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Noël Les collages de Gloria Bénin Blasphème au théâtre Indignés Assise Allemagne (suite) 2011: L'Année Benoît

La lettre de Jeannine du 25 novembre

Le récit minutieux des trois journées intenses passées par Benoît XVI sur le sol du Bénin. (26/11/2011)

Pour revivre avec les yeux les heures dont Jeannine nous fait le récit, il faut se rendre sur cette page du Papa Ratzinger Forum.

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Départ de Rome le 18 novembre 2011

 Le direct commence alors que l'avion est déjà posé et que notre Pape s'apprête à descendre vers ceux qui l'attendent. Surprise, le blanc domine (ndlr! (ndlr: en réalité, d'après ce que j'ai compris, le blanc est la couleur traditionnellement porté par les prélats en "terre de mission") et je pense que les photos ultérieures de l'OR permettront de mieux visualiser ce vol long mais qui paraît bien supporté par Benoît XVI. Au départ de Rome on a les pardessus noirs qui s'ouvrent sur des vêtements blancs avec ceintures, liserés, boutons de même couleur que les calottes; pour moi c'est nouveau car pour le Cameroun et l'Angola les tenues dans l'avion étaient noires. Le Saint-Père se dit heureux de faire ce voyage et il est aisé de le croire tant il est  en forme, avant de monter sans problème dans son avion et très souriant  pendant  toutes les photos du début du vol. Changement de tenue, le noir des vêtements a disparu pour céder la place au blanc relevé de touches rouges ou violines. Tout ce blanc fait un peu climat médical, fort heureusement les autres personnes à bord du vol, en tenue sombre, donnent du relief à cet ensemble trop lisse pour moi. L'ambiance paraît fort détendue, le Pape parle, le Père Lombardi rit tout en s'exprimant, Benoît XVI sourit, le cardinal Bertone est à l'unisson.  Que dit  ou fait Benoît XVI en regagnant sa place ? je ne sais mais même les deux cérémoniaires affichent un air particulièrement réjoui ce qui est rare. Pendant que l'illustre voyageur échange poignées de mains, sourires, et mots aimables avec le personnel navigant,  son secrétaire reste à portée mais avec un sourire plus rare. De ces images je garde l'impression d'un voyage très agréable avec beaucoup de sourires,  avec un Saint-Père heureux qui fait ce que son devoir lui dicte de faire mais qui peut, par la même occasion, se faire plaisir et c'est important pour lui ( et pour moi ).
L'avion se pose à Cotonou au milieu du bruit des tams-tams, des cris de joie qui se transforment en une vaste clameur lorsque la porte de l'avion laisse apparaître ce visiteur qui se comporte comme un simple voyageur et descend la passerelle pour rencontrer les personnes qui l'attendent. Il me paraît y avoir  beaucoup de bruit, un peu de flottement dans l'organisation mais la chaleur de l'accueil  compense ces petits détails. Une femme arrive avec deux jeunes et un grand bouquet de fleurs qui aura le mérite d’indiquer approximativement et pendant un court instant où se trouve notre Saint-Père au pied de la passerelle C'est l'Afrique exubérante qui accueille Benoît XVI qui disparaît au milieu des hautes  statures pas très disciplinées peut-être mais il ne faut surtout pas gâcher cette joie spontanée, bon enfant, vraie. Le vent qui souffle et agite les drapeaux  doit rendre la chaleur un peu plus supportable pour notre Benoît. Les hymnes sont joués  et j'ai souri en voyant les grandes carrures des hôtes et des membres de la sécurité encadrant la fragile silhouette blanche de notre Pape. Les discours ont été échangés devant le visage attentif de Benoît XVI  mais je dois dire que le débit haché et le ton déclamatoire du Président m'ont gênée. J'ai noté que nous avions fait un bond en arrière dans le temps puisque la date énoncée était le 18 novembre 2001.  Le discours est chaleureux et  l'accent est fortement mis sur l'honneur fait au Bénin avec cette visite papale. Tous les bienfaits dispensés par l'Eglise à son pays sont rappelés par le président. Benoît XVI donne son premier discours en français. On y retrouve un thème cher au Saint-Père : « La modernité ne doit pas faire peur, mais elle ne peut se construire sur l'oubli du passé. »
 Il faut s'appuyer «  sur des critères sûrs qui se basent sur des  vertus reconnues. » Toutes les paroles du Pape sont, pour moi, à reprendre lorsque tout aura décanté.  Sa voix est forte, assurée, reposante et je remarque la prévenance de ceux qui l'entourent, se penchant vers lui, le guidant pour les parcours pas très bien définis. Il est le pape certes mais aussi une personne âgée qui a le droit à des égards, ce qui manque cruellement dans notre société. Après un entretien privé la papamobile va le conduire à la cathédrale de Cotonou et le parcours va être étoffé d'une nuée d’habitants joyeux, enthousiastes, massés sous la chaleur et même sur des embarcations un peu au large  pour voir ce Pape qui est là pour eux et qui leur fait un si beau cadeau.
Arrivée en papamobile pour la visite de la cathédrale de Cotonou. Il est très attendu et c'est l'Afrique avec ses couleurs, sa joie, ses calicots, ses drapeaux, l'accueil de la foule, des sourires radieux, des portraits de Benoît XVI dont un grand poster avec notre Pape en vêtements liturgiques et bâton dans la main droite. Cotonou, ainsi qu'il l'a été souligné dans un article, a peut -être attendu la dernière minute pour combler les ornières des routes mais tous les panneaux, les banderoles, les vêtements spéciaux, le tout fabriqué dans des tissus imprimés, peints, eux ont demandé une bonne préparation. J'ai admiré les costumes chamarrés, drapés sur de ravissantes jeunes femmes, le mélange des couleurs vives qui effaçaient les différences de condition sociale pour offrir une palette de couleurs chatoyantes. La joie était présente, des personnes en fauteuil attendaient elles-aussi et participaient à cette fête de la foi. Tout n'était pas parfait mais la chaleur de l'accueil, la sincérité qui étaient palpables à travers l'écran valaient bien quelques imperfections qui étaient sûrement plus gênantes sur place. Tout était vivant et Benoît XVI le percevait bien, lui qui saluait si facilement. Il s'arrête aux portes de la cathédrale. Avant de rentrer dans l'édifice il vénère le Crucifix qui lui est présenté et bénit ceux qui sont proches. La cathédrale est comble et là ce n'est pas le calme de Saint-Pierre mais qu'importe : applaudissements, mains tendues, petits drapeaux agités. Le prie-Dieu sur lequel il se recueille me paraît trop haut mais ailleurs ce sera pareil, simple détail.
Il joint sa voix à la chorale pour le Te Deum dans Notre- Dame de la Miséricorde. Des ventilateurs procurent un peu d'air frais , cependant il fait très chaud et Benoît XVI dont le visage brille a pris des couleurs. Après l'échange des cadeaux ( un calice offert à la cathédrale et aussi, en retour, un cadeau,  pour le Pape, que son zélé secrétaire récupère prestement )  il prend la parole. Avec ces mots :  «  Alors je vous invite »,  le professeur théologien amène « à méditer un instant  sur la miséricorde infinie de Dieu » par l'intermédiaire de Marie Mère de Miséricorde qui est « aussi une aide pour réaliser la communion avec Dieu et avec nos frères et sœurs ». Merci Béatrice de nous avoir donné la si belle prière de Benoît XVI à Notre- Dame d'Afrique.  Avant de partir Benoît XVI donne sa bénédiction, il chante le Salve Regina, bénit avec une infinie douceur un religieux  âgé en fauteuil et sort accompagné par le Magnificat. Il y a foule dehors , il salue depuis la papamobile , bénit et embrasse un jeune garçon qu'un garde du corps lui tend. Benoît XVI est heureux, les gros plans sur son visage ne racontent pas d'histoires.  Sa voiture démarre, une dernière photo dans la foule : un magnifique enfant sur des épaules masculines et à côté, en retrait,  un militaire du service d'ordre. Il y a eu des problèmes de son, on récupérait le commentateur italien en lieu et place des paroles françaises; tout s'est arrangé.
La journée n'est pas terminée car notre Pape est attendu à son arrivée à la nonciature où il va résider. Ce sont des visages rayonnants  qui l'accueillent et l'on retrouve l'homme humble, disponible, spontané. Domenico Gianni  aimerait peut-être faire accélérer cet intermède mais notre Benoît  répond avec patience, bonne grâce aux nombreuses sollicitations : comment ignorer les mains qui se tendent, les visages qui s'illuminent devant lui, heureux de le voir, de prendre sa main, de garder ce merveilleux souvenir de sa présence " pour de vrai " comme disent les enfants. Même avec son entourage proche il paraît régner une atmosphère très joyeuse, un air de vacances; le blanc y est peut-être pour beaucoup.

