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Pourquoi j'aime Benoît XVI

C'est ce que dit le blog ami du Suisse Romain. Et moi, bien sûr! Alors que dans certains milieux, on prétend être "déçu" par Benoît XVI - comme rapporté par Sandro Magister. (9/4/2011)

Tournant du Pontificat?
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J'ai déjà à plusieurs reprises dans ces pages alerté sur cette nouvelle tendance, qui consiste à parler d'un "tournant du Pontificat", ou même d'un "renversement des alliances".
Par exemple ici (Sur tous les fronts), j'écrivais, dès le 6 février - pardon de me citer!:

Certains "conservateurs" de l'Eglise [s'ajoutent à la liste de ceux qui critiquent le saint-Père]: de leur côté, il est de plus en plus clair que la "lune de miel" est finie. Ils attendaient "autre chose", ils sont "déçus", ils parlent de "tournant" dans le Pontificat; ils ne veulent à aucun prix ni d'Assise, ni de la "Cour des Gentils". Ils récitent encore machinalement "Oremus pro pontifice nostro", mais du bout des lèvres, le coeur n'y est plus...

Et encore, ici (Des "appels" au Saint-Père, le 18 février)

Cette fois, c'est Sandro Magister, dont la page internet chiesa.espresso.repubblica.it a été qualifiée (et c'est souvent justifié) de "rolls des blogs", qui relaie, mine de rien, les critiques.
Un récent billet, très critique, était consacré à la "Ligne no comment" du Vatican, au sujet de la Lybie. Il était pourtant évident que le Pape ne pouvait démarrer au quart de tour, en disant n'importe quoi d'évènements aussi graves, autour d'un sujet sur lequel il n'a pas forcément de lumières divines.
Le dernier billet (et brûlot) s'intitule "Les grands déçus du pape Benoît", et commence ainsi:
Ce sont quelques-uns des principaux penseurs traditionalistes. Ils avaient parié sur lui et maintenant ils se sentent trahis. Leurs dernières déceptions: le Parvis des gentils et la rencontre d'Assise. Ils portent contre Ratzinger la même accusation que contre le Concile: avoir remplacé la condamnation par le dialogue

Certes, Magister ne s'exprime pas en personne, et donne la parole à Francesco Arzillo, "un magistrat du tribunal administratif de Rome, très ferré en philosophie comme en droit, et élève d'Antonio Livi", qui défend l'herméneutique de la continuité.
Mais ce qui reste pour beaucoup de lecteurs, sur la page d'infos de Google, c'est ce titre sensationnel:

LES GRANDS DÉÇUS DU PAPE BENOÎT XVI

Et je m'interroge donc sur les motivations de l'influent vaticaniste.

Il me semble que mon ami du Suisse Romain a eu la même réaction que moi, en lisant cet article, et il répond avec bienveillance, selon le ton qui lui est naturel, comme prêtre:
Je me permets de le citer, recommandant bien sûr à mes lecteurs de visiter son site:
(l'image ci-dessous, si belle, est celle qui illustre son article)

Pourquoi j'aime Benoît XVI
http://lesuisseromain.hautetfort.com/...
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Il fut élu sur le Siège de Pierre, alors qu'il ne le voulait pas. Il fut appelé à Rome par Jean Paul II, alors qu'il ne le souhaitait pas. Il a donné trois fois sa démission au Pape, qui ne la désirait pas.
Je pense que le premier miracle que Jean Paul II a réalisé depuis le ciel fut la nomination de Joseph Ratzinger comme successeur de Pierre.
D'un côté, il traînait une réputation de "Panzer", de grand conservateur, de réactionnaire, ce qui faisait le malheur des uns. De l'autre, il était tiré discrètement par la manche ou courtisé afin de correspondre à un portrait virtuel, qui provoquait le bonheur des autres. La fausse image d'un Prince de l'Eglise traditionaliste semble désormais se briser.

