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Plaidoyer pour la famille

Le 2 janvier, le cardinal Rouco, archevêque de Madrid, célébre dans sa ville une messe en plein air, dédiée à la famille. Un article inspiré de José Luis Restan, traduit par Carlota (2/1/2011)

 


Famille, douceur et douleur en cette heure
José María Restán (original ici: http://www.paginasdigital.es/ , traduction Carlota)
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« Il en coûte à l’homme contemporain, de comprendre cette grande vérité, selon laquelle ce n’est que dans le cadre personnel et social du mariage et de la famille, dessiné et construit selon Dieu, qu’il peut trouver une issue, un chemin et une voie de salut pour les grands problèmes qui l’affligent en ce moment ».
Ce sont les mots du cardinal Rouco (ndt archevêque de Madrid et président de la conférence des évêques d’Espagne) avant la prochaine messe qui rassemblera des milliers de familles d’Espagne et d’Europe le 2 janvier prochain sur la place Colón (ndt place emblématique madrilène qui porte le nom de l’illustre Christophe Colomb).

Et il a raison, cette reconnaissance coûte à l’homme contemporain, et même beaucoup. Et c’est pour cela que nous catholiques nous ne pouvons parler de la famille comme si cette difficulté n’existait pas, mais nous devons affronter le défi de témoigner de la vérité et de la beauté du mariage dans un contexte d’incompréhension et de rejet, sans rien donné comme acquis. D’ailleurs la difficulté n’est pas nouvelle. Le cardinal attire à nouveau l’attention sur le fait que l’homme, tout au long de l’histoire, a lutté « pour comprendre, affirmer et assimiler dans la pratique la grande vérité du mariage et de la famille ». Une autre vérité que nous devons tenir présente à l’esprit. Parce que souvent, nous nous exprimons comme si cette vérité était évidente et naturelle depuis le départ, comme si l’évènement de l’Incarnation (ndt ce fait incroyable pour ceux qui ne connaissent pas le christianisme ou refusent qu’ « un » ait voulu assumer une nature humaine pour accomplir en elle le salut des pauvres hommes que nous sommes) que nous célébrons actuellement et des siècles de patiente éducation, n’avaient pas été nécessaires pour que la vérité complète du mariage et de la famille pénètre dans la culture et se reflète (jamais complètement) dans les législations.

Il en a coûté, oui. Parce que, bien que la famille soit le milieu le plus aimé, la communauté la plus adéquate pour que la personne s’introduise dans la réalité et apprenne à vivre en elle, c’est aussi le lieu où se manifeste le plus crûment sa propre faiblesse, l’insatisfaction qui nous poursuit, la douleur par ses propres limites et la prétention abusive sur les autres. Chaque fois qu’on me demande de parler de la famille, j’expérimente cette double sensation : la gratitude et la douceur qui immédiatement entourent cette évocation, et la douleur que provoque le mal fait aux êtres les plus chers, l’incapacité d’être à la hauteur d’un défi si grand ; aimer pour toute la vie, avec une pureté et une gratuité totales. En fin de compte les rudes Galiléens qui ont écouté stupéfaits la proposition de Jésus l’avaient déjà compris : « Seigneur, se marier n’est pas possible ». Et le Maître ne leur a pas répondu, mais avec un réalisme tout simple leur a dit que ce qui était pour eux impossible, est possible à Dieu.

À tout cela, s’ajoute, bien sûr, le fait que les maîtres de la suspicion ont semé pendant quarante ans une ivraie perverse avec la complicité suicidaire des pouvoirs publics - et pas qu’un peu, mais aussi le haut parleur des médias engagés avec acharnement dans la tâche de démolir la tradition morale et culturelle de l’Occident. C’est un point que nous ne pouvons oublier et qui nous appelle aussi à affiner notre proposition.
Il ne suffit pas de répéter l’énoncé de certaines valeurs comme si elles étaient évidentes, quand elles ont été l’objet d’un feu roulant du matin au soir. Il faut toucher de nouveau les raisons, il faut susciter de nouveau l’expérience de la famille, et pour cela un discours même des plus solidement construit ne suffit pas. Il faut un témoignage qui implique raison et affection, parole et chair, charité et culture nouvelle.

De sorte que notre témoignage devrait abandonner toute prétention de puissance supérieure et toute tentation de condamner. Il devrait être l’humble et passionnante narration d’une rencontre qui nous a rendus capables de reconnaître la valeur infinie de la femme et du mari, des parents et des enfants, qui nous a permis d’espérer sans limite, croire sans limite et pardonner sans limite, comme dit l’Apôtre qui le mieux a entendu ces choses quoiqu’en disent quelques féministes bien en vue. Les blessures très douloureuses de la cohabitation, la violence qui accompagne la prétention que l’autre te donne ce qu’il ne peut te donner, l’usure et la fatigue du temps, sont des choses qui ne nous sont pas étrangères à nous chrétiens. Nous sommes de la même pâte que les fils de cette génération, de celle à qui, comme l’a dit si justement le cardinal, il en coûte tant de reconnaître ce qu’est et comment on vit la famille. Pour cette raison, être le 2 janvier, place Colomb, ne peut être un simple fait d’auto-célébration, ni une simple démonstration de puissance sociale. C’est en premier lieu la Messe, ou, une action de grâce pour le bien immense de nos familles, un bien qui nous n’avons ni conquis ni mérité mais qui nous a été donné, et cela, oui, nous avons l’intelligence et la liberté de l’accepter et de le maintenir tout au long de notre vie. Et cela aussi, grâce à la compagnie maternelle de l’Église. C’est vrai que la liturgie célébrée en plein air, est déjà en elle-même un geste missionnaire, par la beauté de ses gestes et l’éloquence de ses paroles. Mais les paroles qui jaillissent de ce geste et qui peuvent arriver jusqu’aux endroits les plus insoupçonnables sont tout aussi importantes. Et il est important qu’il y ait cette vibration de l’humanité que le Christ nous a communiquée, l’Unique qui sauve tout ce qui est humain, cette réalité merveilleuse et difficile, indispensable mais douloureuse, source de paix mais aussi théâtre du combat de la vie, qui s’appelle famille.

Rendez-vous là-bas le 2 janvier.

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