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Assise en vaut la peine

José-Luis Restàn répond aux intellectuels italiens qui demandent au Pape de ne pas se rendre à Assise en octobre prochain. Traduction de Carlota (13/1/2011)

La rubrique "Assise", à 9 mois de l'évènement, commence déjà à être bien fournie!
Immédiatement après l'annonce du Saint-Père, le 1er janvier, à l'Angelus, disant qu'il avait l'intention de se rendre dans la cité du poverello, pour commémorer le 25e anniversaire de la rencontre voulue par JP II, et subvertie - malgré lui - par les medias - les controverses ont commencé.
On en trouvera l'historique ici: Assise

L'ultime épisode à ce jour est la lettre de catholiques italiens "déférents", publiée hier par Il Foglio (cf Benoît XVI ira à Assise ).
Carlota a traduit le texte écrit par José-Luis Restàn en réponse à cette dernière polémique: il apporte sa pierre à l'édifice de la défense, avec des arguments que les critiques feraient bien de méditer dans leur coeur.

Carlota m'écrit:

Voici le texte de José Luis Restán qui comme d'habitude touche à l'essentiel et qui est sans ambigüité par rapport à cette décision du Pape. Assise vaut la peine bien sûr, même si nous nous doutons que le mot religion n'a pas le même sens pour tous, et qu'il est bien difficile même aux hommes honnêtes et de bonne volonté de se libérer d'un système politco-religieux (ou assimilé, comme le laïcisme occidental) qui laisse bien peu de place à la liberté de conscience. Néanmoins s'il y a vraiment un désir de paix même temporaire, et si le mot justice veut dire quelque chose, comment refuser de tenter un rapprochement. Ce rapprochement n'a rien à voir avec l'égalité des religions qui serait d'ailleurs la négation du factuel sans parler du spirituel puisque cela voudrait dire qu'il n'y aurait pas de croyances différentes. Bien sûr tout ne peut être résolu d'un coup de baguette magique, mais, pas à pas, la conversion des coeurs peut se faire. Et que dirions-nous, nous catholiques, si notre Pape, notre Pasteur, restait claquemuré dans sa bergerie, tandis que ses moutons seraient inexorablement condamnés à être violentés et égorgés au dehors?

Texte original ici: http://www.paginasdigital.es/...


Assise en vaut la peine
José Luis Restán
12/01/2011
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L’invitation de Benoît XVI aux religions du monde pour partager une journée de prière pour la paix à Assise le mois d’octobre prochain donne déjà matière à parler. On a beaucoup fait courir, en son temps, la rumeur sur les doutes que le cardinal Ratzinger aurait exprimés sur la façon dont s’était déroulée la première session promue par Jean-Paul II, il y a 25 ans. Maintenant, un groupe d’intellectuels catholiques a publié dans le journal italien Il Foglio un appel au Pape pour qu’il annule le rendez-vous annoncé le 1er janvier dernier.

Il est curieux que ceux qui toujours avaient recours à la sûreté doctrinale de Joseph Ratzinger lui réclament maintenant de la prudence, et l’avertissent sur des tons sévères des conséquences d’une initiative qu’il a prise comme Successeur de Pierre, en pleine conscience et liberté. Les signataires de l’appel au Pape considèrent que l’évènement d’Assise, qu’aujourd’hui on entend rappeler, a été néfaste, puisqu’il aurait promu le syncrétisme religieux et l’idée perverse que les différentes religions sont équivalentes et interchangeables, quelque chose qui aurait corrodé la fibre du catholicisme et bloqué sa passion missionnaire. Et ils avertissent que aujourd’hui cela produirait le même effet.

Revoyons l’histoire.
Dans son livre « Foi, vérité, tolérance » dédié dans une large mesure au champ du dialogue de la foi chrétienne avec les religions de la terre, le théologien et alors Préfet de la Foi, reconnaissait qu’un geste d’une telle nature (la prière interreligieuse) comportait des risques indéniables, mais immédiatement après il niait qu’on puisse rejeter en bloc et sans condition cette initiative. Avec son habituelle précision, Ratzinger expliquait que cette prière interreligieuse était « un signe dans des situations extraordinaires » dans lesquelles s’élevait un cri commun d’angoisse qui devait résonner dans les cœurs des hommes et en même temps dans le cœur de Dieu ».

Nous nous demandons : au vu des menaces brutales d’intégrisme et de l’hostilité croissante du laïcisme, ne sommes-nous pas dans un tel moment ? Benoît XVI pense que oui.

D’autre part il faut redire l’histoire en entier.
En 2002 après les attentats des Tours Jumelles, Jean-Paul II a répété sa convocation historique et cette fois il s’est fait accompagné d’une manière bien visible du cardinal Ratzinger. Je conserve la photo de tous deux, souriants et contents, qui se serrent la main tandis qu’ils partagent des sièges l’un à côté de l’autre dans le train qui les transportait de Rome à Assise. À cette occasion, Ratzinger a écrit une précieuse (ndt le mot en espagnol au sens propre correspond à la valeur, ou sens figuré à la beauté) méditation dans laquelle il disait : « Il ne s’agit pas d’affirmer une égalité entre les religions qui n’existe pas ; Assise a été l’expression d’un chemin, d’une recherche, d’un pèlerinage en faveur de la paix, que ce n’est ainsi que si elle va de paire avec la justice » (ndlr: je pense que c'est le texte de 30 giorni, dont j'ai parlé hier)

Le Pape qui a élevé sa voix, avec des tons presque uniques dans l’histoire, pour défendre ses fils les plus vulnérables, pense qu’un geste de prière commun pour la paix, qui rappelle les exigences de la vérité et de la justice, peut être un signe important en ce moment historique, pour rendre illégitime l’abominable justification de la violence de la part de l’intégrisme et pour montrer au monde sécularisé de l’Occident la capacité des religions à générer la coexistence.
J’en reste à la sagesse de Pierre.

Tension entre le Saint-Siège et l'Egypte Benoît XVI ira à Assise