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Le Madrid de "There be dragons"

En attendant la sortie en France du film sur le fondateur de l'Opus Dei, voici la première partie de l'article du Père Jorge Lopez Teulon, dont Carlota a déjà traduit la seconde.(cf. Tu trouveras des dragons) (6/4/2011)

Carlota

Voilà la première partie du texte du Père Jorge López Teulón concernant le film sur St Josemaría Escrivá.

L’histoire des persécutions contre les catholiques durant la République Espagnole (1931-1939) remplit des livres entiers et tout n’a pas encore été publié. Ces évocations montrent que la Bête peut toujours ressurgir et s’emparer de la raison des hommes, dans l’Espagne de cette époque, dans le Cambodge des années 70, et dans bien des lieux aujourd’hui, au nom de « la liberté, de l’égalité, de la Fraternité ». Aussi il est très symbolique de voir que par exemple le 3 avril dernier le St Père a signé le décret relatifs (http://www.zenit.org/article-27493?l=french ) au martyre d'un prêtre français, Pierre-Adrien Toulorge, complètement ignoré aujourd’hui même dans sa propre province d’origine (tout au moins par le plus grand nombre) et victime de la persécution religieuse de la Révolution Française (exécuté à Coutances en 1793, dans cette petite ville, siège d’un diocèse de l’extrême ouest de la Normandie qu’on aurait pourtant pu croire bien éloigné des furies révolutionnaires de la Terreur (cf. http://www.postulatio.info/ ) , et de 22 religieux de la Congrégation des missionnaires oblats de la Vierge Marie de Pozuelo de Alarcón (banlieue ouest madrilène) et d’un laïc employé des chemins de fer, assassinés par les miliciens entre le 24 juillet et le 28 novembre 1936. Ces martyrs espagnols ont un monument qui est depuis quelques années assez régulièrement profané avec des inscriptions peintes du genre « Martyrs ? Non, facistes »…

Article original ici: http://www.religionenlibertad.com/...

Le Madrid de “There be dragons”

« Je n’ai pu voir le film, mais merci au réalisateur pour avoir traité le sujet »: ainsi s'exprimait le Père Jorge López Teulón alors que « Encontrarás dragones », titre espagnol de « There be dragons » de Roland Joffé sortait dans les salles madrilènes. Il poursuivait :
Josemaría Escrivá, le protagoniste au film qui sort aujourd’hui n’est pas un personnage de science fiction. Il a été canonisé par la Notre Sainte Mère l’Église le 6 octobre 2002 et est le fondateur de l’Opus Dei.

Marta Manzi du Service de Communication de l’Opus Dei à Rome a déclaré que « le film, pour moi, montre un visage convaincant de ce prêtre tel que je l’ai vu dans ses premiers écrits de jeunesse comme Chemin et Saint Rosaire. Avec son approche artistique, Joffé m’aide à voir d’une nouvelle manière le message que je m’efforce de vivre depuis 40 ans ».
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La vraie histoire, dans le Madrid des premiers mois de la guerre civile espagnole, la voilà : le 8 août 1936 (ndt le général Franco en provenance des Canaries était arrivé le 17 juillet au Maroc espagnol d’où va partir la rébellion), Josemaría Escrivá dut abandonner le domicile familial qui n’était plus sûr et commença un long cheminement par divers lieux de Madrid. Il passa la nuit du 8 dans une pension au numéro 13 de la rue Menéndez Pelayo, le lendemain il se trouva chez les Sainz de los Terreros (rue Sagasta) qui l’hébergèrent jusqu’au 30 août.

Le 1er il fut hébergé chez les Herreros Fontana, et le 4 il passa au domicile d’Álvaro González, au 15 de la rue Caraca. Il y resta la nuit du 4 au 5 septembre puis se transporta au 39 de la Rue Serrano, avec Álvaro del Portillo, également réfugié en ce lieu. Le 2 octobre craignant de nouvelles perquisitions à son refuge de la rue Serrano, il revint au domicile des Herreros Fontana. Comme ce n’était pas un lieu sûr du 3 au 6 octobre il résida chez Eugenio Sellés, dans la rue Maestro Chapí. Il retourna ensuite chez les Herreros Fontana et enfin le 7 octobre il réussit à se réfugier à la Clinique du Docteur Suils, dans la rue Arturo Soria.

