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Le courage de dire non

Carlota m'envoie un texte, relatant l'histoire de Lothar Kreyssig, le seul juge qui a combattu les nazis pour s'opposer à la "culture de mort" (28/1/2011)

Carlota


Je vous adresse un texte sur le juge allemand Lothar Kreyssig (*) rédigé par le Nord-Américain Chuck Colson qui s’exprimait sur le blog Breakpoint.org (original en anglais ici, repris en espagnol sur www.religionenlibertad.com).
Pour l’instant je ne vois rien sur la toile francophone qui concerne Lothar Kreyssig mais son histoire mérite d’être aussi connue en France alors que les lois dites « bioéthiques » sont en cours de modification et que les parlementaires semblent vouloir encore et toujours plus, sous couvert de compassion (vraie ou fausse compassion?), imposer (ou laisser faire en interdisant d’un côté mais autorisant de l’autre) des pratiques qui paraissent redoutables pour peu que l’on se rappelle certaines périodes d’une histoire pas si ancienne que cela. Je dirais même que l’actuel système pourrait sembler encore plus terrible dans le durée et dans la méthode car si l’élimination des « indésirables » a pu se faire au siècle dernier dans l’Allemagne nazie pendant 10 ans, n’en arrivons-nous pas depuis plusieurs décennies, par des lois votées par les représentants du peuple français, à suggérer l’obligation d’élimination à ceux qui devraient naturellement protéger les « indésirables » (mère attendant un enfant handicapé, désir d’enfants à tout prix avec l’élimination des embryons en surnombre), voire aux « indésirables » eux-mêmes, qui vont « devoir » se sentir de trop. Mes mots sont choquants peut-être parce que ce sont des mots de toujours et non pas ceux édulcorés de nos médias ou présentés sous forme de sigles (par les professionnels) quand ils évoquent la culture de mort. J’ajouterai que ne sont pas ceux à qui on a fait croire que c’est un droit d’avoir un enfant et si possible parfait, ou bien que se donner la mort est digne, qui sont les plus coupables, mais ceux qui leur ont fait croire et leur en donnent la possibilité.

Je n’oublie pas non plus que le propre cousin de Benoît XVI qui fut l’un de ces « indésirables » .

Vous n’avez probablement jamais entendu parler de M. Lothar Kreyssig. Moi non plus il y a peu de temps encore. Cependant après avoir appris son histoire je me suis rendu compte que M. Kreyssig a été un héros pour notre temps : un homme qui, en prenant un risque inimaginable, a défendu le caractère sacrée de la vie humaine.
En octobre 1939, le Troisième Reich a établi ce qui sera connu comme le programme « Action T4 ». Pour pouvoir mener à bien ce que les Nazis ont appelé « L’hygiène raciale », les bureaucrates du Reich, en collaboration avec les médecins, furent autorisés à identifier et tuer ceux qui étaient déclarés « indignes de vie » (ndt "Lebensunwertes Leben" en allemand), c'est-à-dire des patients diagnostiqués avec des handicaps sévères.

Bien sûr les expressions comme “indignes de” et même "sévères", étaient subjectives. En réalité c’était un permis de tuer en masse. Hitler fit un appel pour qu’au moins 70 000 personnes soient tuées conformément à ce programme, ce que les médecins et officiers ont commencé à atteindre par rapport aux quotas fixés par le « Fuhrer ».
Craignant une réaction des familles et internationale, les Nazis ont essayé de cacher ce qui était en train de se passer : ils ont menti aux familles des patients, et en préfiguration d’Auschwitz ils ont camouflé les chambres à gaz en salles de douche.

Quand je pense à ce qui est arrivé à ces personnes, en particulier aux enfants, quelques uns comme mon petit-fils autiste Max, cela me brise le coeur et m’horrifie.

Les Nazis ont aussi déployé de grands efforts pour fournir le cadre légal nécessaire aux assassinats : Hitler ordonna personnellement aux juges allemands de ne pas poursuivre les médecins qui avaient tué leurs patients. Et c’est là qu’intervient M. Kreyssig: c’était un juge très estimée de la région de Saxe d’où il était originaire. Mais il était plus qu’un juge. Kreyssig était aussi un responsable dans une église confessionnelle, laquelle résistait aux efforts du Reich qui voulait convertir les églises protestantes en églises nazies. Être membre d’une église et en plus y avoir des responsabilités c’était vivre avec une cible peinte dans votre dos.
Alors que les certificats de décès de personnes atteintes d’une maladie mentale s’entassaient sur son bureau, Kreyssig se rendit compte que quelque chose de terrible était en train de se passer. Il envoya une lettre au Ministère de la Justice dans laquelle il protestait non seulement contre le programme « Action T4 » mais aussi contre le traitement infligé aux prisonniers dans les camps de concentration. Par ailleurs il inculpa de meurtre un médecin pour le décès de ses patients.
Alors qu’il avait été convoqué devant le Ministre de la Justice, celui-ci lui dit que c’était Hitler lui-même qui avait autorisé le programme. En l’apprenant il répondit de la manière suivante : « Les mots du Fuhrer ne créent pas un droit ».
Le courage d’avoir dit « non » à un officiel du gouvernement de l’Allemagne Nazie fut un acte extraordinaire. On obligea M. Kreyssig à prendre sa retraite. Même si la Gestapo essaya de l’envoyer dans un camp de concentration, la peur d’attirer l’attention sur le programme T4 lui a probablement sauvé la vie.
M.Kreyssig passa le reste de la guerre à s’occuper de sa ferme, et oui, en cachant des juifs dans sa propriété. L’unique juge qui s’est opposé aux Nazis a survécu 41 ans au « Reich de mille ans ». Vingt ans après sa mort, l’Allemagne a construit un mémorial en honneur à son courage et sa compassion.
Dans une culture où comme stratégie pour pouvoir survivre, on dit qu’il est mieux de ne pas se plaindre et faire ce que l’on vous dit, M. Kreyssig a refusé de garder le silence. Quand la majorité des Allemands protestants écornèrent leur foi pour s’accommoder des exigences du Reich, lui refusa de s’y conformer et déclara clairement qu’il existe des lois de plus grande portée.

Nous pouvons être heureux qu’aujourd’hui la défense du caractère sacré ne demande pas des actes de courage comme ceux de M. Kreyssig. Mais cela requiert de la vaillance en soi. Et cela demande en outre de connaître la Parole de Celui qui a créé un droit.

Chuck Colson

NDT

(*) Lothar Kreyssig (1898-1986)
Un livre en allemand lui a été consacré en 1998 et fiche wikipedia en anglais ici: http://en.wikipedia.org/wiki/Lothar_Kreyssig
Il semble donc à la lecture de l’article de Chuck Colson (qui est évangéliste…) que le juge Kreyssig ait été une exception pour les églises protestantes allemandes.
Côté catholique et parmi beaucoup d’autres nous n’oublions pas, évidemment, l’admirable évêque de Munster surnommé le lion de Munster.

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