Articles Images La voix du Pape Lecture, DVD Visiteurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Articles

Articles


Le parvis des gentils, à Paris Catastrophe au Japon Jésus de Nazareth L'appel des théologiens allemands Béatification de JP II Assise Crise du monde arabe, et retombées Des nouvelles du site

Urgence éducative

Quand un fait divers français croise un fait divers italien... Un article sur la Bussola. Les pourrisseurs de l'enfance. Et la seule voix qui s'élève contre, c'est celle du Pape! (14/4/2011)

(Source)
Un jeu qui a mal tourné? Dix-neuf élèves de maternelle et de CP, âgés de 3 à 6 ans, auraient été victimes d'humiliations et de sévices à caractère sexuel par des élèves de CM2 au sein de l'école primaire publique Val de Bootz à Laval (Mayenne), révèle le quotidien Ouest France.
Les faits remontent à trois semaines. Dans les toilettes de l'établissement scolaire, les "grands" auraient contraints les plus jeunes à des sévices sexuels et des humiliations scatologiques. Les CP, terrifiés par les menaces de coups, se seraient exécutés à plusieurs reprises.
Les faits se sont déroulés dans une école très tranquille près du centre de Laval où les enfants de grande section de maternelle peuvent se retrouver mélangés à des primaires en cour de récréation.
Leurs parents en ont immédiatement référé au procureur de la République qui a ouvert une enquête. Certains enfants et parents des victimes ont été entendus ce mardi. Le reste de la classe et les enseignants le seront prochainement.
Si quatre plaintes ont été déposées, les policiers doivent encore déterminer s'il s'agit d'actes volontaires ou d'un jeu qui a mal tourné. En attendant, une cellule psychologique a été mise en place au sein de l'école pour les enfants mais également pour leurs familles. (1)

Jésus et les enfants

"Si quelqu'un est une occasion de péché pour l'un de ces petits qui croient en moi, il mériterait qu'on lui suspende au cou une meule de moulin, et qu'on le jette à la mer." (Matthieu, ch. 18)

Cette nouvelle, entendue et lue en boucle - l'espace d'une seule journée - soulève le dégoût.
Comment imaginer que des bambins (si les mots ont encore un sens!) aient été confrontés à des "actes sexuels".
Et que le seul (pitoyable et pervers) remède qu'on a trouvé, comme d'habitude, c'est de mette en place une cellule de soutien psychologique!

Ma première réaction a été: halte aux pompiers pyromanes! Ils sont particulièrement mal placés pour se plaindre, ces hypocrites pourrisseurs de l'enfance, qui salissent les murs de nos villes (particulièrement, les abri-bus, alors que ce sont les jeunes d'âge scolaire qui sont les principaux usagers) de publicités à caractère pornographique, diffusent à la télévision, aux heures de grande écoute, des images obscènes, et font que des bambins de huit ans ont une connaissance, au moins visuelle, de comportements sexuels qui auraient fait rougir la plupart des gens il n'y a pas si longtemps!
Le seul qui parle à voix haute, constamment, de l'"urgence éducative", qui se bat "comme un lion" pour défendre les enfants, tous les enfants, c'est le Saint-Père. (de nombreux articles y sont consacrés dans ces pages: moteur de recherche du site). Il ne faut sans doute pas chercher ailleurs les motifs de la féroce campagne d'accusation contre les pédophiles prêtres qui s'est déchaînée l'année dernière!
Il faut relire en particulier la Lettre du Pape au diocèse de Rome sur le devoir d'éducation, du 21 janvier 2008 (cf. http://benoit-et-moi.fr/2008.. ), et surtout, le Message du Saint-Père pour la Journée mondiale des communications sociales de 2007, sur le thème «les enfants et les médias : un défi pour l'éducation» (cf. http://beatriceweb.eu/Blog/.. )

La chronique française rejoint ici celle italienne, et c'est l'occasion, sur la Bussola, d'une réflexion troublante... Sauf que je ne suis pas tout à fait d'accord avec le "nous sommes tous coupables". Que pouvons-nous faire, quand notre voix n'est pratiquement pas relayée (même celle du pape, y compris par la presse "catholique" , si ce n'est pour la tourner en dérision, ou crier à l'ingérence) et surtout que des récents faits d'actualité nous prouvent par A+B que notre marge de manoeuvre, est pratiquement nulle.

Note:
----------
(1) Alors que j'avais terminé cet article, j'apprend (et je dois à l'honnêteté de le signaler) qu'il y aurait un "non-lieu", le procureur de Laval ayant conclu qu'il ne s'agissait de rien de plus que "de jeux normaux entre enfants"...
Quoi!!! Mais c'est encore pire, quand on pense à toutes les implications. Et l'intervention de la cellule psychologique auprès des petits de l'école maternelle, rentre-t-elle dans le processus normal d'éducation???

