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Le véritable exode arrivera de l'Afrique noire

La Bussola nous met en garde. Et pendant ce temps-là, en France, Chantal Brunel (c'est qui??) provoque un tollé!! (9/3/2011)

Le degré zéro de la politique...


Sans compter que la chronique bruit de la prochaine visite de Marine Le Pen à Lampedusa, dont le maire, triste personnage, est membre du parti "raciste et xénophobe" de la Ligue du Nord!!!

Pour se réinformer, mieux vaut cet article lu sur la Bussola: http://www.labussolaquotidiana.it/ .
Ma traduction.

"Le véritable exode arrivera de l'Afrique noire"
Antonio Giuliano
07-03-2011
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"Je ne dramatiserais pas les récents débarquements en provenance de Tunisie: c'est un flux dont il est peu probable qu'il amènera sur nos rivages des centaines de milliers de personnes. Je m'inquièterais davantage de l'Afrique subsaharienne et des réfugiés qui sont dans des camp en Libye" .

Giancarlo Blangiardo, professeur de démographie à l'Université de Milan, et expert en matière de flux migratoires, scrute l'horizon des nouveaux débarquements possibles. Et tout en refusant le rôle du devin, il est prêt à parier sur une urgence dont les effets pourraient être dévastateurs dans les prochaines années.

- Professeur, les débarquements massifs en provenance de Tunisie ont repris. Ainsi, cette nuit, plus de 1000 immigrants ..
- Il y a une situation de difficulté pour de nombreux Tunisiens qui ont perdu leur emploi. Il est probable que les débarquements vont se poursuivre. Mais la perspective n'est pas celle de flux de millions de personnes. Considérons que la Tunisie elle-même a un peu plus de 10 millions d'habitants, mais ce n'est pas l'Egypte, qui a plus de 80 millions d'habitants ... Le véritable réservoir dont pourraient partir des flux incontrôlables est l'Afrique subsaharienne: je pense à des pays comme le Nigeria, le Congo, le Mali, le Sénégal et la Mauritanie ...

- Pourquoi?
- Dans ces États, il y a un déséquilibre dangereux dans le remplacement de génération. Les jeunes qui sont en âge d'entrer sur le marché du travail sont beaucoup plus nombreux que les personnes ayant atteint l'âge de la retraite. On estime que, dans les cinq prochaines années, il y aura chaque année 17 millions de jeunes en excédent, par rapport à ceux qui quittent le marché du travail. Dans la pratique, pour les absorber, il faudrait créer 20 millions de nouveaux emplois par an. Connaissant la situation de ces pays, c'est une pure utopie, également parce que la chute de la démographie ne se fera sentir que dans de nombreuses années. Essayons de multiplier ces 17 millions de jeunes chômeurs par an, par vingt ans. Nous pourrions avoir un exode de proportions bibliques ...

- Faut-il aussi s'attendre aussi à une forte immigration provenant de la Libye?
- Le chaos politique peut produire des résultats inattendus, mais je pense qu'au moins pour le moment, il n'y aura pas de fuite des lybiens «indigènes». Ce sont des immigrants, qui sont en ce moment en Libye, qui déplacent. Mais ils le font en Afrique même, ou vers leurs pays: considérons qu'en Libye, il y a aussi des gens en provenance de Corée ou des Philippines. Le vrai problème, ce sont les centres de réfugiés gérés par Kadhafi ces dernières années: à ce jour, ils ont servi de bouchon pour les flux issus d'Afrique subsaharienne. Kadhafi les a souvent utilisés comme main-d'œuvre. Et aujourd'hui, il recrute des mercenaires pour se maintenir en selle. Mais les réfugiés sont plus de 1 million, certains dans des conditions inhumaines. Si la situation se détériore, nous aurons des marées d'immigrants ...

- En prévision, notre pays doit-il mettre en place de nouveaux centres d'hébergement?
- Non, nous devons utiliser les structures existantes: il est impensable d'augmenter les structures d'accueil pour des dizaines de millions de personnes, la capacité actuelle est raisonnable. Elles ont été conçues comme des structures de transition, elles ne peuvent pas devenir définitives et ensuite, qui sait, abandonnées. Même Lampedusa doit être un point de transit. Il faudrait plutôt affiner la procédure de vérification des conditions d'asile: tous ne fuient pas nécessairement quelque chose. Il faut distinguer la situation des réfugiés qui fuient pour une question de survie, et ceux qui émigrent pour améliorer leur situation économique ...

- Ils sont de toutes façons contraints de fuir ...
- Bien sûr. Je conçois à quel point la perte d'un emploi est une préoccupation sérieuse. Mais la réponse à la crise économique causée par le chômage ne peut pas être de se lancer dans une barque. Notre devoir est de les accueillir, mais nous devons intervenir dans leur pays d'origine par des amortisseurs sociaux afin de prévenir l'exode de masse.

- La politique de tri dans les différents centres d'accueil italiens vous semble-t-elle être efficace?
- Certainement. Elle s'était déjà révélée décisive avec l'immigration albanaise, il y a vingt ans. Mais dans ce cas, on avait également pourvu à les faire rentrer chez eux. Aujourd'hui, nous devons au contraire affiner la bureaucratie pour décider le rapatriement. Parce qu'aussi, le risque est que personne ne voudra plus les accepter ...

- Comment réagissent les institutions européennes?
- Ils font peu, ou rien. On continue à discuter de façon stérile, et il n'y a pas de réponse concrète.
Notre pays s'est remué, mais sans beaucoup d'aide en provenance d'autres pays européens. Un chaos nord africain de cette ampleur était imprévisible et il est vrai que nous sommes en interaction avec des gouvernements qui ne sont pas encore complètement établis, légitimes, efficaces. Nous manquons de partenaires fiables. Il y a un rôle essentiel de la part des organisations de bienfaisance et catholiques, qui permet heureusement de pallier les carences des institutions. Mais il faudrait que d'autres pays européens commencent à prendre conscience de la situation d'urgence. Il est trop facile de pontifier ou de se laver les mains avec une poignée d'aide économique.

Blogospherium Catholicum Interviewe du directeur de la LEV