Lobby gay: les contradictions du Vatican

D'un côté, on proclame la "tolérance zéro" dans les affaires de pédophilie. De l'autre, on voit se multiplier au sommet de la hiérarchie, parmi les très proches de François, des prélats impliqués dans des scandales pédophiles et/ou homosexuels. Le commentaire de Riccardo Cascioli (1/8/2018)

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Le Père James Martin

Sauvons la rencontre mondiale des familles du lobby gay


Riccardo Cascioli
1er août 2018
www.lanuovabq.it
Ma traduction

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Les cas des États-Unis, du Chili et du Honduras, qui voient des évêques et des cardinaux responsables de comportements homosexuels et d'abus, doivent faire ouvrir les yeux sur le pouvoir acquis par le lobby gay, qui influencera même la Rencontre mondiale des familles (Dublin, 21-26 août). Si l'on veut, au Vatican, rétablir la crédibilité il faut annuler la rencontre avec le Père Martin et demander la démission du Cardinal Farrell.


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Le scandale des évêques impliqués dans des activités homosexuelles ou responsables d'abus sur mineurs et adultes est en train de bouleverser l'Église, mais la gravité des cas qui ont émergé jusqu'à présent exige qu'on aille au fond des choses pour comprendre l'étendue et les causes du phénomène. Et surtout, il saute aux yeux que la vague homosexuelle est arrivée très haut au Vatican et, juste pour donner un exemple, elle est en train d'influencer la prochaine Rencontre Mondiale des Familles qui se tiendra en Irlande du 21 au 26 août prochain et aura son apogée lors de la rencontre avec le Pape François au cours des deux derniers jours.

Si des décisions drastiques doivent être prises, la première concerne la rencontre de Dublin: le programme doit être revu, de même que la position du Préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, le cardinal Kevin Farrell, dont le maintien à ce poste de responsabilité est désormais plus qu'embarrassant.

Mais procédons dans l'ordre. Tout d'abord, ce qui a été établi à partir des cas des États-Unis (le cardinal McCarrick, et pas seulement), du Chili et du Honduras - impliquant lourdement des cardinaux très proches du Pape François - devrait désormais convaincre que le vrai problème dans le clergé est l'homosexualité. Dans la grande majorité des cas établis, y compris au cours des dernières décennies, les abus sur mineurs sont une conséquence ou une extension de l'activité homosexuelle. Ceci est le point crucial, comme nous le disons depuis des années; le simple fait de parler de pédophilie est un moyen de détourner l'attention du vrai problème: l'homosexualité.

Cela nous amène au deuxième point, qui est le scénario que nous devons garder à l'esprit pour situer non seulement les cas qui ont émergé ces dernières années, mais surtout ce qui émerge des cas les plus récents mettant en cause des évêques et des cardinaux. Eh bien, encore une fois, il nous faut revenir à la "Lettre aux évêques de l'Église catholique sur la Pastorale des personnes homosexuelles" (1er octobre 1986), signée par le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de l'époque, le Cardinal Joseph Ratzinger. Entre autres choses, Ratzinger dénonçait - et nous sommes en 1986 - l'existence d'un lobby gay dans l'Eglise, de connivence avec des organisations gay extérieures à l'Eglise pour subvertir l'enseignement catholique sur l'homosexualité. Il serait trop long de mentionner ici le document, mais les points 8 et 9 (*) décrivent parfaitement ce qui aurait pu sembler une exagération, mais qui est aujourd'hui une réalité sous les yeux de tous. Il existe un véritable réseau de prêtres homosexuels qui non seulement se couvrent mutuellement dans leurs activités immorales, mais qui, ces dernières années, ont mis en œuvre un véritable agenda pour renverser la doctrine catholique. C'est ce que le prêtre polonais Dariusz Oko a appelé "Homo-hérésie".

