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Le choix de la vérité

Le 82ème anniversaire de sa naissance et le quatrième anniversaire du Pontificat sont l'occasion de revenir sur les derniers mois difficiles (?) vécus par Benoît XVI sous la pression des médias.
Un article de Salvatore Izzo, l'exceptionnel vaticaniste de l'agence italienne AGI (17/4/2009)

ANNIVERSAIRE DU PAPE : LA PROMESSE DU GARCON ET LES SOUFFRANCES D'AUJOURD'HUI
Source: Raffaella.
Salvatore Izzo
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« À la veille de mon Ordination sacerdotale, il y a 58 ans, j'ai ouvert la Sainte Écriture, parce que je voulais encore une fois recevoir la parole du Seigneur pour ce jour et pour mon futur chemin de prêtre.
Mon regard tomba sur ce morceau : « Consacre-les dans la vérité », «ta parole est verité ».

Benoît XVI a ouvert son coeur dans l'homélie de la messe chrismale célébrée jeudi dernier avec les prêtres du diocèse de Rome, et les évêques et les cardinaux de la Curie.
« Alors - a confié le Pontife - j'ai su : le Seigneur parle de moi, et parle à moi ».
À la veille du 82ème anniversaire de Joseph Ratzinger, cette confidence sur son sentiment d'être investi du devoir de verité à tout prix nous aide à comprendre pourquoi il est resté serein, bien qu'emporté dans une tourmente politico-mediatique vraiment sans précédent.
Le Pape allemand âgé (?), devant les réactions suscitées par ses propos sur le Sida (répandus de manière incomplète par les journalistes qui le suivaient), - a expliqué son porte-parole Federico Lombardi dans une interviewe à Zenit.org - n'a pas été particulièrement troublé par la clameur et a fait allusion aux autres fois où les media occidentaux se sont emparés de quelque aspect de la doctrine de l'Église pour spéculer dessus ».
Pour le Pontife, les hommes d'aujourd'hui sont « comme des moutons sans berger », comme il l'a remarqué samedi lors de la veillée de Pâques.
Nous nous demandons, a t'il dit, « où devons-nous aller ?
Quelles sont les valeurs, selon lesquelles nous pouvons nous régler ?
Les valeurs - autrement dit - selon lesquelles nous pouvons éduquer les jeunes, sans leur donner des règles qui ne résisteront peut-être pas ou exiger des choses qui ne doivent peut-être pas leur être imposées".
Le lendemain, dans le Message de Pâques, Benoît XVI s'est dit convaincu que seule « la Lumière de la Vérité" peut vaincre les grands maux du monde, sur la ligne de « Veritatis Splendor » à laquelle le cardinal Ratzinger avait beaucoup collaboré.
Mais pour tout cela - Papa Wojtyla l'avait expliqué lors de l'Angelus du 19 Juillet 1994, de la polyclinique Gemelli où il était hospitalisé - il y a un prix à payer : « Le Pape doit être attaqué, le Pape doit souffrir, pour que chaque famille et le monde entier voient qu'il y a un Évangile supérieur : l'Évangile de la souffrance, avec laquelle on doit préparer le futur, le troisième millénaire des familles, de chaque famille et de toutes les familles ».
C'était la veille de la Conférence de l'ONU du Caire sur la famille, où le Saint Siège réussit à faire peser son désaccord sur l'avortement considéré comme une méthode pour la planification familiale et une rempart pour la santé des femmes. Et Jean Paul II considéra que ses souffrances physiques étaient un prix equitable à payer pour ce but.
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Douze mois plus tôt, l'anniversaire de Benoît XVI avait été un vrai triomphe : il y avait eu une grande fête pour lui à la Maison Blanche (son extraordinaire visite aux Etats Unis avait tout juste commencé) et les media du monde entier lui avaient rendu hommage.
Ces derniers mois, pourtant, son image, dénonce un document la Conférence Episcopale Régionale de l'Afrique Francophone, a été « moquée » à travers une « manipulation outrageante et concertée » de ses propos : « phrases enlevées de leur contexte, et objet de jugement irrévérencieux et d'injures ».
« La succession - écrit Le Figaro - au cours de ce trimestre de trois incidents, la levée de boucliers après le pardon concédé à l'évêque négationiste Williamson, la question de l'avortement d'une fillette brésilienne violée par son beau-père et la réponse sur le préservatif et le Sida en Afrique, a semé une agitation sans précédents, tant dans l'Église que dans le monde : un type de crise de confiance qui mène à se poser des questions sur la crédibilité de Benoît XVI ».
Le quotidien français ne les cite pas, mais nous avons assisté récemment à au moins deux autres épisodes inquiétants : l'interviewe de l'observateur permanent du Saint Siège à l'Onu, Mgr Celestino Migliore, dans laquelle le diplomate vatican exprimait des réserves concernant un passage spécifique de la résolution de l'Union Européenne pour la dépénalisation de l'homosexualité a été présentée par les media comme si le Vatican voulait la peine de mort et la prison pour les homosexuels, et les chiffres de l'afflux des fidèles aux rencontres avec le Pape ont été publiés par le Vatican lui-même de manière incomplète, sans mettre en évidence que les audiences générales en 2008 étaient moins nombreuses que celles de 2007 parce que le Pontife avait rencontré les fidèles dans d'autres lieux du monde (par exemple à Sydney, en Australie, où 400 mille jeunes ont participé aux JMJ en Juillet dernier) avec le résultat que les media ont donné l'image d'un Pape abandonné par les foules.
Ce qui n'est absolument pas vrai, vu que le jour de Pâques environ 200 mille fidèles étaient présents place Saint-Pierre et aux alentours pour la bénédiction Urbi et Orbi.
Aux réactions pour le pardon concédé aux lefebvristes, Ratzinger a répondu avec la lettre aux évêques du monde que le prof. George Israel, professeur d'histoire des mathématiques à la Sapienza de Rome et juif toujours engagé dans le dialogue avec l'Église Catholique (qui était pourtant parmi les plus enragés au lendemain de révocation de l'excommunication) (ndt ??)a défini comme « un document vraiment extraordinaire et destiné à passer à l'histoire » par « le ton passionné avec lequel le Pontife il a mis à nu son esprit et les intentions qui l'ont guidé pour affronter cet événement » et son « merci aux amis juifs » qui les premiers ont compris ses réelles intentions.
Et Le Monde a clarifié, mais avec des semaines de retard, la portée réelle de l'affirmation sur les préservatifs, en soulignant que le Pape, de manière « réaliste et juste nous questionne sur une vision de la prévention limitée au seul préservatif.
Il adopte un point de vue anthropologique et moral, compréhensible par tous, pour critiquer une orientation uniquement technologique qui, tout seul, n'est pas en mesure d'arrêter la pandémie, comme l'a remarqué en son temps l'Onu lui-même ".
Position presque ignorée par les autres journaux, qui ont fini par donner raison aux dures analyses des évêques africains, pour lesquels souvent « l'information se transforme en un sensationnel scandalisme pour attaquer l'Église ».
Mais les préoccupations du Pape sont tout autres que celles de son image.
« En 2009 - commente le théologien Marco Doldi dans une note du Service Information Religieuse - les cercueils ne manquent pas: le drame du tremblement de terre en Abruzzes, les immigrés qui meurent en mer, les conflits au Moyen Orient et dans tant d'autres parties du monde, la crise économique, qui touche de près tant de personnes même en Italie, et, encore, les morts de l'âme : le matérialisme, le nichilisme ».

