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Le Pape cisèle son récit de la Résurrection

Il a revu jusqu'au dernier moment le chapitre de Jésus de Nazareth sur la Résurrection. Article dans "Il Tempo", qui retrace sa démarche, et la genèse du livre (9/3/2011)

Jésus de Nazareth: le Pape a revu jusqu'au dernier moment le chapitre sur la Résurrection
Il Tempo (Raffaella), ma traduction.

Tout peut être discuté, sauf la foi
Andrea Gagliarducci
"Ce qui est en jeu, c'est la Résurrection de Jésus
"
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Dans cette phrase lapidaire se cache tout le sens du dernier travail de Joseph Ratzinger, le théologien qui pour la seconde fois depuis qu'il a été élu Pape publie sous son nom dans le siècle.
Pour tout le monde, il est Benoît XVI. Mais quand il écrit ses livres sur Jésus de Nazareth, il reprend son nom de théologien.
Afin qu'il soit bien clair que ce qu'il dit n'est pas le magistère, et peut même être critiqué. Tout peut-être critiqué. Mais pas la foi dans le Christ, dans un Dieu né, mort, et ressuscité.
"Si le Christ n'est pas ressuscité - commente Ratzinger dans le livre qui sera publié demain - vide alors est notre message, vide aussi notre foi" (Le Jésus de Benoît XVI).
Le Pape a revu le chapitre sur la Résurrection jusqu'à la dernière minute.
Après l'avoir confié (pour publication), il l'a encore modifié. Et d'autres modifications sont encore arrivées à la Librairie Editrice Vaticane, peu avant d'aller à l'impression. A un certain moment, le texte allemand était prêt, ainsi que les différentes traductions. Il ne manquait que le chapitre sur la Résurrection.

Il s'agit d'un véritable travail de cisèlement, d'un Pape qui est resté théologien. Et qui, comme théologien, ressentait le devoir de porter à son accomplissemment l'oeuvre de toute une vie, avec ce travail sur la vie de Jésus. Une tâche à laquelle il a consacré chaque minute de son temps libre, ces huit dernières années, asis à son bureau (toujours le même depuis 1956), à voir et revoir des textes sur la vie de Jésus. Et à réaliser que la méthode historico-critique (dont lui-même s'est dit débiteur) "décroche" le Jésus historique de la tradition des Evangiles.
C'est en 2003 que Joseph Ratzinger a commencé son travail sur la vie de Jésus. Et pourtant, sa gestation a des racines plus profondes.

Munich, début des années 50. Dans sa thèse de doctorat, Joseph Ratzinger discute de la notion de peuple de Dieu chez Saint-Augustin. Et se rend compte qu'Augustin ne voit pas la religion chrétienne en continuité avec les autres religions, mais plutôt en continuité avec la philosophie, entendue comme victoire de la raison sur la superstition. C'est là que mûrit l'idée d'écrire un livre sur Jésus.

Rome, début des années 60. Ratzinger est un théologien du Concile, il prend part aux séances, il en est un des moteurs. Et ce qui se passe après le Concile ne le convainc pas. La méthode historico-critique se teinte de veine marxiste. Ratzinger change d'Université. Il va de Bonn à Tübingen, puis de Tübingen à Ratisbonne. Il est à la recherche d'une paix pour étudier, pour lier ensemble innovation et tradition.

Ratisbonne, début des années 70. Ratzinger est parmi les fondateurs de la revue Communio, qui s'oppose à l'école de rupture de la tradition de l'Eglise.
A ce moment, l'idée du livre est mûre. S'insérer dans le filon littéraire de la "Vie de Jésus" est une façon de regarder l'Eglise.
Aujourd'hui, au terme de l'audience générale, Benoît XVI devrait avoir entre les mains son ultime effort. En attendant la publication du livre sur les Evangiles de l'enfance.

© Copyright Il Tempo, 9 mars 2011

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