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MADRID, JOUR 1
 

Cette page sera mise à jour - en principe - au fur et à mesure (18/8/2011)




Place de Cibeles: discours du Saint-Père

Source: www.vatican.va/
Je remercie les jeunes représentants des cinq continents pour les paroles chaleureuses qu’ils m’ont adressées. Je salue affectueusement tous les jeunes qui sont ici réunis, provenant d’Océanie, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe, ainsi que tous ceux qui n’ont pas pu venir. Je pense souvent à vous et prie pour vous. Dieu m’a accordé la grâce de pouvoir vous voir et vous entendre de plus près et de nous mettre ensemble à l’écoute de sa Parole.

Dans la Lecture qui vient d’être proclamée, nous avons entendu un passage de l’Évangile où il est dit d’accueillir les paroles de Jésus et de les mettre en pratique. Il y a des paroles qui ne servent qu’à entretenir une conversation et qui passent comme le vent. D’autres cultivent l’esprit sous divers aspects. Celles de Jésus, par contre, remplissent le cœur, s’y enracinent et façonnent notre vie tout entière. Sinon elles demeurent vides et deviennent éphémères. Elles ne nous rapprochent pas de Lui. Et, ainsi, le Christ continue d’être au loin, comme une voix parmi les nombreuses autres que nous entendons autour de nous et auxquelles nous sommes déjà accoutumés. De plus, le Maître qui parle n’enseigne pas ce qu’il a appris d’autres personnes, mais ce qu’Il est lui-même, le seul qui connaisse vraiment le chemin de l’homme vers Dieu, car c’est lui qui l’a ouvert pour nous, qui l’a créé pour que nous puissions parvenir à la vie authentique, celle qu’il vaut toujours la peine de vivre en toute circonstance et que la mort même ne peut détruire. L’Évangile continue en expliquant cela à travers l’image suggestive de celui qui construit sur un roc solide, résistant aux assauts des adversités, contrairement à celui qui bâtit sur le sable, parfois même dans un lieu paradisiaque, comme nous dirions aujourd’hui, mais qui se désagrège au premier souffle de vent et devient une ruine. (*)

Chers jeunes, écoutez vraiment les paroles du Seigneur pour qu’elles soient en vous « esprit et vie » (Jn 6, 63), racines qui alimentent votre être, règles de conduite qui nous rendent semblables à la personne du Christ, en étant pauvres de cœur, affamés de justice, miséricordieux, en ayant un cœur pur, en aimant la paix. Faites-le chaque jour avec constance, comme on fait avec le seul Ami qui ne nous déçoit pas et avec qui nous voulons partager le chemin de notre vie. Vous savez bien que lorsque nous ne marchons pas au côté du Christ qui nous guide, nous nous dispersons sur d’autres sentiers, comme celui de nos propres impulsions aveugles et égoïstes, celui des propositions flatteuses mais intéressées, trompeuses et volubiles, qui laissent le vide et la frustration derrière elles.

Profitez de ces journées pour mieux connaître le Christ et soyez certains qu’enracinés en Lui votre enthousiasme et votre joie, vos désirs d’aller plus loin, d’atteindre ce qui est plus élevé, jusqu’à Dieu, auront toujours un avenir assuré, parce que la plénitude de la vie demeure déjà en vous. Faites-la grandir à l’aide de la grâce divine, généreusement et sans médiocrité, visant sérieusement l’objectif de la sainteté. Et, face à nos faiblesses, qui parfois nous écrasent, comptons également sur la miséricorde du Seigneur, qui est toujours prêt à nous tenir de nouveau la main et qui nous offre son pardon à travers le sacrement de la Pénitence.

En construisant sur le roc inébranlable, non seulement votre vie sera solide et stable, mais elle contribuera aussi à projeter la lumière du Christ sur les jeunes de votre âge et sur toute l’humanité, en présentant une alternative valable à tous ceux qui sont tombés dans leur vie, parce que les fondements de leur existence étaient inconsistants ; à tous ceux qui se contentent de suivre les courants de la mode, qui trouvent refuge dans leur intérêt immédiat, oubliant la vraie justice, ou qui s’abritent derrière leurs propres opinions au lieu de rechercher la pure vérité.