Les modalités utilisées sont variées: de la théologie enseignée dans les séminaires et dans les universités pontificale, qui remet en question «la vérité sur la personne humaine» - comme le dit le document Ratzinger - aux pressions de plus en plus fortes pour bénir les unions homosexuelles; de la pastorale pour les personnes homosexuelles qui légitime leur activité sexuelle, à la demande de reconnaissance civile des unions homosexuelles. Citons seulement quelques-uns des cas plus récents: la multiplication en mai des veillées contre l'homophobie dans les diocèses italiens; la pastorale pour les personnes homosexuelles confiée en grande partie à des associations et groupes qui ont pour but la reconnaissance du style de vie homosexuel; le document préparatoire au Synode des jeunes qui adopte pour la première fois la terminologie LGBT; la prise de position ouverte de la Conférence épiscopale italienne en faveur de la reconnaissance des unions civiles (bien que sous une forme plus modérée que la loi effectivement approuvée); le rôle important que le quotidien Avvenire joue depuis de nombreuses années pour essayer de changer la mentalité des catholiques à l'égard de l'homosexualité; la nomination du Père jésuite James Martin, militant bien connu qui fait la promotion du programme Lgbt, comme consultant auprès du Secrétariat à la Communication; et nous pourrions continuer encore longtemps.
Mais c'est précisément l'histoire du Père Martin qui nous conduit directement à la Rencontre Mondiale des Familles. Le père Martin a été invité comme conférencier officiel à Dublin, une tentative très claire de faire accepter l'activité homosexuelle dans le contexte familial. Il s'agit d'une tentative sournoise de frapper au cœur la signification de la famille, un choix qui a déjà suscité beaucoup de polémiques, mais sans que soit venu de Rome le mondre signe de repentance. Bien au contraire: d'après ce que nous savons, on serait en train de préparer pour la rencontre avec le Pape une situation dans laquelle différents "types" de familles trouveront leur place.

Bien sûr, tout sera joué sur la touche de l'accueil, y compris dans les situations difficiles, mais seul un naïf peut ne pas se rendre compte que c'est seulement un moyen de faire accepter comme régulières différents types d'unions. En pratique, exactement le contraire de ce que Saint Jean Paul II avait à l'esprit lorsqu'il a institué en 1994 la Première Rencontre mondiale des familles.
Bien qu'il y ait également dans cette démarche une responsabilité évidente des évêques irlandais, ce qui rend tout cela plus inquiétant, c'est la situation dans laquelle s'est trouvé le cardinal Kevin Farrell avec l'explosion du scandale McCarrick. Farrell a été en effet pendant six ans vicaire général de McCarrick à Washington, il a vécu à ses côtés quand le cardinal séduisait les séminaristes; et le même McCarrick a lancé Farrell dans la carrière ecclésiastique. Aujourd'hui, Farrell dit qu'il n'a jamais soupçonné quoi que ce soit et que personne ne lui a jamais parlé de plaintes ou de commérages autour de l'archevêque.

Étant donné les dimensions des méfaits de McCarrick et les voix qui se sont succédées pendant des années, la version du Cardinal Farrell tient de l'incroyable. Il n'y a que deux possibilités: soit il ment sans vergogne en tant que complice de McCarrick, soit il est tellement déconnecté de la réalité qu'il ne remarque pas ce qui se passe devant ses yeux. Les deux hypothèses sont gravissimes, et à elles seules, elles conseilleraient la démission immédiate de la charge au Vatican, mais la coïncidence avec la Rencontre Mondiale des Familles, avec le virage gay qu'on veut lui donner, rend la position de Farrell encore plus insoutenable.

On peut pourtant parier que tout sera fait pour que le cardinal Farrell reste à sa place, et que le programme de la Rencontre Mondiale des Familles restera inchangé, y compris la présence du Père Martin. La raison en est malheureusement simple: jamais le lobby gay n'a été aussi puissant au Vatican. Il était déjà puissant dans les années 90, tant il est vrai que McCarrick a pu devenir archevêque de Washington et donc cardinal malgré les plaintes sur sa conduite qui sont arrivées à Rome. Mais on ne peut pas ne pas remarquer qu'au cours des toutes dernières années, on assiste à une augmentation disproportionnée du pouvoir entre les mains des prélats impliqués (directement ou indirectement) dans des cas d'homosexualité et d'abus sexuels, ou objets de bavardages tenaces.

Sans revenir sur le cas de mgr Battista Ricca, qui a inauguré le pontificat du Pape François et a été à l'origine de la fameuse phrase «Qui suis-je pour juger?», il suffit de penser que rien que dans le C9 (le conseil des neuf cardinaux appelés par le Pape François pour l'aider dans la réforme de la Curie) le cardinal chilien Francisco Javier Errazuriz et le cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga sont fortement impliqués dans les scandales de l'épiscopat de leur pays, tandis que - bien que dans une situation très différente - le cardinal australien George Pell a dû retourner en Australie pour se défendre contre les accusations d'avoir couvert des prêtres accusés de pédophilie. Le secrétaire du C9, ensuite, mgr Marcello Semeraro, accueille depuis des années dans son diocèse (Albano Laziale) la rencontre nationale des groupes chrétiens LGBT. Il ne faut pas oublier non plus le triste épisode de 2017 qui a vu comme protagoniste le secrétaire personnel du cardinal Francesco Coccopalmerio, mgr Luigi Capozzi, impliqué dans une affaire de soirées gay-cocaïne. Ce qui a rendu la situation plus grave, c'est que c'est le cardinal Coccopalmerio lui-même qui est intervenu auprès du Pape pour fournir à Capozzi un appartement vatican «discret» qui autrement serait revenu à un fonctionnaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Et après une période de désintoxication, mgr Capozzi en a repris possession. C'est peut-être une petite affaire, mais révélatrice du système en vigueur au Vatican.

