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France-Italie: implosion de l'Europe de Maastricht

Un point de vue italien sur la rencontre entre les ministres de l'intérieur français et italien la semaine dernière à Milan. Robi Ronza, dans La Bussola (11/4/2011).

MM Guéant et Maroni

L'express.fr (clic!)


L'Europe qui rit, et qui pleurera peut-être demain.
Robi Ronza (http://www.labussolaquotidiana.it/... )
09-04-2011
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A en juger par le visage et le comportement qu'ils avaient quand ils se sont présentés à la presse, la rencontre d'hier à Milan entre notre ministre de l'Intérieur Roberto Maroni et son homologue français Claude Guéant a été ce que dans le langage diplomatique on a coutume de définir comme un "échange de vues franc", c'est-à-dire qu'ils s'en sont dits des vertes et des pas mûres. Sur la question des permis temporaires, chacun est resté sur ses positions, mais, peut-être pour éviter de donner l'impression que la rencontre avait totalement échoué, ils se sont dits d'accord sur une initiative aussi spectaculaire qu'inutile: des patrouilles navales conjointes au large de la côte tunisienne, hâtivement définis comme une sorte de blocus naval par les journalistes aussi inexpérimentés que désireux de faire un scoop.

Et s'ils croisent des bateaux navigant en haute mer, ces moyens navals italiens et français, que pourront-ils faire pour les arrêter? Leur enjoindre de changer de cap? Mais que feront-ils s'ils continuent? Rien qu'en les abordant, ils risquent de les couler comme c'est arrivé tragiquement à une corvette italienne, lors de l'exode des Albanais vers les côtes des Pouilles.

Alors, laissons de côté les patrouilles, qui, même si elles se font, ne serviront à rien, et venons-en plutôt à la délivrance de permis temporaires, que la rencontre Guéant-Maroni n'a pas résolue.
De fait, dans l'ombre du traité de Schengen, une couverture que l'on peut tirer dans les directions les plus diverses, ils ont tous raison. Bien que les journaux italiens n'en parlent presque jamais, l'Union européenne verse régulièrement à l'Italie des fonds ad hoc pour couvrir les dépenses extraordinaires qui découlent du fait d'être la frontière maritime méridionale de l'Union la plus facilement accessible par l'immigration clandestine (illégale mais pas clandestine, si les mots ont encore un sens, vu qu'elle arrive non pas cachée, mais même en général escortée jusqu'au port par nos forces garde-côtes). Compte tenu de la politique d' "afflux-zéro" d'immigrants clandestins par voie maritime, qui s'est vérifiée ces dernières années, Bruxelles a répondu à la demande de fonds supplémentaires que nous devrions avoir des fonds inutilisés en caisse, ou alors nous aurions à justifier pourquoi nous ne les avons pas.

Mais comme il s'agit de fonds qui vont dans des chaudrons indifférenciés (ndt: des vases communicants), la réponse devient très difficile. Alors on a décidé de crier que l'Union nous a laissés seuls et jouer plutôt la carte du permis de séjour temporaire, prévu par le traité de Schengen, sachant que la plupart de ceux qui arrivent sur nos côtes ne resteront pas en Italie, mais voyageront vers la France, l'Allemagne et d'autres pays rhénans. Ainsi, celui qui reçoit le permis de séjour temporaire, valable dans toute la zone Schengen, sauf exception, quitte l'Italie dès qu'il le peut. Cela semblait être une excellente manière de s'en laver les mains, tout en donnant un bon coup de pied dans les tibias à la France, l'Allemagne, etc. Mais ce n'est pas le cas, parce que, toujours selon l'accord de Schengen, le titulaire d'un permis de séjour temporaire qui s'avère ne pas pouvoir rester, peut être renvoyé au pays qui lui a accordé, autrement dit ici, chez nous, chose par ailleurs assez facile pour la France, mais pratiquement impossible pour l'Allemagne et d'autres pays avec lesquels nous ne confinons pas.

En somme, tout le monde a raison, mais tout le monde a tort si l'on considère les choses dans une perspective européenne.
Dans l'état actuel des choses, l'Union européenne où est-elle, en quoi consiste-t-elle? On voit s'accumuler sur le peigne les nœuds nés de la prétention de construire une Europe de technocrates coupée de son identité culturelle historique et privée d'organes élus démocratiquement. Une Europe qui ne subsiste qu'aussi longtemps que rien d'important ne la met à l'épreuve, et qui au contraire part en miettes au premier coup sérieux. Cette Europe, l'Europe de Maastricht n'a plus d'avenir. L'Union européenne est nécessaire, mais elle doit être repensée et renégocié à partir de zéro, n'en déplaise à ceux qui veulent continuer à rapiécer celle qui existe, avec des résultats aujourd'hui de plus en plus ridicules, et demain peut-être de plus en plus tragiques.



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