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Femmes contre Berlusconi

Et la sage analyse de Mgr Luigi Negri, dans la Bussola. (15/2/2011)

Lu ces jours-ci dans la presse française (d'après AFP):
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Des centaines de milliers d'Italiennes ont manifesté dimanche dans tout le pays pour dire "basta" (ça suffit) à Silvio Berlusconi, estimant que la dignité des femmes est bafouée par le scandale Rubygate de prostitution de mineure auquel est mêlé le chef du gouvernement.
Dans la capitale, la Piazza del Popolo était noire de monde, avec presqu'autant d'hommes que de femmes et de nombreux enfants. Même si personne n'avançait de chiffre sur l'affluence, certains parlaient de plus de 50.000 personnes, peut-être 100.000 rassemblées sur cette place emblématique (???).
Les banderoles scandaient les slogans "Indignées!" ou "Ne m'appelez pas prostituée, je suis une esclave!" ...De nombreuses participantes confiaient que c'était leur première manifestation.
Ce rassemblement visait aussi à attirer l'attention sur les difficultés de la femme italienne et à revendiquer son droit à travailler, à être aidée (crèches, mi-temps) quand elle devient mère et à ne pas être discriminée. Les organisatrices ont annoncé des "états généraux" pour mars.

Beaucoup d'hommes ont dit être présents "par solidarité" pour rejeter une "culture diffuse" qui fait des femmes des "objets d'échange sexuel" à la télévision, dans la publicité et en politique.

Des messages de femmes célèbres ou inconnues et même de religieuses, envoyés au blog des organisateurs, ont été lus en tribune. "Je ne supporte plus d'avoir honte de mon pays", "je vais devenir folle si j'entends encore dire que les femmes servent à détendre les hommes", disaient les plus applaudis.

Mgr Luigi Negri:

Femmes, un problème d'éducation: les manifestations ne servent à rien
Luigi Negri (*)
15-02-2011
Texte ici (la Bussola), ma traduction
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La dignité de la femme et sa valeur, son rôle dans la société, nous ne l'avons appris d'aucune manifestation, contre celui-ci ou celui-là. Nous l'apprenons et nous devons l'apprendre d'une expérience de vie personnelle et sociale dans laquelle une personne dans son identité et dans sa différence spécifique - parce que la femme a une différence spécifique par rapport à l'homme - peut être reconnue, réalisée et vécue.

Je crois que l'histoire de la société - y compris italienne - a eu des domaines, a eu des temps et des saisons où la femme a apporté sa contribution loyale et vraie à la vie de la famille et de la société, même s'ils ont pu être vécus dans la dialectique intrafamilale et sociale.

Maintenant, découvrir qu'elle a une dignité qui est aussi faite de respect pour son être physique me semble quelque chose de totalement évident. Dans ce manque de respect pour la corporéité de la femme et la dignité de son corps, certes - car il ne semble pas qu'il s'agisse de cas de violence et de viols - on devrait au moins dire qu'il y a une grande partie ou une certaine partie des femmes qui acceptent ce type d'abus de leur propre dignité. Mais donner à ce problème une valeur à caractère totalisant en termes de vie sociale, au niveau national et international, me semble vraiment relever d'une perte du sens de la réalité.

Ces phénomènes de dégradation de la dignité des femmes, extrêmement articulés - allant de publicités à la télévision à la façon dont les femmes sont en quelque sorte contraintes de s'habiller, de se déplacer - proviennent de la perte de conscience de leur dignité, qui ne se retrouve pas en protestant, mais seulement à partir d'une reconnaissance de cette dignité et par un travail d'éducation. La protestation est une forme de millénarisme: protestons et nous changerons les choses, sans parler que ces manifestations sont clairement instrumentalisées d'un côté ou de l'autre.
Une fois de plus - et nous devons le répéter encore- c'est un problème d'éducation . Si nous créons des générations de femmes, ainsi que d'hommes, pour qui le bien-être psychologique, affectif, sexuel et économique, est l'idéal de vie,, alors on sacrifie aussi la dignité parce que tout est fonctionnel à ce bien-être. Le problème est donc d'offrir aux jeunes générations un itinéraire de formation qui leur permette de reconnaître pleinement leur identité et de la vivre correctement.

Quant à la composante catholique de ces manifestations, la reconnaissance qu'il existe des zones de confusion théologique, philosophique, culturelle ne date pas d'aujourd'hui, ni le fait que que les catholiques entrent parfois dans des "combines" qui les dépassent, dans lesquels ils risquent de faire la figure d'«idiots utiles».

* Évêque de San Marino-Montefeltro

J'ai senti un souffle de vent sur ma tête Parvis des Gentils