Et s'il serait gravement injuste de lancer une chasse aux sorcières en se basant sur des commérages, il est également vrai que, comme l'enseigne l'affaire McCarrick, des rumeurs et des plaintes qui se succèdent pendant des années ont souvent un fondement et méritent au moins une enquête sérieuse, ne serait-ce qu'avant de faire des nominations importantes. Au lieu de cela, nous assistons à l'ascension à des positions de responsabilité au Vatican de nombreux personnages déjà accompagnées de voix insistantes sur leurs activités homosexuelles.

Si ce réseau au cœur de l'Église n'est pas démantelé, aucune tentative de rétablir l'ordre ne sera crédible.
La Rencontre mondiale des familles sera le premier test.

Annexe

Le document de la CDF de 1986
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8. L'enseignement de l'Eglise, aujourd'hui, est donc en continuité organique avec la vision de la Sainte Ecriture et avec la Tradition constante. Même si le monde d'aujourd'hui est, à bien des égards, fortement changé, la Communauté chrétienne est consciente du lien profond et durable qui la relie aux générations qui l'ont précédée " marquées du signe de la foi ".

Cependant, aujourd'hui, un nombre toujours croissant de gens, même à l'intérieur de l'Eglise, exercent une très forte pression sur elle pour l'amener à accepter la condition homosexuelle comme si elle n'était pas désordonnée et à légitimer les actes homosexuels. Ceux qui, au sein de la Communauté croyante, exercent ainsi une pression, ont souvent des liens étroits avec ceux qui agissent en dehors d'elle. Or ces groupes extérieurs sont mus par une vision opposée à la vérité sur la personne humaine, telle qu'elle nous a été pleinement révélée dans le mystère du Christ. Ils reflètent, même si, ce n'est pas de façon entièrement consciente, une idéologie matérialiste qui dénie à la personne humaine sa nature transcendante non moins que la vocation surnaturelle de chaque homme.

Les ministres de l'Eglise doivent veiller à ce que les personnes homosexuelles qui sont confiées à leur charge, ne soient pas induites en erreur par ces opinions si profondément opposées à l'enseignement de l'Eglise. Toutefois le risque est grand et il y en a beaucoup qui cherchent à créer la confusion à propos de la position de l'Eglise et à exploiter cette confusion à leurs propres fins.

9. Au sein même de l'Eglise s'est fermé un courant, constitué par des groupes de pression aux appellations diverses et de dimensions variées, qui tâche de se faire passer comme le représentant de toutes les personnes homosexuelles qui sont catholiques. En fait, ses adhérents sont pour la plupart des gens qui ignorent l'enseignement de l'Eglise ou cherchent d'une manière ou d'une autre à le saper. On tente de réunir sous l'égide du Catholicisme des personnes homosexuelles qui n'ont aucune intention d'abandonner leur comportement homosexuel. Une des tactiques utilisées consiste à affirmer, d'un ton de protestation, que toute critique ou réserve à l'égard des personnes homosexuelles, de leur activité et de leur style de vie, est purement et simplement une forme de discrimination injuste.

On assiste même, en certaines nations, à une véritable tentative de manipulation de l'Eglise pour obtenir le soutien, souvent bien intentionné, de ses pasteurs en faveur d'un changement des normes de la législation civile. Et cela, en vue de mettre celle-ci en accord avec les conceptions de ces groupes de pression selon lesquels l'homosexualité est une chose parfaitement inoffensive sinon tout à fait bonne. Bien que la pratique de l'homosexualité représente une menace sérieuse pour la vie et le bien-être d'un grand nombre de personnes, les protagonistes de ce courant ne renoncent pas à leur action et refusent de prendre en considération l'étendue du risque qui y est impliqué.

L'Eglise ne peut manquer de se préoccuper de tout cela et maintient donc fermement à ce sujet sa position claire, qui ne peut être modifiée sous la pression de la législation civile ou de la mode du moment. Elle s'inquiète sincèrement aussi de tous ceux qui ne se sentent pas représentés par les mouvements en faveur de l'homosexualité, comme de ceux qui pourraient être tentés de croire à leur propagande trompeuse. Elle est consciente que l'opinion selon laquelle l'homosexualité serait équivalente à l'expression sexuelle de l'amour conjugal ou aussi acceptable qu'elle, a un impact direct sur la conception que la société a de la nature et des droits de la famille, et met ceux-ci sérieusement en danger.

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