Oui, nombreux sont ceux qui, se croyant des dieux, pensent ne pas avoir besoin d’autres racines ni d’autres sources qu’eux-mêmes. Ils voudraient décider eux-mêmes ce qui est vérité ou pas, ce qui est bien ou mal, le juste et l’injuste ; décider ce qui est digne de vivre ou peut être sacrifié sur l’autel d’autres préférences ; marcher à chaque instant au hasard, sans but préétabli, se laissant guider par l’instinct du moment. Ces tentations sont toujours aux aguets. Il est important de ne pas y succomber car, en réalité, elles mènent à quelque chose d’aussi évanescent qu’une existence sans horizons, une liberté sans Dieu. Nous, par contre, nous savons bien que nous avons été créés libres, à l’image de Dieu, précisément parce que nous sommes protagonistes de la recherche de la vérité et du bien, responsables de nos actions et non de simples exécutants aveugles, collaborateurs créatifs dans notre tâche de cultiver et d’embellir l’œuvre de la création. Dieu désire un interlocuteur responsable, qui puisse dialoguer avec lui et l’aimer. À travers le Christ, nous pouvons vraiment le devenir et, enracinés en lui, donner ses ailes à notre liberté. N’est-ce pas là le grand motif de notre joie ? N’est-ce pas là un terrain solide pour construire la civilisation de l’amour et de la vie, capable d’humaniser tous les hommes ?

Chers amis, soyez prudents et sages, bâtissez votre vie sur le fondement solide qu’est le Christ. Cette sagesse et cette prudence guideront vos pas, rien ne vous fera trembler et la paix règnera dans votre cœur. Alors, vous serez heureux, contents, et votre joie se communiquera aux autres. Ils se demanderont quel est le secret de votre vie et ils découvriront que le roc qui soutient tout l’édifice et sur lequel s’appuie toute votre existence est la personne même du Christ, votre ami, frère et Seigneur, le fils de Dieu fait homme, qui donne consistance à tout l’univers. Il est mort pour nous et il est ressuscité pour que nous ayons la vie et, à présent, depuis le trône du Père, il demeure vivant et proche de tous les hommes, veillant continuellement avec amour sur chacun de nous.

Confiant les fruits de ces Journées Mondiales de la Jeunesse à la Vierge Marie, qui a su dire « oui » à la volonté de Dieu et qui nous enseigne, comme personne d’autre, la fidélité à son divin Fils, qu’elle a suivi jusqu’à sa mort sur la croix. Nous méditerons tout cela plus profondément aux diverses stations de la Via Crucis. Prions pour que, comme pour elle, notre « oui » d’aujourd’hui au Christ soit aussi un « oui » inconditionnel à son amitié, à la fin de cette Journée et durant toute notre vie.
Merci beaucoup.

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(*) Matthieu 7, 24-29
"Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet." Jésus acheva ainsi son discours. Les foules étaient frappées par son enseignement, car il les instruisait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes.




L'édito de KTO

Comme une brise d'air pur et juvénile
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A son arrivée à l'aéroport de Madrid, accueilli chaleureusement par le Roi et la Reine d'Espagne, Benoît XVI a donné le ton : "il est urgent d'aider les jeunes disciples de Jésus à demeurer fermes dans la foi" et à "en témoigner ouvertement".

Des jeunes qui "savent que sans Dieu il serait difficile d'affronter" les défis du temps : "la superficialité, la consommation et l'hédonisme régnants, tant de banalité au moment de vivre la sexualité, tant de manques de solidarité, tant de corruption".

Comme à son habitude, pas de faux fuyants dans le discours du Pape, qui, de sa voix douce et posée égrène les difficultés du monde : les tensions qui font couler le sang dans certaines régions, la justice et la personne humaine qui "se plient facilement a des intérêts égoïstes, matériels et idéologiques", la nature qui n'est "pas respectée"...

Mais aussi les menaces sur la liberté des chrétiens : depuis "la discrimination" jusqu'à "la persécution ouverte ou larvée" et l'incitation à s'éloigner du Christ que constitue la disparition des "signes de sa présence dans la vie publique".

Dans ce contexte, une mission incombe aux jeunes : un "témoignage courageux et plein d'amour". Déjà, leur rassemblement à Madrid est source "d'une immense joie" pour le Pape et un "message d'espérance, comme une brise d'air pur et juvénile" pour l'avenir de l'Eglise et du Monde.