Pour parler de Pâques de manière crédible le Pape est parti justement de ces réalités du monde d'aujourd'hui.
L'exaltation de la liberté individuelle qui semble dominer la culture contemporaine a des racines dans une vision de l'homme très dangereuse, celle de Friedrich Nietzsche (considérée comme inspiratrice du nazisme), a t'il observé, critiquant « les opinions prédominantes » sur le thème de la liberté, et soulignant que « les critères selon laquelle nous nous mesurons » restent « au bout du compte, dans la superficialité de tout ce qui, d'habitude, s'impose à l'homme d'aujourd'hui ».
Son avertissement contre « l'orgueil destructeur et la présomption, qui désintègrent chaque communauté et finissent dans la violence », risque pourtant de rester inécouté: de fait les journaux et la télé ne l'ont pas véhiculé.
Le Pape, pourtant, poursuit son chemin : « le choix de la verité- a t'il dit - représente un sceau qui peut devenir pour nous un jugement de condamnation, si notre vie ne se développe pas en entrant dans la vérité".
Des témoins de cette verité sur l'homme annoncée à l'Évangile « nous les trouvons constamment, même dans notre quotidien : des personnes qui sont une source, mais nous connaissons aussi le contraire : des personnes dont émane une atmosphère comme d'une mare stagnante, avec de l'eau croupie ou même empoisonnée ».

© Copyright (AGI)

Le texte de l'homélie citée est ici: Site du Vatican

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