Il resta dans cette clinique près de 5 mois et demi du 7 octobre 1936 au 14 mars 1937, date à laquelle il put se transporter dans un nouveau refuge, celui du Consulta ou Légation de l’Honduras, avenue de la Castellana, au numéro 53, à côté de la place de Castelar. Il resta au Consulat plus de 5 mois du 14 mars 1937 jusqu’à la fin du mois d’août 1937, quand il obtint des papiers qui lui donnèrent une certaine liberté. Puis il résida quelque temps dans une pension de la rue Ayala avec un membre de l’Opuis Dei, Juan Jiménez Vargas, et le 7 octobre il abandonna Madrid, pour faire route vers Barcelone par Valence.

Mais qu’était le Madrid de 1936 ?

À Madrid les incendies des églises et des couvents commencèrent à la tombée de la nuit du 18 juillet: la foule met le feu à la paroisse Saint André devant laquelle des jeunes de l’Action Catholique accourus pour défendre le lieu furent assassinés ; la paroisse de Saint Raymond à Vallecas, le couvent des sœurs Commendataires de St Jacques, l’Église de Notre Dame des Douleurs et l’édifice annexe de la Mutuelle du Clergé.

Le dimanche 19 juillet alors qu’on célébrait encore la Sainte Messe dans quelques églises madrilènes, devant à la passivité de la Force Publique, la paroisse de Saint Gaétan, celle de Notre Dame des Anges, dans la gloriette des Cuatro Caminos, la cathédrale de Saint Isidore et le couvent de la Latine, des Conceptionnistes Franciscaines furent incendiées. Furent attaquées et saccagées sans être incendiées les église de Saint Antoine de la Floride, de Jésus de Medinacelli jusqu’à côté de l’Hôtel Palace, celles des Trinitaires et l’église Saint Manuel et Saint Benoît dans la rue d’Alcala, face au parc du Retiro…

Gonzalo Redondo dans son « Histoire de l’Église en Espagne (1931-1939) » édition Rialp 1993 (ndt: voir ici), affirme que, « En 1939, à la fin de la Guerre Civile (ndt: Les forces dites nationales entrèrent dans Madrid le 27 mars 1939), la situation des églises dans la capitale était la suivante : 45 églises totalement détruites, 56 partiellement détruites, 14 sans dommages et 11 intactes. Les églises détruites partiellement comme celles qui souffrirent des dommages légers ou qui étaient considérées sans dommages (au niveau des structures) avaient toutes été saccagées ».
Parmi les dramatiques statistiques on sait que : 491 prêtres diocésains, 451 religieux et 73 religieuses furent assassinés rien que dans l’un des diocèses de Madrid – Alcalá.

Il ne s’agit pas de peintures pleines d’ingéniosité dans l’expression (certains peuvent penser, de pure imagination), ou d’un film. Et pour le prouver, avant de vous présenter des gravures de Carlos Sáenz de Tejada et de Joaquín Valverde (ndt: principaux illustrateurs d’un ouvrage en de nombreux volumes paru dans les années 40 en Espagne et faisant le recensement des désastres de la guerre civile) sur la destruction des églises de Madrid, je vais commencer par cette macabre photographie prise par le journal ABC journal républicain et publié le 1er août 1936 (page 20 – ndt journal d’abord madrilène conservateur et monarchiste avec une édition sévillane à partir de 1929. Pendant la guerre civile l’édition de Madrid était donc des Gauches, tandis que l’édition de Séville dès que cette partie de la péninsule était passée sous le contrôle des « rebelles nationaux », avait poursuivi sa ligne éditorialiste d’origine).

La nouvelle parle de recherche de fœtus dans les tombes de sœurs…qui curieusement n’apparaissent pas photographiées, ni là ni sur aucune photo. On a mis sur les crânes les barrettes que portaient les prêtres et ne perdez pas de vue le personnage qui a le pistolet dans la main. Il est prêt à tirer ! Contre quelques os prétend-t-il le faire ?..

Valverde dans le tome IV nous offre cette gravure avec la légende suivante : « …Les incendiaires arrosèrent d’essence les murs intérieurs de l’église de Saint André et y mirent le feu. C’est ainsi que commença cet incendie qui durera huit jours… » (page 517).

Cliquez sur les vignettes.

À la page 528, Sáenz de Tejada écrit : « …Et ne se contentant pas de cela, les barbares qui avaient mis à sac l’ermitage de Saint Antoine de La Florida, demandèrent une scie et coupèrent la tête de la statue.

Encore à la page 535, Valverde écrit : « …L’intérieur de la cathédrale Saint Isidore est transformé en un pandémonium dans lequel les miliciens gesticulent, blasphèmes, courent rendus fous de ci delà, en donnant des coups et en hurlant.

A table avec Vittorio Messori (4) Il y a deux ans, l'Aquila