19h: Triomphe Place Cibeles

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Gloria: Saint-Père, Bienvenue à Madrid




Autres images de l'arrivée

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Dans l'avion vers Madrid (2)

Transcription de G. Galeazzi, pour La Stampa (lien).
C'est du langage parlé... Je n'ai pas retraduit le passage concernant la crise économique (qui n'est pas selon moi le plus important, sauf pour des journalistes obsédés par l'homo economicus), qu'on trouvera par exemple sur le Figaro.
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Celles de Madrid sont les vingt-sixièmes journées mondiales de la jeunesse. Au début de votre pontificat, on s'est demandé si vous continueriez sous le signe de votre prédécesseur. Comment voyez-vous la signification de ces événements dans la stratégie pastorale de l'Église universelle?

«Chers amis, bonjour, je suis heureux d'aller avec vous en Espagne pour ce grand événement, et après deux JMJ vécues personnellement, je peux dire que c'était vraiment une inspiration qui a été donnée par le Pape Jean-Paul II quand il a créé cette réalité: une grande rencontre des jeunes du monde entier avec le Seigneur. Je dirais que cette Journée Mondiale de la Jeunesse est un signal, une cascade de lumière, donnant une visibilité à la foi, la présence visible de Dieu dans le monde et créant ainsi le courage d'être un croyant. Les croyants se sentent souvent isolés dans ce monde, presque perdus, ici, ils voient qu'ils ne sont pas seuls, ils voient qu'ils sont dans un grand réseau de foi, une grande communauté de croyants dans le monde, qu'il est beau de vivre dans cette amitié universelle, et ainsi il me semble que des amitiés sont nées sur les frontières de différentes cultures, de différents pays et cette naissance d'un réseau universel d'amitié qui lie le monde et Dieu est vraiment important pour l'avenir de l'humanité, pour la vie de l'humanité aujourd'hui. Bien sûr les JMJ ne peuvent pas être un évènement isolé, elles font partie d'un chemin plus grand. Elles sont préparées par ce chemin de la Croix qui migre à travers les différents pays et implique les jeunes dans le signe de la croix et le signe merveilleux de la Vierge Marie et ainsi la préparation des JMJ met en mouvement beaucoup plus que des compétences techniques, c'est un événement avec de nombreux problèmes techniques , c'est une préparation intérieure, une façon de se mettre en chemin les uns vers les autres et en même temps vers Dieu; et après se créent des groupes d'amitié génériques et garder ce contact universel qui ouvre les frontières des cultures et des contrastes humains et religieux et est chemin continu qui ensuite conduire au nouveau sommet d'une nouvelle JMJ. Je pense que dans ce sens qu'il faut voir les JMJ comme un grand signe, partie d'un grand voyage, elles créent l'amitié, ouvrent les frontières et rendent visible qu'il est beau d'être avec Dieu, que Dieu est avec nous. En ce sens, nous voulons continuer avec cette grande idée de du bienheureux Jean-Paul II "

- L'Europe et le monde occidental connaissent une crise économique profonde qui manifeste également les signes d'une grave crise sociale et morale, d'une grande incertitude pour l'avenir, particulièrement douloureuse pour les jeunes. ... Quels messages d'espoir et d'encouragement peut donner l'Église pour les jeunes du monde?

.... (cf http://blog.lefigaro.fr/religioblog/)

- Je voulais vous interroger sur la relation entre vérité et multiculturalité. L'insistance sur la seule vérité qui est le Christ peut-elle être un problème pour les jeunes d 'aujourd'hui?

