Hors-sujet / coup de coeur: Oscar Wilde
Aucun rapport avec l'objet de ce site, sauf l'hommage au catholicisme, et le hasard, qui m'a amenée sur un site italien remarquable. (26/5/2009)
Le blog de Rino Camillieri
Les catholiques, aujourd'hui, vivent immergés dans la pollution. Comme tout le monde, direz-vous. Sauf que les catholiques doivent respirer des miasmes en plus. Ce politiquement correct contre lequel il n'existe pas de scaphandre. Mais des antidotes, si. Ici, vous en trouverez quelques-uns.
Le blog de Rino Camillieri (un défenseur de Benoît XVI, précisons-le!!), qui avait été cité il me semble par Paolo Rodari figurait parmi mes "favoris"... mais délaissé depuis un moment, faute de temps.
Je viens d'y revenir via le site du Père Scalese, qui dans son dernier billet commente un de ses articles, intitulé "Islam et finance" , et qui semble en effet particulièrement intéressant (à traduire, donc ??).
Et j'y trouve un bref texte sur Oscar Wilde, qui me paraît une réponse à des questions que je m'étais posées.
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Oscar Wilde, il me semble bien le connaître, c'est en quelque sorte un amour de jeunesse, je l'avais découvert adolescente à travers son énorme correspondance, qui avait été publiée aux éditions Gallimard, et qui révélait une personnalité incroyablement attachante (cette correspondance a été rééditée récemment dans une version abrégée).
Ses ouvrages moins connus, "La ballade de la geôle de Reading", dont je connais encore par coeur quelques strophes (in Reading gaol, by Reading Town, there is a pit of shame... Ad yet, til Christ call forth the dead, in silence let him lie, for his mourners will be outcast men, and outcast never cries - pardon pour les fautes d'orthographe éventuelles, je cite de mémoire), la lettre "De Profundis" à son mauvais génie, Lord Douglas, écrite en prison, et aussi un très étonnant conte érudit en forme d'énigme littéraire, Le portrait de Mr WH (où il s'interroge sur le destinataire, des sonnets de Shakespeare) faisaient partie de mes livres préférés, plus d'ailleurs que le célèbre portrait de Dorian Gray.
Récemment (ce devait être pour le centenaire de sa mort, puisque notre époque adore les commémorations), il a été redécouvert, ou plutôt récupéré, pour des raisons qu'il n'est pas difficile d'imaginer, et sa tombe au cimetière du Père Lachaise attire des gens ... disons, peu recommandables. Ceci peut susciter quelques doutes.
Mais personne n'a le droit de s'approprier sa mémoire, et j'imagine qu'il n'aurait pas forcément été tendre avec les organisateurs de la Gay Pride. Et sa fin tragique (qui a été raconté en termes très émouvants par son exécuteur testamentaire Robert Ross, cf Oscar Wilde, Richard Ellman, ed Gallimard) a racheté par une sorte de martyr les errements de sa conduite.
Je suis donc heureuse de trouver ce texte, qui annonce aussi la sortie en Italie d'une nouvelle biographie:
« L'Église Catholique est seulement pour les saints et les pécheurs. Pour les personnes respectables, l'Eglise anglicanne convient très bien ».
Qui pouvait l'avoir dit sinon Oscar Wilde ?
Baptisé en secret, apologiste de Pie IX, grand lecteur de Dante et de Saint Augustin, philantrope, pèlerin, ami des jésuites : Wilde était tout cela.
Qu'il ait eu, oui, une conduite scandaleuse (et il la paya chèrement) mais il fut aussi un homme exceptionnellement bon et charitable.
Lorsqu'il voyait des mendiants - et dans la Londres victorienne il y en avait vraiment beaucoup - il ne manquait pas de leur donner l'aumône ; son attention au prochain se manifesta aussi à l'occasion d'une inondation qui avait frappé particulièrement le faubourg londonien de Lambeth : avec un ami, il se rendit sur place pour chercher à aider les personnes en difficulté, réussissant même à amuser avec sa bonne humeur une vieille dame clouée au lit.
Le Wilde effronté et sarcastique était un homme d'une grande sensibilité envers la douleur, envers ceux qui souffraient, jusqu'à ce que lui-même sombrât dans les abîmes sombres de la douleur, de l'humiliation, de l'abandon. Un abîme où il retrouva définitivement Dieu.
Cela et (beaucoup) d'autre, vous le trouverez dans le livre de Paolo Gulisano, "Portrait d'Oscar Wilde" (Il ritratto di Oscar Wilde (ed. Ancora)).
Humour anglais : presque tous les plus grands hommes de lettres de l'histoire britannique étaient catholiques.