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La journée de la femme a 2000 ans

Elle est aussi vieille que la chrétienté! Traduit par Carlota, un texte écrit par un groupe d'étudiants de Salamanque, qui illustre encore une fois la désinformation sur la place de la femme dans la société occidentale millénaire d'inspiration chrétienne (9/3/2011)

Carlota

Ce document a été repris dans la rubrique Histoire en liberté du portail catholique espagnol que nous connaissons bien « Religión en libertad ».
Les rédacteurs du texte, des étudiants catholiques traditionalistes de Salamanque réagissaient à une initiative du collectif étudiant alternatif (relayée par le journal national espagnol « de centre gauche »El País) visant à commémorer le centenaire de l’ouverture de l’Université aux femmes en Espagne.
Interpelé, ce collectif avait répondu que l’ordonnance royale de 1910 avait permis d’ouvrir l’Université à toutes les femmes et non pas seulement à l’exception.
Il me semble, dans le débat, important de rappeler que dans toute étude historique et notamment en ce qui concerne la scolarisation au féminin, il ne faut pas faire d’anachronismes. Il est en effet évident qu’avant le XXème siècle bien entamé, et plus particulièrement en Espagne, l’enseignement supérieur ne concernait qu’un nombre très restreint d’élèves et que les filles pour des raisons sociales et économiques (notamment aide des mères pour élever les enfants à l’époque nombreux) n’étaient pas prioritairement choisies par les parents pour être envoyé à l’école même élémentaire. Narciso de Gabriel, de l’Université de la Corogne, note dans une étude rendue publique à l’occasion d’un colloque et parue sur la Revista Complutense de Educación, qu’en 1860 sur 15 millions d’Espagnols, seulement 3 millions savaient lire et compter et sur les 3 millions seulement 700 000 étaient de sexe féminin. La présence de femmes titulaires de chaires d’enseignement, il y a plusieurs siècles n’en est que plus significative pour insister sur le rôle « avant-gardiste » de l’Église catholique…

Les cent ans de la femme à l’Université?
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Si nous croyons en la bonne foi des organisateurs de ces actes, et non pas qu’il s’agit une fois de plus d’exemples d’une démagogie révolutionnaire menteuse, alors nous devons signaler leur ignorance crasse.
Ignorance en parlant de « 100 ans de l’entrée libre des femmes à l’Université » alors que jamais l’entrée de la femme à l’Université n’a été interdite avant la révolution de 1812 (ndt: il s'agit de la constitution de Cadix de 1812, votée par des représentants du peuple espagnol de métropole et des possessions d’outre-mer opposés à Joseph Bonaparte placé par son frère Napoléon comme Roi d’Espagne. Cette première constitution espagnole, jugée très libérale, ne concédait qu’un suffrage universel indirect et masculin !).
Ce fait est tellement connu et tellement parfaitement établi qu’on l’apprenait même dans l’enseignement primaire.
Est-il possible que ces gens si cultivés, si dignes d’être à l’Université ne se soient même pas demandés pourquoi dans la ville même où ils vivent il y a un établissement d’enseignement intermédiaire (« éducation secondaire » dit-on aujourd’hui) appelé « Lucía de Medrano », en l’honneur de ce professeur universitaire d’Humanités à Salamanque au XVIème siècle ?

Beatriz Galindo

Leur inculture va t-elle si loin qu’ils ne savent pas que dans ces époques « d’obscurantisme » (où l’Université s’autogérait), brillaient dans les amphithéâtres en plein XVème siècle des femmes comme Beatriz Galindo, appelée “La Latine” du fait de son érudition en langues classiques et dont on garde la mémoire jusque dans le répertoire des rues de Salamanque.

Jamais on n’a interdit l’entrée de la femme à l’Université jusqu’à l’arrivée de la Révolution en Espagne.

Et il ne s’agit pas été des cas isolés de ce qu’on appelle “le Siècle d’Or” ; la chose s’est prolongée jusqu’à la mal nommée “décadence” de l’Espagne (ndt: donc de Philippe II de Habsbourg aux rois Bourbons du XVIIIème).
Et alors que quelque temps auparavant l’héroïque Basque Blas de Lezo avait récolté des extraordinaires triomphes au service des Espagnes comme la défaite anglaise de Cartagène des Indes (1741), l’illustre docteur María Isidra Guzmán de la Cerda obtenait le titre de titulaire de la chaire de philosophie (1785) à l’Université d’Alcalá de Henares. Et il ne s’agissait pas d’un cas isolé comme l’indique le fait qu’elle même impulsa ensuite la “junte des Dames” qui de toute évidence ne se composait pas de boxeurs ni d’évêques.