« Le lien entre la vérité et l'intolérance, le monothéisme et l'incapacité de dialogue avec les autres est un sujet qui revient souvent dans le débat sur le christianisme aujourd'hui. Et bien sûr, il est vrai que dans l'histoire il y a eu aussi des abus tant de la notion de vérité que de celle de monothéisme. Il y a eu des abus, mais la réalité est totalement différente, l'argument est erroné. Parce que la vérité n'est accessible que dans la liberté. On peut imposer par la violence, les comportements, les observances, les activités, mais pas la vérité, la vérité est seulement ouverte au consentement libre et donc la liberté et la vérité sont intimement unies, l'une est la condition de l'autre. C'est d'ailleurs la recherche de la vérité, des vraies valeurs, qui donne vie à l'avenir, nous ne voulons certainement pas le mensonge, nous ne voulons pas le positivisme de normes imposées par une certaine force, seules les vraies valeurs conduisent à l'avenir, il est donc nécessaire de rechercher les vraies valeurs et ne pas se laisser aller à l'arbitraire de certains, ne pas se laisser fixer par une raison positiviste, qui nous dit que sur les questions éthiques et les problèmes majeurs de l'humanité, il n'y a pas une vérité rationnelle. Ceci signifie exposer l'homme à l'arbitraire de ceux qui ont le pouvoir. Nous devons toujours être à la recherche de la vérité, des véritables valeurs (...) Les droits fondamentaux sont connus et reconnus, et c'est cela nous qui met en dialogue les uns avec les autres. La vérité en tant que telle est ouvert au dialogue. Parce qu'elle cherche à mieux connaître, à mieux comprendre et elle le fait dans le dialogue avec les autres. Alors chercher la vérité et la dignité de l'homme, est la plus grande défense de la liberté. "

- Comment faire pour que l'expérience positive des JMJ continue dans la vie de tous les jours?

«La semence de Dieu est toujours silencieuse, elle n'apparaît pas immédiatement dans les statistiques, et ce que sème le Seigneur sur la terre avec les JMJ est comme la semence dont parle l'Evangile, quelque chose tombe sur la route et est perdu, quelque chose tombe sur la pierre et est perdu, quelque chose tombe sur les épines et est perdu, mais quelque chose tombe sur un bon sol et il y a une abondance de fruits. Il en est ainsi avec la Journée mondiale de la jeunesse, beaucoup est perdu, ce qui est humain, et selon d'autres mots du Seigneur, la graine de moutarde est petite mais grandit et devient un grand arbre. En d'autres termes, certainement beaucoup est perdu, nous ne pouvons pas dire tout de suite, à partir de demain il y aura une grande croissance de l'Église, mais beaucoup croît dans le silence. Je sais des autres JMJ que de nombreuses amitiés sont nées pour la vie, beaucoup de nouvelles expériences que Dieu est là, et en cette croissance , nous faisons confiance et nous sommes sûrs, même si les statistiques n'en parlent pas beaucoup que pousse vraiment la semence du Seigneur. Et ce sera pour beaucoup de personnes le début d'une amitié avec Dieu et avec les autres, d'une universalité de la pensée, d'une responsabilité commune qui nous montre vraiment que ces jours-ci portent des fruits. "




Dans les rues de Madrid




Dans l'avion vers Madrid

Le pape, comme d'habitude, a répondu aux questions des journalistes dans l'avion vers Madrid.
En attendant le verbatim, on doit se contenter du compte-rendu de
radio Vatican en italien.
Certes, on y trouve un jugement sur la crise économique
(qui me semble moins important, dans le message, que la graine que Dieu sème parmi les nouvelles générations à travers ce grand rassemblement), mais bien plus que cela. Et d'abord une réponse à la question "pourquoi les JMJ?", cette grande intuition de JP II, que Benoît XVI s'emploie à recadrer en douceur, et à purifier.
Ma traduction:
* * *

Le pape aux journalistes sur le vol à destination de Madrid:
Les Journées Mondiales de la Jeunesse, une cascade de lumière qui donnent une visibilité à la présence de Dieu
Sur le vol à destination de Madrid, Benoît XVI a répondu, comme d'habitude, à certaines questions posées par les journalistes.
Le Pape a souligné l'importance des Journées mondiales de la Jeunesse, non seulement pour les jeunes mais pour toute l'Église. Ainsi, répondant sur la crise économique actuelle, il a confirmé que l'homme et non le profit devrait être au centre de l'économie:
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Les JMJ "relient le monde et Dieu", et sont "une réalité importante pour l'avenir de l'humanité": c'est ce qu'a souligné Benoît XVI, qui, conversant avec les journalistes sur le vol papal, a mis l'accent sur la valeur extraordinaire des Journées Mondiales de la Jeunesse, don et inspiration du Bienheureux Jean-Paul II:

