles scandales, qu'il existe effectivement une culture homosexuelle, non seulement au sein du clergé, mais aussi au sein de la hiérarchie, qui doit être purifiée à la racine. C'est bien sûr une tendance qui est désordonnée.
Je pense qu'elle a été considérablement aggravée par la culture anti-vie dans laquelle nous vivons, à savoir la culture contraceptive qui sépare l'acte sexuel de l'union conjugale. L'acte sexuel n'a aucun sens sauf entre un homme et une femme dans le mariage puisque l'acte conjugal est par sa nature même pour la procréation. Je crois qu'il faut reconnaître ouvertement que nous avons un très grave problème de culture homosexuelle dans l'Église, en particulier au sein du clergé et de la hiérarchie, qui doit être abordé avec honnêteté et efficacité.

TM: Votre Eminence, beaucoup disent que ce qui doit être fait pour traiter ce problème, c'est de déterminer de meilleures procédures et structures pour y faire face et que ce serait alors une solution pour résoudre la situation. Êtes-vous d'accord avec cette proposition? Ou alors, que faut-il faire selon vous pour résoudre cette crise de manière approfondie ?

Card. B: Il n'est pas nécessaire d'élaborer de nouvelles procédures. Toutes les procédures existent dans la discipline de l'Église, et elles ont existé tout au long des siècles. Ce qu'il faut, c'est une enquête honnête sur les situations présumées d'immoralité grave, suivie d'une action efficace pour sanctionner les responsables et être vigilant afin d'éviter que des situations similaires ne se reproduisent.
Cette idée selon laquelle c'est à la conférence des évêques que doit revenir la responsabilité dans cette question est erronée parce que la conférence des évêques n'a pas de surveillance sur les évêques au sein de la conférence. C'est le Souverain Pontife romain, le Saint-Père, qui a la responsabilité de discipliner ces situations, et c'est lui qui doit agir en suivant les procédures qui sont indiquées dans la discipline de l'Église. C'est ce qui permettra de régler efficacement la situation.

TM: Votre Éminence, la foi de beaucoup dans l'Église, en tant qu'institution sainte plutôt que corrompue, a été ébranlée. Les gens ne savent pas quoi penser de leurs évêques et de leurs prêtres. Comment les fidèles devraient-ils répondre à cette crise, surtout si l'on considère que beaucoup se sentent découragés et honteux de leur Église ?

Card. B: Je comprends parfaitement la colère, le sentiment profond de trahison que ressentent beaucoup de fidèles, d'autant plus que je l'éprouve moi-même. Les fidèles devraient insister pour que la situation soit abordée avec honnêteté et détermination. Ce que nous ne devons jamais permettre, c'est que ces actes gravement immoraux, qui ont tant souillé le visage de l'Église, nous laissent perdre confiance en Notre Seigneur, qui est le chef et le pasteur du troupeau. L'Église est son Corps mystique, et nous ne devons jamais perdre de vue cette vérité.
Nous devrions avoir profondément honte de ce que certains bergers, certains évêques, ont fait, mais nous ne devrions jamais avoir honte de l'Église parce que nous savons qu'elle est pure et que c'est le Christ Lui-même, vivant pour nous dans l'Église, Qui seul est notre chemin vers le salut. Il y a une grande tentation que notre colère justifiée à propos de ces actes gravement immoraux nous conduise à perdre la foi en l'Église ou à être en colère contre l'Église, au lieu d'être en colère contre ceux qui, même s'ils détenaient la plus haute autorité dans l'Église, ont trahi cette autorité et ont agi d'une manière immorale.
Il existait dans le Pontifical romain [le livre liturgique catholique en latin qui contient les rites accomplis par les évêques] pendant des siècles des rites pour la dégradation des clercs et aussi de la hiérarchie qui avaient gravement failli dans leur office. Je crois qu'il serait utile de relire ces rites pour comprendre profondément ce que l'Église a toujours compris, à savoir que les pasteurs peuvent s'égarer, et même de façon grave, et qu'ils doivent ensuite être dûment disciplinés et même démis de l'État clérical.

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