Nos frères intégristes ont bénéficié de son pardon et de sa miséricorde lors de la levée des excommunications. Tel le Bon Pasteur, il a recherché les brebis égarées. En retour, il reçoit des critiques sévères pour la béatification de Jean Paul II et la prochaine réunion de prière pour la Paix à Assise. Certains voient en ses deux actes un tournant dans son pontificat, alors que sa personne est simplement entièrement dédiée à collaborer à la vérité. Face à toute cette agitation, le chahut de la contradiction, il est serein, calme, épanoui et souriant. Je suis sûr que c'est pourtant un Pape qui souffre. Enfin, il n'attaque personne, ce qui est le trait des grands.

On dit qu'il ne sait pas communiquer, alors qu'il le fait autrement que Jean Paul II et que ses textes clairs, précis, harmonieux et poétiques, de tous les genres, simples et parfois plus difficiles, sont très lus sur Internet. Ces trois volumes de Jésus de Nazareth sonneront comme un vrai testament qui restera dans l'histoire. Il veut une Eglise moins soucieuse de ses problèmes, centrée sur Dieu, le Christ. On lui rétorque que ce n'est pas le Magistère. Or, il ne fait qu'expliciter sans peur la foi de toute l'Eglise, qui est comme enfouie sous les cendres des péchés de ses membres, qui tendent à se mordre et se dévorer les uns les autres. Il est conscient que le loup est dans la bergerie.

Joseph Ratzinger est un homme qui sait rendre la foi belle et harmonieuse, attirante et paisible. Aussi j'en suis convaincu, cet allemand d'origine, élégant, humble, fin et cultivé, qui n'aime pourtant pas le sport, a de plus en plus les traits de Pierre qui court au tombeau le dimanche du matin de Pâques dans le jardin de la Résurrection. Ce n'est peut-être pas spectaculaire, mais très régulier, constant et fidèle et a surtout le mérite de durer. C'est un Pape qui tient la distance, un marathonien à la foi claire, pure et limpide, profondément amoureux de la vérité.

De son côté, le site Pro Litugia a lui aussi lu Magister, et il commente ainsi, avec son humour habituel:

Ce que nous écrivions il y a quelques jours (ndlr: Benoît XVI est catholique...) vient d'être confirmé sur le site internet de Sandro Magister: les "traditionalistes" sont déçus par Benoît XVI.
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Il paraît que Benoît XVI est décevant. C'est ce qu'on découvre dans les médias.
Il déçoit les "traditionalistes" qui lui reprochent la réunion d'Assise et son attachement à Vatican II... entre autres choses.
Il déçoit les "progressistes" qui lui reprochent Summorum pontificum ainsi que le retour au latin, à la messe versus orientem, à la communion reçue à genoux, à des liturgies qui, pour n'être pas clownesques, ne ressemblent pas à ce qui se fait dans beaucoup d'églises de France... entre autres choses.
Pour notre part, à Pro Liturgia, nous ne sommes pas déçus. Bien au contraire. D'ailleurs, jamais aucun pape ne nous a déçus même si nous avons pu avoir des préférences pour la personnalité de l'un plus que pour celle d'un autre.
Nous n'avons jamais été déçus car nous n'avons jamais attendu d'un pape qu'il soit d'une "couleur" quelconque qui permette de le classer dans telle ou telle catégorie afin de pouvoir le "récupérer".
Nous n'avons toujours attendu des papes qu'ils soient "simplement" - le mot a son importance: simplex, sans plis, sans fard - ceux en qui demeure la charge que le Seigneur a donnée d'une manière singulière à l'Apôtre Pierre.
Et l'on a jamais lu, dans les Evangiles, que Pierre ait pu être considéré par les premiers chrétiens comme plutôt "traditionaliste" pour plaire aux uns ou plutôt "progressiste" pour plaire aux autres. Au demeurant, s'il s'était mis à vouloir plaire, il n'aurait peut-être pas fini crucifié la tête en bas.
Benoît XVI décevant? Non. Ceux qui sont décevants, ce sont les fidèles qui, ayant fini par ne plus comprendre le rôle du Souverain Pontife, imaginent que l'Eglise serait plus attirante si elle était dirigée par un pape fantoche qui lui permettrait de flotter au gré des modes et des goûts du moment.
Flotter? Non. Dériver avant de couler!

Naufrage au large de Lampedusa Le style de Benoît XVI