"Je dirais que ces JMJ sont un signal, une cascade de lumière; elles donnent une visibilité à la foi, à la présence de Dieu dans le monde et créent ainsi le courage d'être croyants. Les croyants se sentent souvent isolés dans ce monde, presque perdu. Ici, ils voient qu'ils ne sont pas seuls, qu'il y a une grande communauté de croyants dans le monde, qu'il est beau de vivre dans cette amitié universelle".
Les JMJ, a dit encore le pape, ne sont pas un "évènement isolé", elles font partie d'un chemin plus grand qui exige bien plus qu'une préparation technique. Et il a offert une réflexion sur le chemin qui commence après ces grands événements ecclésiaux:
"Il me semble que les JMJ devraient être considérées dans ce sens, comme un signe, une partie d'un grand chemin, elles créent des amitiés, ouvrent des frontières et rendent visible qu'il est beau d'être avec Dieu, que Dieu est avec nous. En ce sens, nous voulons continuer avec cette grande idée du bienheureux Pape Jean-Paul II ".

La deuxième question posée au pape a porté sur la crise économique mondiale actuelle dont les effets négatifs se font sentir surtout aux jeunes:
"Il se confirme dans la crise économique actuelle ce qui est déjà apparu dans les précédentes grandes crises, que la dimension éthique n'est pas quelque chose d'extérieur aux problèmes économiques, mais a une dimension intérieure et fondamentale. L'économie ne fonctionne pas seulement avec une auto-régulation mercantile, mais elle a besoin d'une raison éthique pour fonctionner".
Benoît XVI a ensuite rappelé l'enseignement social de Jean-Paul II et en particulier son affirmation que l'homme doit être au centre de l'économie et que "l'économie ne doit pas être mesurée en fonction du profit maximum, mais selon le bien de tous." Le Pape a alors insisté sur la nécessité de ne pas négliger la valeur de responsabilité. L'Europe, a-t-il averti, doit aussi penser aux problèmes économiques de ceux dans d'autres parties du monde souffrent de la faim et n'ont pas d'avenir.

Le Pape a également rappelé la dimension de la responsabilité envers les générations futures:
"Si les jeunes d'aujourd'hui ne trouvent pas de perspectives dans leur vie, notre époque aussi est dans l'erreur ... Par conséquent, l'Église avec sa doctrine sociale, avec sa doctrine de la responsabilité devant Dieu, ouvre la capacité de renoncer au plus grand profit et de voir les choses dans la dimension religieuse et humaniste, qui est d'être l'un pour l'autre".

Ensuite, en réponse à une question sur les fruits des Journées Mondiales de la Jeunesse, il a observé que "la semence de Dieu est toujours silencieuce, elle n'apparaît immédiatement dans les statistiques".

"Certes, beaucoup est perdu, nous ne pouvons pas simplement dire: dès demain commencera une forte croissance de l'Eglise. Ce n'est pas ainsi que Dieu agit. Mais il croît en silence, beaucoup. Je sais par d'autres JMJ qu'elles ont créé de nombreuses amitiés, des amitiés pour la vie; et beaucoup de nouvelles expériences que Dieu existe".

Le Pape a également répondu à une question sur l'annonce de la vérité dans un monde où les jeunes vivent dans des environnements multiculturels et multi-confessionnels. Le Pape a reconnu que dans le passé, il y a eu abus du concept de vérité. Il a ajouté que "la vérité n'est accessible que dans la liberté":

"On peut s'imposer par la violence, les comportements, les observances, les activités, mais pas la vérité! La vérité ne s'ouvre qu'à la liberté, au consentement libre, et c'est pourquoi la liberté et la vérité sont si intimement unies, l'une est condition de l'autre".
"Nous devons toujours rechercher la vérité, les vraies valeurs", a poursuivi le Pape qui a indiqué dans les droits humains fondamentaux "un noyau de valeurs" communes.
Enfin, il a réitéré qu'il ne faut pas avoir peur de la vérité:

"La vérité en tant que telle est dialogale, parce qu'elle cherche à mieux connaître, à mieux comprendre et elle le fait dans le dialogue avec les autres. Donc, chercher la vérité et la dignité de l'homme est la meilleure défense de la liberté"
(Radio Vatican en italien)




Video de l'arrivée (Youtube Vatican)




Le gouvernement fait preuve de bonne volonté

Deux nouvelles remarquables
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1. Zapatero était présent pour accueillir le Pape, et apparemment, cela n'était pas attendu. Sur le direct, on a vu le Saint-Père lui serrer longuement la main, et s'entretenir cordialement avec lui.

