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Sarkozy, le Pape, et les catholiques

Après le discours du Puy en Velay. Commentaires autour de plusieurs articles (7/3/2011)

1. Pourquoi Sarkozy ira à la béatification de Jean-Paul II
Les Echos du 3 mars
Guillaume Tabard
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La décision de Nicolas Sarkozy de se rendre à Rome pour la béatification de Jean-Paul II est d’abord une surprise car il n’est pas tenu officiellement de se rendre à cette cérémonie, le 1er mai prochain. Et c’était encore un secret puisqu’il ne doit l’annoncer que dans quelques jours, peut-être demain.
Cet hommage de Nicolas Sarkozy à l’ancien pape est d’abord un hommage personnel. Souvenez-vous : à la veille du premier tour de la présidentielle de 2007, interrogé sur la personnalité qui l’avait le plus inspiré, il avait répondu : Jean- Paul II. Et De Gaulle aussi. Réponse totalement sincère ou pas, peu importe : il l’avait faite publiquement, ce qui était courageux dans le contexte très laïc intransigeant de la vie politique française.
Ensuite, le président français est heureux d’aller saluer Benoît XVI. Récemment il faisait cette confidence : « J’aime bien ce pape ». Pourtant cet été une phrase de Benoît XVI sur l’accueil de l’étranger avait servi d’alibi à certains catholiques et même certains évêques pour dénoncer l’action contre les Roms. Le pape et le président s’en sont expliqué. Et on le sait maintenant : Benoit XVI ne visait pas du tout la politique française. Et puis Nicolas Sarkozy s’identifie un peu à ce pape critiqué de toute part mais qui avance sans se soucier du politiquement, ou plutôt du religieusement correct.
Enfin, et c’est peut-être là l’essentiel, en plein débat sur la laïcité et la place de l’islam, Nicolas Sarkozy veut à nouveau défendre sa conception d’une laïcité positive, comme il avait dit dans son discours du Latran controversé parce que caricaturé où il invitait les catholiques, comme les autres croyants d’ailleurs, à prendre toute leur place dans le débat public.
En participant à la béatification de Jean-Paul II, Nicolas Sarkozy sera accusé d’enfreindre au principe de la laïcité. Il le sait. Mais il l’assume. S’il reste un domaine où il maintient la rupture avec Jacques Chirac, c’est celui-là. Jacques Chirac qui avait refusé d’assister à la messe célébrée à Reims par Jean-Paul II pour l’anniversaire du baptème de Clovis et qui s’était battu contre la mention des racines chrétiennes dans la Constitution européenne.
Pour Nicolas Sarkozy au contraire, ces racines chrétiennes font pleinement partie de l’identité nationale et c’est précisément en les reconnaissant que l’on peut admettre la place d’autres identités religieuses.
Contrairement au procès qui lui est souvent fait, le chef de l’Etat n’a pas une conception communautariste de la société. Il a même rappelé récemment que la République « ne laissera jamais aucune religion lui imposer sa loi ». Mais à ses yeux, une République forte n’a pas à craindre de l’expression des convictions religieuses. Au contraire.

Nicolas Sarkozy dit qu'il aime bien Benoît XVI: là, je suis sûre qu'il est sincère. Et je suis non moins certaine (intuition féminine?!!) que le saint-Père a de la sympathie pour lui - comme il en a pour Berlusconi.

2. Nicolas Sarkozy ne cherche-t-il qu'à "rouler les cathos"? (ils seraient donc bien bêtes!)
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Le discours prononcé jeudi dernier par Nicolas Sarkozy au Puy en Velay a provoqué des hoquets d'hilarité et/ou des convulsions de fureur, de la gauche bien pensante à la doite pure et dure. D'un côté, on lui reproche de mettre en péril la "laïcité à la française", et de draguer de façon éhontée le vote dit "catho", ne visant qu'à asphyxier le Front National, de l'autre, que ses paroles sont loin d'être suivies d'actes, et que ses discours à géométrie variable s'adaptent à ses différents auditoires pour mieux les tromper. On me permettra d'avoir une opinion légérement plus nuancée - sans exclure, évidemment, la possibilité que je me trompe sur toute la ligne.
Lors de la visite du président français au Vatican (http://benoit-et-moi.fr/2010-III/...) en octobre dernier, j'avais déjà dit ce que je pensais, en particulier ici (le débat est lancé), et il me plaît de répéter ce que m'avait alors écrit Carlota:

Le fait d'être catholiques, nous rend à la fois lucides sur le péché mais en même temps remplis d'une espérance (insensée?) que pourquoi pas, la grâce peut toucher n'importe qui.

