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Le changement nécessaire?

Restàn monte en ligne contre la pétition ds théologiens allemands. Traduction de Carlota (9/2/2011)

-> Voir ici:
L'appel des théologiens allemands

Le changement nécessaire
José Luis Restán
http://www.paginasdigital.es/...
08/02/2011
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Dans le lointain 1989, alors que le Pape Wojtyla était encore au sommet de sa force, 220 théologiens de la zone germanophone signèrent ledit "Manifeste de Cologne". Vingt deux ans après, comme si rien ne s’était passé dans l’Église et dans le monde, 143 théologiens d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse ont rendu public un nouveau texte intitulé "Église 2011, un changement nécessaire".
Presque rien de nouveau sous le soleil. En fait, si. À la liste des réformes (toutes structurelles, disciplinaires et de doctrine morale) que ces théologiens - moins nombreux mais aussi plus âgés - exigent de l’Église, s'ajoute la reconnaissance des unions homosexuelles.
Mais le document montre une fois de plus le ton prophétique habituel, caractérisé par le suivisme à pieds joints de ce qui est la marque de la mentalité dominante.

Malgré tout, ne négligeons pas son importance. Les 143 signataires représentent approximativement un tiers de tous les professeurs de théologie de leur zone, et nous pouvons présumer qu’ils ont disposé et disposent d’une influence notable dans les publications catholiques, dans la formation des nouveaux prêtres et dans le climat général de l’opinion catholique de leurs pays. Sans doute ne manque-t-il pas de talent parmi tous ces sages (ndt le mot espagnol veut aussi dire savant), quoique comme disait Urs von Baltasar, combien de talent gaspillé de nos jours! Et sans doute la bonne foi ne manque-t-elle pas non plus chez un assez grand nombre d'entre eux, même si elle est accompagnée de préjugés idéologiques qui induisent une terrible myopie. Et tout cela ne se soigne pas à coups de décrets et de coups de crosse pastorale. Là, il a manqué une direction, le discernement, la hardiesse et la créativité…de la part de beaucoup. La patience, le dialogue et la réflexion commune continuent à être nécessaires.

Mais allons au fond de la question.
On comprend que l’éloignement de Dieu, l’égarement anthropologique et la crise culturelle qui tourmentent une bonne partie de l’Europe fassent naître l’angoisse (...). Mais se fier à ces mesures (l’ordination des hommes mariés et des femmes, la démocratisation de l’élection des évêques, l’admission des divorcés à se remarier à l’Église…) pour ouvrir la porte à un nouveau printemps de la foi est plus que l’on n'en peut supporter. Dans le texte tellement rebattu et colporté, je ne trouve pas un seul mot qui s’adresse aux préoccupations de l’homme d'aujourd'hui, à ses besoins, à son cri d’appel à l’aide. Tout est dans une asphyxiante explication interne, tout est dans une incapacité à cesser de se regarder le nombril depuis déjà plus de quarante ans.

En fait, ces théologiens qui exigent des réformes et invitent à un dialogue avec la hiérarchie pourraient sembler autistes. Les questions qu’ils proposent ont été largement présentes et même d’une manière bien ennuyeuse, dans tous les forums. Le Concile Vatican II lui-même (qu’ils évoquent toujours dans son esprit mais non dans sa lettre), les synodes, et le magistère des Papes (de Paul VI à Benoît XVI) se sont prononcés d’une manière sans équivoque sur ces affaires. Les poser à nouveau aujourd’hui selon la bonne veille méthodes des pétitions, avec la fanfare et les trompettes de la grosse presse (la même qui les utilise et les dédaigne) a plus à voir avec une lutte interne de pouvoir qu'avec le désir d’aller aux sources de l'expérience chrétienne. Curieusement, le nouveau manifeste coïncide avec les pétitions atrabilaires d’un groupe de députés de la CDU (*) qui demandent une sorte « d’exception germanique » à la règle du célibat. Tout cela très bien orchestré pour chauffer peu à peu la visite de Benoît XVI à sa terre natale à l’automne prochain.

Il y a plus de trente ans, un jeune théologien du nom de Joseph Ratzinger s’interrogeait sur le visage qu’aurait l’Église de l’an 2000. Et il disait que « le futur de l’Église ne viendra pas de ceux qui ne s’accommodent que de l’instant présent, de ceux qui ne donnent que des prescriptions, qui ne choisissent que le chemin le plus commode, et tiennent pour faux et dépassé, par tyrannie ou par légalisme, tout ce qui est exigeant pour l’homme, lui fait mal et l’oblige à renoncer à lui-même ». Au contraire, il expliquait que « le futur ne viendra que de ceux qui ont des racines profondes et qui vivent de la plénitude de la foi ». Et il y a à peine quelques moins, dans le livre-interviewe Lumière du monde, ce même homme devenu aujourd’hui le Successeur de Pierre disait que «bien que la bureaucratie soit usée et fatiguée, il se développe dans l’Église une créativité totalement nouvelle…qui naît de l’intérieur, de la joie des jeunes ».
Selon les derniers chiffres, dix-sept mille jeunes d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse se sont déjà inscrits pour se retrouver avec le Pape à Madrid, durant la Journée Mondiale de la Jeunesse.
Ce serait bien pour tous que ces 143 théologiens se rapprochent de ces jeunes, écoutent leurs inquiétudes et leurs questions et laissent de côté leur manuel de protestations éternelles.
Qu’ils cheminent avec eux, en les aidant à accueillir la proposition de la foi vivante dans l’Église comme réponse à leurs désirs les plus profonds. Cela oui, ce serait un changement nécessaire, celui que depuis quarante ans ils se refusent à réaliser.

Note de Carlota

(*) Parti démocrate chrétien, dont la présidente, Mme Merkel, fille de pasteur luthérien, n’hésite pas à donner des leçons au Pape....
Des chroniqueurs catholiques espagnols sur leurs blogues ont d’ailleurs déclaré avec passion que ces théologiens étaient en effet dans l’esprit de vieux luthériens « progressistes » qui avaient le droit de penser ce qu’ils voulaient mais sûrement pas de se prétendre catholiques (Ils n’existent pas qu’en Allemagne malheureusement mais aussi dans des pays de tradition plus catholique !). En bref beaucoup de bruit pour rien si ce n’est pour convaincre l’homme de la rue de toutes les chimères idéologiques d’intellectuels en mal de reconnaissance, que cela soit dans le domaine soi-disant religieux mais aussi sociétal et politique.

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