2. Hier, le porte-parole du gouvernement espagnol, José Blancos, a répété que les JMJ ne coûteraient rien à l'état espagnol (il faut donc que les medias français en finissent au plus vite avec ce mensonge qui relève de l'intolérance la plus odieuse pour réduire l'Eglise au silence).
Les frais, a-t-il dit, incomberont aux pélerins, à quelques sponsors privés, et à l'Eglise, quant aux frais de sécurité, ce sont ceux qui concernent n'importe quelle manifestation publique impliquant une grande foule.
POINT.




Cérémonie de bienvenue à l'aéroport

Discours du Saint-Père
Site du Saint-Siège
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Merci, Majesté, pour votre présence ici avec la Reine, et pour les paroles si déférentes et affables que vous m’avez adressées en me souhaitant la bienvenue. Ces paroles me font revivre les inoubliables marques de sympathie reçues lors de mes visites apostoliques antérieures en Espagne, et plus particulièrement celles de mon récent voyage à Saint Jacques de Compostelle et à Barcelone. Je salue très cordialement ceux qui se trouvent présents à Barajas, et ceux qui suivent cet événement par la radio et la télévision. Je mentionne également avec grande reconnaissance tous ceux qui, instances ecclésiales et civiles, ont contribué par leurs efforts et leur travail, avec grand engagement et dévouement, pour que ces Journées Mondiales de la Jeunesse, de Madrid, puissent bien se dérouler et porter des fruits abondants.

Je désire aussi remercier de tout cœur pour l’hospitalité offerte par tant de familles, de paroisses, de collèges et d’autres institutions qui ont accueilli les jeunes venus du monde entier, d’abord dans différentes régions et villes d’Espagne, et maintenant dans cette grande ville de Madrid, cosmopolite et aux portes grandes ouvertes.

Je viens ici pour rencontrer des milliers de jeunes du monde entier, intéressés par le Christ ou en recherche de la vérité qui donne un sens authentique à leur existence. Je viens comme Successeur de Pierre pour les confirmer tous dans leur foi, en vivant quelques jours d’intense activité pastorale pour annoncer que Jésus-Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie. Pour pousser à l’engagement de construire le Règne de Dieu dans le monde, et entre nous. Pour exhorter les jeunes à rencontrer personnellement le Christ-Ami et ainsi, enracinés dans sa Personne, se convertir en disciples fidèles et en témoins courageux.

Pour quoi et par quoi cette multitude de jeunes est-elle venue à Madrid ? Bien que la réponse devrait être donnée par eux, on peut bien penser qu’ils désirent écouter la Parole de Dieu, comme l’a proposé la devise de ces Journées Mondiales de la Jeunesse, de manière qu’enracinés dans le Christ et construits sur Lui, ils manifestent la fermeté de leur foi.

Beaucoup d’entre eux ont écouté la voix de Dieu, parfois uniquement comme un léger murmure, qui les a poussés à le chercher avec plus de diligence, et à partager avec les autres l’expérience de la force qu’ils tiennent dans leur vie. Cette découverte du Dieu vivant anime les jeunes et ouvre leurs yeux aux défis du monde où ils vivent, avec leurs possibilités et leurs limites. Ils voient la superficialité, la consommation et l’hédonisme régnants, tant de banalité au moment de vivre la sexualité, tant de manques de solidarité, tant de corruption. Et ils savent que sans Dieu il serait difficile d’affronter ces défis et d’être vraiment heureux, tournant vers lui leur enthousiasme pour l’obtention d’une vie authentique. Toutefois, avec Lui à leurs côtés, ils obtiendront la lumière pour marcher et des raisons pour espérer, ne se décourageant pas devant ces hauts idéaux qui motiveront leur engagement généreux pour construire une société où la dignité humaine et une vraie fraternité se respectent. Ici, durant ces Journées, ils ont une occasion privilégiée pour mettre en commun leurs aspirations, échanger entre eux les richesses de leurs cultures et de leurs expériences, s’encourager mutuellement dans leur cheminement de foi et de vie, où certains se croient isolés ou ignorés par leur entourage quotidien. Mais non, ils ne sont pas seuls ! Beaucoup de leurs contemporains partagent leurs projets et, se confiant entièrement au Christ, ils savent qu’ils ont vraiment un avenir devant eux et ils ne craignent pas les engagements décisifs qui demandent toute la vie. Pour cela, les écouter, prier ensemble et célébrer l’Eucharistie avec eux me causent une immense joie. Les Journées Mondiales de la Jeunesse nous apporte un message d’espérance, comme une brise d’air pur et juvénile, avec des parfums nouveaux qui nous remplissent de confiance pour le demain de l’Église et du monde.