Ce que ces apprentis révolutionnaires oublient souvent c’est que l’idéologie de l’expulsion de la femme de l’université vient d’un certain J.J. Rousseau. Ce triste personnage, si admiré par les progressistes de tous poils, non seulement a créé la frauduleuse théorie politique du « contrat social » et l’absurdité de baser l’enseignement sur les « sentiments » et non sur la raison (dont l’inefficacité du système éducatif actuel a démontré l’échec total – ndt eh oui, en Espagne aussi !) mais qui proclamait que la femme ne servait « que pour procurer du plaisir » à l’homme (ndt: je ne suis pas une spécialiste de Rousseau et de ses théories parfois fumeuses mais il est sûr qu’il a écrit qu’elles se servent de l’amour « pour établir leur empire, et rendre dominant le sexe qui devrait obéir ». Ce qui n’est pas terrible pour faire de lui un idéologue de l’égalité des classes et des sexes !)
Les révolutionnaires, les progressistes, furent les responsables de l’exclusion de la femme. Ce sont eux qui ont introduit l’obsession de légiférer et de tout réguler, et ce sont eux les obsédés de la domination de l’Université par l’État ou par l’entreprise. Ce sont eux les ennemis des véritables libertés et du véritable droit. Ainsi ils le font aussi, par exemple quand ils s’immiscent dans les affaires qui dépendent de chaque famille (ndt : Là aussi, « maux » qui ne sont pas qu’espagnols. Et l’on peut évoquer la misogynie du législateur Bonaparte, et actuellement des écoles, lycées et universités catholiques sous contrat qui sont obligés d’enseigner des doctrines contraires à celles de l’Église catholique).

Hildegarde de Binden

Important rôle de la femme dans la chrétienté
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Même bien avant l’apparition formelle de l’Université, création de l’Église Catholique (ndt: Nicolas Sarkozy en a fait récemment mention au Puy-en-Velay, même si son discours a été jugé électoraliste) nous trouvons dans la vieille chrétienté des cas comme celui de Dhuda écrivant le premier traité de pédagogie durant la renaissance carolingienne. Ou l’importance académique de Saint Hildegarde de Bingen (ci-contre) pour l’histoire naturelle et la médecine de son époque. Nous pourrions multiplier les exemples à l’infini.

On voit qu’ils ne connaissent pas non plus le rôle politique que, déjà avant la création de l’Université, les femmes avaient l’habitude de jouer. Par exemple, dans les assemblées du Moyen-Âge chrétien, pour adoucir les hostilités et en y introduisant elles-mêmes les « trêves de Dieu ».

C’est l’arrivée du libéralisme et de sa tyrannie étatique qui a interdit le vote des femmes, vote qui cependant a été maintenu dans les légations pontificales, non sujettes encore au contrôle absorbant de l’État (ndt: encore dans la France de la première partie du XXème siècle, la IIIème République ne voulait surtout pas donner le droit de vote aux femmes car elles étaient réputées vouloir voter comme leur curé!). Ils ne savent rien non plus du rôle qu’eurent des femmes bien déterminées en gouvernant des territoires très étendus dans beaucoup de zones de la vieille chrétienté.
Et encore au XIXème siècle, dans le milieu ecclésiastique, non encore rendu invalide par le cancer révolutionnaire, nous trouvons des cas comme celui de Mademoiselle Tamisier, promotrice au côté de Pie X des congrès eucharistiques. Et plus encore le premier mouvement féminin organisé réclamant l’action publique des femmes a été celui suscité par le Pape Benoît XV, comme l’avait auparavant défendu en Espagne le tribun traditionnaliste Juan Vázquez de Mella (1861-1928) (ndt: Monarchiste catholique il prônait une souveraineté non pas relevant de l’État mais d’une société reposant sur son organisation naturelle à savoir la famille, le ville, la région, les coutumes transmises à travers les âges). À l’inverse, la gauche s’est opposée complètement au vote féminin durant la néfaste IIe République (ndt 1931-1939, pour les mêmes raisons que la IIIe République en France !).
Qu’ils ne viennent pas vers nous aujourd’hui avec leurs sempiternelles mystifications trompeuses et absurdes, en parlant de “100 ans de la femme à l’Université”, car mis à part le fait qu’il s’agit d’un mensonge, les responsables de l’exclusion de la femme du milieu universitaires ce sont leurs ancêtres idéologiques immédiats.

L’Université de Salamanque a pour co-patronne Sainte Catherine d’Alexandrie, authentique exemple comme femme savante et de grande éloquence face à la médiocre et superstitieuse Hypatie d’Alexandrie (ndt: des étudiants qui n’ont sans doute pas apprécié le film de propagande d’Aménabar et qui prend un relief d’autant plus odieux avec les actuelles persécutions des chrétiens notamment en Égypte). L’Université traditionnelle n’a jamais empêché à la femme d'entrer dans le milieu académique, parce que l’Université est la création de la Catholicité et que la Catholicité est la fidèle fille de la femme qui est le chemin par lequel l’humanité a reçu toutes les Grâces : l’Immaculée conception, mère de Dieu, patronne des Espagnes et de l’Université de Salamanque.

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