Je dois dire que cette fois, son attitude devant le Sant-Père - allant jusqu'à assumer crânement les quolibets et les sarcasmes sur son signe de croix et sa contenance de premier communiant, quoi qu'on en ait dit, il fallait un certain courage - m'avait agréablement surprise. On m'objectera que c'était fait pour, mais je répondrais que ç'aurait pu être infiniment pire. Imaginons à sa place Ségolène Royale, ou Martine Aubry, ou d'autres.... Enfin, n'imaginons pas, la scène n'aurait même pas eu lieu!


3. Le franc-parler du Père Guy Gilbert
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J'ai donc bien apprécié la réflexion du Père Guy Gilbert, même si je sais qu'il n'est pas objectif, qu'il est (ou se croit) ami du président, et qu'il faisait partie de la suite clownesque que ce dernier avait emmené dans ses bagages au Vatican en décembre 2007.
Il répond à une interviewe sur le site atlantico.fr .
Dans le style pas vraiment châtié qui est sa marque distinctive, le "curé des loubards" répond à une question sur les racines chrétiennes de la France évoquées par le Président lors du déplacement au Puy-en-Velay:
"Il est impossible, dit-il, d’enlever l’arrière-pensée électoraliste de l’affaire, mais je pense que c’est aussi sincère. Et des deux, c’est la sincérité du président qui est, je pense, prioritaire. Nicolas Sarkozy reste dans son rôle lorsqu'il donne à la France sa place dans l’héritage culturel chrétien, qui est énorme.
Maintenant, quand il va dans les hauts lieux du catholicisme français en évoquant les racines chrétiennes, il parle de ce qui nous troue les yeux !
Il est normal de laisser la priorité à une religion qui est enracinée en France depuis un millénaire et plus, avec des racines extrêmement profondes, architecturales pour commencer... Mais il y a aussi tout ce que l’Eglise a apporté au cours des siècles à la France, grâce a la semence chrétienne, vis a vis des plus pauvres : les hôpitaux, les orphelinats…
l'Eglise a été une pionnière des services publics.
Alors oui, un président peut devenir un historien en boostant un peu les Français, en leur disant "
qu’est ce que vous foutez de votre héritage chrétien" !
Il a le droit d’être un grand ayatollah qui va essayer de leur donner le La!
"
...
avant de conclure : "Je ne voudrais pas être à la place de Nicolas Sarkozy aujourd’hui".

4. Le sain réalisme politique d'Hugues de Kéraly
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Sans aller jusqu'à sa conclusion ("Je voterai donc Sarkozy des deux mains, des deux stylos, des deux jambes, aux élections présidentielles du printemps 2012"... nous verrons!!) je partage largement l'analyse d'Hugues Kéraly sur son remarquable site Sed Contra. Il compare Nicolas Sarkozy à Henry IV, ce qui est gonflé, dans tous les sens du terme (mais le vert-galant est loin d'être la figure de la monarchie que j'admire le plus).
Toutefois, je pense qu'il est très proche du pragmatisme de l'Eglise (nous en avons souvent parlé dans ces pages, à propos de Silvio Berlusconi, même si on ne peut évidemment pas comparer la personnalité du bouillant italien et de l'agité français, encore moins leurs parcours respectifs) quand il écrit:

Tout le monde ne peut pas devenir saint Louis, c’est évident. Mais aucun catholique n’a le droit de juger des qualités du Monarque sur ses seules vertus de piété religieuse, fidélité conjugale, élégance vestimentaire ou parfaite courtoisie. On doit juger le Roi à ses œuvres, comme on juge l’arbre à ses fruits. Dieu s’occupera du reste, et Il est mieux voyant que nous.
...
Continuez donc à réclamer de Nicolas Sarkozy ce que le bon Henri IV et le grand saint Louis en personne ne pourraient plus vous donner : l’interdiction de l’IVG, le rétablissement de la peine de mort, la suppression du permis à points, le démantèlement des mosquées, celui du ministère de l’Education Nationale, l’internement administratif des gros bonnets de la banque-assurance, sans oublier l’abolition définitive de tous les privilèges néo-soviétiques de l’URSSAF, de la CIPAV, de la SNCF et de la CGT.
Voilà, vous vous êtes mis en règle avec votre conscience. Vous avez relégué tout le monde en Enfer.
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Difficile, hélas de dire plus vrai!

Compte tenu du système de bi-partisme qui est la règle actuellement en France (il ne faut pas se leurrer, le rôle que pourrait jouer un éventuel troisième homme/femme/parti ne pourrait être que celui de trouble fête très momentané), les contraintes de l'UE et même de la politique mondiale, ne faut-il pas peser soigneusement AVANT les conséquences de la catastrophe sociétale que représenterait l'arrivée de la gauche au pouvoir en 2012?

Le Pape, les juifs, et la Passion de Jésus Journée de la femme