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Le cardinal Barbarin sur Europe 1

Il répondait aux questions de Jean-Pierre Elkabach, à propos de la sortie du "best-seller" (sic!) du Pape. Compte-rendu de Carlota (10/3/2011)

Quand j'ai appris, la veille, que le cardinal Barbarin allait être livré en pâture au redoutable dinosaure d'Europe 1, j'ai craint le pire.
Le pire n'est pas arrivé. Carlota dit exactement le sentiment que l'on ressent à la fin de ce genre d'exercice convenu: il s'agissait d'un indigeste gloubi-boulga, où est passé tout ce qui pouvait mettre l'"adversaire" (en l'occurence le prélat) dans l'embarras, guettant ses éventuels faux-pas. Avec sa douceur et sa gentillesse, celui-ci s'en est plutôt bien tiré, et a réussi à faire passer un peu du message chrétien à une heure de grande écoute. Ce n'est pas si mal. Mais sa marge de manoeuvre était très, très réduite!

Entretien avec Mgr Barbarin, Europe 1, 10 mars
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Je ne suis pas du tout favorable à ce genre d’exercice où le meneur de l’entretien, avec des questions lancées au rythme d’une mitraillette, semble être davantage un magistrat du parquet interrogeant un témoin peu fiable qu’un journaliste souhaitant présenter de la manière la plus claire et objective possible un événement qui n’a en lui-même rien de polémique: la parution d’un livre sur Jésus, écrit par le Pape, qui est quand même LE spécialiste du sujet !

Et pourtant, cela commence déjà, de la part du journaliste, par des termes choisis du genre « un best-seller » (le livre n’est pas encore en vente !) « cosigné par Joseph Ratzinger et Benoît XVI ».
Évidemment le journaliste parle du qualificatif de déicide qui aurait (c’est moi qui le dit, pas le journaliste) été contenu dans les écrits chrétiens mais auquel Vatican II aurait mis fin, cette accusation ayant entraîné des persécutions des Juifs. Il va ensuite partir sur les relations de l’Église avec les Juifs et avec les Musulmans, l’accueil des réfugiés nord-africains, la présence du Pape à Lampédusa au lieu de celle de Marine Le Pen, la laïcité et la venue annoncé du président de la république française à Rome pour la béatification de Jean-Paul II, l’islam et sa compatibilité ou non compatibilité avec la république ; les Coptes tués en Égypte

Mgr Barbarin, a répondu avec mesure, sans se démonter et du tac au tac à des questions qui étaient plus des affirmations péremptoires, mais c’est sans doute un pléonasme pour la plupart des journalistes qui oeuvrent actuellement sur les große radios et chaînes de télévision. Je retiendrai néanmoins et de mémoire, les réponses suivantes (en vrac et incomplètes) du Primat des Gaules qui n’est pas, remarque évidente mais parfois utile, l’Église catholique mais un évêque de Son Église : « effectivement la venue du Pape à Lampedusa serait une bonne idée » ; « on a bien accueilli les boat people » ; « il y a des musulmans qui s’inquiètent de ce que l’on apprend aux jeunes dans les mosquées en France » ; «Réciprocité en matière religieuse » ; « Pour la béatification de Mère Térésa bien que pas française, il y a eu une représentation officielle de la France donc je ne trouve pas choquant et contraire à la laïcité la présence de M. Sarkozy ».
J’ai noté aussi que Mgr Barbarin a réussi à reprende sur cette radio et à une heure de grande écoute, une partie du Credo en réponse à la prétendue accusation de déicide. Ce Credo qui dit « crucifié pour nous sous Ponce Pilate ». Il me semble à mon niveau me rappeler que ce Credo a été élaboré au cours du Ier concile de Nicée, en 325, réuni par l'empereur romain Constantin Ier, bien après évidemment que l’empereur Hadrien (non chrétien faut-il le rappeler !) ait maté en 70 impitoyablement les révoltes juives de Palestine et que les persécutions des chrétiens aient commencé !

Au bout de dix minutes d’émission soit au moins cinq longues minutes laissées à Mgr Barbarin pour répondre à des questions portant sur la spiritualité, l’histoire de l’humanité, la philosophie, la géostratégie contemporaine, et la politique intérieure de notre pays (j’espère ne pas avoir oublié d’autres sujets abordés !), le journaliste a rappelé le titre du livre de Benoît XVI et celui que le cardinal Barbarin vient d’écrire.

Bref un exercice habituel de radio qui n’apporte rien à la réflexion mais permet d’extraire éventuellement les mots à utiliser au bon moment pour « terrasser l’adversaire ». Dans quel but et à quelle fin ? Sans doute pas toujours pour la « gloire de Dieu et le salut des hommes ». Mais si quelques sourds ont pu un instant ouvrir un peu leurs oreilles, il ne faut jamais désespérer !

Carlota, 10 mars 2011

"Jésus de Nazareth" est sorti Comment parler (déjà) de Jésus de Nazareth?