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La voix du Pape


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Audience à la Police de Rome

Le Saint-Père explique les ressorts de l'"insécurité". Et rappelle que la société et les institutions publiques "doivent retrouver leurs racines spirituelles et morales". Traduction de son discours (21/1/2011).

Ce matin, le Saint-Père recevait en audience les dirigeants, les fonctionnaires, les agents et le personnel civil de la police d'Etat en service à Rome.

Dans son discours, on retouve le thème de la conscience, déjà abordé avec insistance dans les voeux à la Curie Romaine ; et celui de la marginalisation de la religion chrétienne, thème abordé d'innombrables fois, et en particulier dans le discours mémorable à Westminster Hall.

Rome change, constate-t-il (ceci vaut aussi pour toutes les grandes agglomérations urbaines, et même les plus petites): "Ces changements engendrent souvent un sentiment d'insécurité, principalement en raison de la précarité sociale et économique, mais aussi exacerbé par un certain affaiblissement de la perception des principes éthiques sur lesquels se fondent le droit et les attitudes morales personnelles...".

"Notre monde, avec tous ses espoirs et ses possibilités nouvelles, est dans le même temps traversé par l'impression que le consensus moral diminue et que, par conséquent, les structures à la base de la cohabitation ne sont plus en mesure de fonctionner pleinement".

Texte en italien de son discours: http://www.vatican.va/
Ma traduction ci-dessous:

Et, en bonus, le reportage de Rome Reports...



Discours du Saint-Père.
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Je suis vraiment heureux de cette rencontre avec vous, et je vous souhaite la bienvenue dans la maison de Pierre, cette fois non pas pour le service, mais pour nous voir, nous parler et nous saluer de façon un peu plus familière! Je salue en particulier, M. le Préfet de police, en le remerciant pour ses aimables paroles, ainsi que les autres dirigeants et l'aumônier. Un salut cordial à vos proches, spécialement aux enfants!

Je voudrais commencer par vous remercier pour tout le travail que vous accomplissez en faveur de la ville de Rome, dont je suis l'évêque, afin que sa vie se déroule dans l'ordre et la sécurité. Je tiens à exprimer ma gratitude pour cet engagement que, plus que fréquemment, mon activité requiert de vous!
L'époque dans laquelle nous vivons est parcourue par des changements profonds. Rome aussi, qui est appelée à juste titre la "Ville éternelle", a beaucoup changé, et évolué; nous en faisons l'expérience tous les jours et vous en êtes les témoins privilégiés. Ces changements engendrent souvent un sentiment d'insécurité, principalement en raison de la précarité sociale et économique, mais aussi exacerbée par un certain affaiblissement de la perception des principes éthiques sur lesquels se fonde le droit et des attitudes morales personnelles, qui, donnent toujours de la force aux institutions .

Notre monde, avec tous ses espoirs et ses possibilités nouvelles, est dans le même temps traversé par l'impression que le consensus moral diminue et que, par conséquent, les structures à la base de la cohabitation ne sont plus en mesure de fonctionner pleinement.

C'est pourquoi, chez beaucoup se fait jour la tentation de penser que les forces mobilisées pour la défense de la société civile seront finalement vouées à l'échec. Face à cette tentation, nous, en particulier, qui sommes chrétiens, avons la responsabilité de retrouver une nouvelle résolution à professer notre foi et à faire le bien, pour continuer avec courage à être proches des hommes dans leurs joies et leurs peines, dans les moments heureux comme dans ces heures sombres de l'existence terrestre.

De nos jours, une grande importance est accordée à la dimension subjective de l'existence. Cela, d'un côté, est une bonne chose, parce qu'elle permet de placer l'homme et sa dignité au centre de la considération, à la fois dans la pensée et dans l'action historique. Il ne faut jamais oublier, cependant, que l'homme trouve sa dignité profonde dans le regard plein d'amour de Dieu, dans la référence à Lui.
L'attention à la dimension subjective est aussi un bien quand elle met en évidence la valeur de la conscience humaine.

Mais ici, nous avons un risque grave, parce que dans la pensée moderne s'est développée une vision réductrice de la conscience, selon laquelle il n'y a pas de référence objective pour déterminer ce qui à une valeur et ce qui est vrai, mais c'est l'individu, avec ses intuitions et ses expériences, qui est le mètre de mesure; chacun a donc sa propre vérité, sa propre morale. La conséquence la plus évidente est que la religion et la morale ont tendance à être confinées dans le domaine du subjectif, du privé; c'est à dire que la foi, avec ses valeurs et ses comportements, n'a plus droit à une place dans la vie publique et la vie civique. Par conséquent, si d'un côté, dans la société, on attache une grande importance au pluralisme et à la tolérance, de l'autre, la religion tend à être progressivement marginalisée et considérése comme sans importance et, en un sens, étrangère au monde civilisé, comme s'il fallait limiter son influence sur la vie de l'homme.

Au contraire, pour nous chrétiens, le vrai sens de la «conscience» est la capacité humaine à reconnaître la vérité, et, encore avant cela, la possibilité d'en entendre l'appel, de la chercher et de la trouver. A la vérité et au bien, l'homme doit savoir s'ouvrir, afin de les accueillir de manière libre et consciente. La personne humaine, d'ailleurs, est l'expression d'un plan d'amour et de vérité: Dieu l'a «projetée», pour ainsi dire, avec son moi intérieur, avec sa conscience, afin qu'elle en tirer les orientations afin de préserver et de cultiver elle-même et la société humaine.

Les nouveaux défis qui se profilent à l'horizon exigent que Dieu et l'homme se rencontrent à nouveau, que la société et les institutions publiques redécouvrent leur «âme», leur racines spirituelles et morales, pour donner une nouvelle consistance aux valeurs éthiques et juridiques de référence, et donc à l'action concrète. La foi chrétienne et l'Eglise ne cessent jamais d'offrir leur propre contribution à la promotion du bien commun et d'un progrès authentiquement humain. Le service religieux et d'assistance spirituelle qu'en vertu des dispositions actuelles, l'Église et l'État s'emploient à fournir au personnel de la Police d'Etat, témoigne de la fécondité durable de cette rencontre.

La vocation unique de la ville de Rome exige aujourd'hui de vous, qui êtes des fonctionnaires publics, d'offrir un bon exemple d'interaction positive et fructueuse entre une saine laïcité et la foi chrétienne. L'efficacité de votre service, en effet, est le résultat de la combinaison entre professionnalisme et qualités humaines, y compris dans la mise à jour des moyens et des systèmes de sécurité et dans le "bagage" de qualités humaines telles que la patience, la persévérance dans le bien, le sacrifice et la disponibilité à l'écoute. Tout cela, bien harmonisé, est en faveur des citoyens, en particulier les personnes en difficulté. Sachez toujours considérer l'homme comme une fin, afin que chacun puisse vivre de manière authentiquement humaine. En tant qu'évêque de cette ville, je voudrais vous inviter à lire et à méditer la Parole de Dieu, pour trouver en elle la source et le critère d'inspiration pour votre action.

Chers amis! lorsque vous êtes en servivce dans les rues de Rome, ou dans vos bureaux, pensez que votre évêque, le pape, prie pour vous, qu'il vous aime! Je vous remercie de votre visite, et je vous confie tous à la protection de la Très Sainte Vierge et de saint Michel, votre protecteur céleste, tandis que je répands de tout coeur sur vous et vos efforts, une Bénédiction apostolique particulière .

© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana

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