Agression sexuelle pendant une sortie scolaire, ne faisons pas comme si de rien n'était
(La Bussola)
Danilo Quinto
13-04-2011
-----------------------
La nouvelle date de ces jours-ci, passée comme un fait divers banal, qui occupe une page l'espace d'un jour et puis plus rien. Pourtant, c'est d'une gravité énorme et la distraction avec laquelle nous regardons ces faits en dit long sur ce qui régit notre société.
Voici donc les faits: un collège de Naples est en voyage scolaire dans les Pouilles; un des garçons, 13 ans, a été contraint pendant deux jours, par sept de ses compagnons, à des rapports sexuels oraux. De retour du voyage, l'enfant raconte ce qui s'est passé à ses parents. Ceux-ci, à leur tour, les exposent par écrit la direction de l'Etablissement. Rien ne se passe jusqu'à ce que la police soit saisie: une deuxième plainte est déposée et une enquête est ouverte. Les auteurs du délit - exclus de l'école - n'étaient pas passibles de poursuites, ayant moins de 14 ans. Les enquêtes sont en cours et il semble qu'elles concernent aussi les enseignants qui accompagnaient les 60 enfants lors de la sortie: on se demande comment ils n'ont rien remarqué. Le chef d'établissement semble avoir déclaré - utilisant une expression en vogue dans les milieux de la politique, celle "correcte" - que dans de tels cas, "il est nécessaire d'élever le niveau d'attention". Lui seul sait ce que cela signifie.

Il y a de nombreux éléments dans cette histoire qui méritent quelque réflexion .
Les bourreaux sont des enfants - oui, à treize ans, on est encore des enfants, appelons-les donc ainsi - encouragés à vivre dans un monde apparent, irréel, virtuel. Celui des play-station, des téléphones mobiles de la dernière génération, de l'i-pad, d'Internet et de facebook, de la télévision, qui exalte les comportements violents. Tous instruments dont nous les dotons dès l'âge le plus tendre, uniquement soucieux - nous, les adultes - qu'ils ne nous dérangent pas et occupent leur temps d'une façon ou d'une autre, et pas de leur croissance, intellectuelle et humaine. Un monde où l'on peut tout faire, et surtout, où l'on peut tout avoir; où n'existe ni sacrifice, ni responsabilité, ni respect de l'autre, entendu comme un miroir de sa propre âme; où la réalité est perçue comme un obstacle à l'affirmation d'un "je" gigantesque, et tout-puissant; où le sens de l'humain s'est égaré, et où les comportement tribaux dominent.

Et le monde des enfants n'est pas différent de celui des adultes. C'est l'"entraînement" qui les habituera à la jungle de la vie, disent-ils. Comme s'il ne pouvait exister, même ici - sur cette terre - une vie fondée sur de bons sentiments.

Chacun de nous doit se sentir responsable de ce qui se passe. Chacun de nous est coupable - ne serait-ce que par omission, pour ne pas s'indigner, pour ne pas avoir témoigné, pour n'avoir rien fait pour l'éviter - de la disparition des piliers fondamentaux sur lesquels notre société a été construite: la famille, l'école, la paroisse. Ces derniers - jusqu'à un temps pas si lointain, disons jusqu'à la révolution de 68, qui les a dévastés - ont été des lieux d'apprentissage, où se formaient, s'éduquaient les consciences, où l'on rendait les humains conscients qu'il y a un différence entre agir en poursuivant le bien, ou alors en adoptant un comportement dont les animaux eux- mêmes n'usent pas.

Aujourd'hui, l'école se limite à fournir seulement des connaissances, et elle a même la prétention, dès le primaire de devoir garantir une croissance égalitaire à tous. Un héritage de la culture communiste - qui domine encore notre société - qui a toujours considéré la personne, même l'enfant-personne, comme un objet qui doit faire partie d'une masse indistincte. Une chose est d'assurer des conditions de départ égales pour tout le monde, un autre est de valoriser les particuliarités et les dons de l'individu, dès le plus jeune âge - comme c'est le cas dans les pays civilisés - et de faire face aux problèmes que l'enfant peut avoir, qu'ils soient d'ordre psychologique ou de comportement. La nôtre est une école qui enseigne, mais n'éduque pas. Platon écrit dans "La République": "Dans l'âge tendre, que l'éducation soit une sorte de jeu; il sera alors plus facile de découvrir les penchants naturels". N'importe qui peut enseigner, avec un minimum de connaissances techniques et d'expérience. Eduquer est très difficile et nécessite une préparation adéquate, en plus d'âmes tenaces et fortent, par les temps qui courent.

La crise de l'éducation - qui produit elle-même des comportement imprégnés par le mal - est dramatique (..), en partie parce que la classe dirigeante est inapte à comprendre que cela doit nécessairement être la priorité: uniquement impliquée dans des luttes de pouvoir, elle ne se donne pas les outils culturels pour y faire face. Il ne semble pas davantage raisonnable de penser que ce que l'on nomme la société civile - dans sa majorité, servile au pouvoir et mal éduqué au courage que requiert l'exercice de la liberté - pourra faire face consciemment à la réalité que nous vivons, pour la changer.

Dans ce contexte difficile, il faut placer fermement au centre du débat, y compris politique, l'urgence éducative, qui est essentiellement une crise des adultes, incapables de témoigner et de communiquer les raisons pour lesquelles cela vaut la peine de vivre. Et c'est pourquoi une véritable évangélisation devient fondamentale, parce que seul le Christ correspond pleinement au désir de sens qui est dans le cœur de chaque homme.

La polémique Youcat (III) La polémique Youcat (IV)