Certes, les difficultés ne manquent pas. Des tensions et des confrontations existent en tant d’endroits du monde, avec même du sang qui coule. La justice et la haute valeur de la personne humaine se plient facilement à des intérêts égoïstes, matériels et idéologiques. L’environnement et la nature que Dieu a créés avec tant d’amour ne sont pas respectés comme il se doit. De plus, beaucoup de jeunes regardent avec préoccupation leur avenir face à la difficulté de trouver un emploi digne ou bien pour l’avoir perdu ou encore parce que celui qu’ils ont est précaire et n’est pas assuré. Il y en a d’autres qui ont besoin d’aide pour ne pas tomber dans les filets de la drogue, d’une aide efficace si par malheur ils y sont déjà tombés. À cause de leur foi dans le Christ, beaucoup souffrent en eux-mêmes la discrimination, qui conduit à la dépréciation et à la persécution ouverte ou larvée qui afflige des régions déterminées de certains pays. Ils sont aussi sollicités pour s’éloigner de Lui, en les privant des signes de sa présence dans la vie publique, et en réduisant au silence son Nom même. Pourtant aujourd’hui, je redis aux jeunes, avec toute la force de mon cœur, que rien ni personne ne vous prive de la paix ! N’ayez pas honte du Seigneur ! Il n’a rien objecté à se faire l’un de nous et à faire l’expérience de nos angoisses pour nous élever vers Dieu, et faisant ainsi il nous a sauvés.

Dans ce contexte, il est urgent d’aider les jeunes disciples de Jésus à demeurer fermes dans la foi et à assumer la belle aventure de l’annoncer et d’en témoigner ouvertement par leurs propres vies. Un témoignage courageux et plein d’amour au frère humain, à la fois décidé et prudent, sans cacher sa propre identité chrétienne, dans un climat de respectueuse connivence avec d’autres options légitimes et en même temps avec l’exigence du respect dû aux propres convictions.

Majesté, en vous remerciant de nouveau pour l’accueil déférent que vous m’avez réservé, je désire exprimer mon appréciation et ma proximité à tous les peuples d’Espagne, tout comme mon admiration pour un pays si riche en histoire et en culture, pour la vitalité de sa foi qui a fructifié en de nombreux saints et saintes de toutes les époques, en de nombreux hommes et femmes qui, laissant leur terre, ont apporté l’Évangile aux limites du monde, et en des personnes droites, solidaires et bonnes de votre pays. C’est là un grand trésor dont il convient certainement de prendre soin par une attitude constructive pour le bien commun d’aujourd’hui et pour offrir un horizon lumineux à l’avenir des nouvelles générations. Même s’il existe actuellement des motifs de préoccupations, plus grand est l’élan des Espagnols, avec l’ardeur qui les caractérise, pour les dépasser, et ce qui y contribue le plus ce sont leurs racines chrétiennes profondes, très fécondes au cours des siècles.

A partir d’ici, je salue très cordialement tous les amis espagnols et madrilènes, et tous ceux qui sont venus d’autres terres. Durant ces jours je vous serai proche, ayant très présent à l’esprit tous les jeunes du monde, en particulier ceux qui passent par toutes sortes d’épreuves. Confiant cette rencontre à la très sainte Vierge Marie, et à l’intercession des saints protecteurs de ces Journées, je demande à Dieu qu’il bénisse et protège toujours les fils et les filles d’Espagne. Merci beaucoup.




12h: arrivée à Madrid

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9h30: Benoît XVI est parti

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