Deuxième journée, très dense, le 19 novembre 2011

La matinée débute par la messe privée dans la chapelle de la Nonciature. suivie de la rencontre avec un couple et ses deux enfants et avec les membres d'une communauté dont je n'ai pu lire le nom sur la banderole qui les accompagne.
La rencontre avec le gouvernement, les corps constitués, le corps diplomatique et les représentants religieux du pays
a lieu au palais présidentiel dans la grande Salle du Peuple qui peut accueillir 3 000 personnes. Assis à sa place notre Pape parcourt du regard cette salle qui attend sa parole. La  Grande Chancelière lui a dit : « Vous êtes un ami authentique de l'Afrique et des Africains. »,
et c' est à ce titre que Benoît XVI se doit d'être sévère, ferme mais sans condamner. Son important discours s'adresse à l'Afrique mais pas seulement à elle. L' Afrique est le continent de l'espérance : c'est sa conviction profonde; il aime ce pays et ses conseils de  bonne gouvernance s'adressent aussi au reste du monde. Dans nos civilisations occidentales ( ou plus exactement dans ce qu'il en reste ) nous regardons souvent avec dédain les mauvais résultats des autres pays alors que nous vivons au- dessus de nos moyens et que nous ne parvenons pas à sortir de la spirale infernale de l'endettement, de la misère, du chômage.  Derrière les propos du pape il est impossible de glisser des intentions douteuses, une quelconque soif de pouvoir, de profit.  Cet homme qui attend calmement de parler, effacé, sans étalage de son intelligence immense, délivre avec simplicité un message clair, facile à comprendre,exigeant, qui parle d'amour, de respect de la personne humaine.  Pour cela il fait appel aux responsables politiques, économiques, religieux, afin d'œuvrer pour la grandeur de l'homme et de leur pays. Même lorsqu'il souligne les maux de l'Afrique il ne porte pas de jugement négatif mais donne les pistes à suivre pour rester dans l'espérance; vaste programme pour aller vers le meilleur, vers Dieu.
« Aie confiance, Afrique, et lève-toi! Le Seigneur t'appelle »
A la fin du discours de nombreuses personnalités viennent le saluer.
Pour la visite à la tombe du cardinal Bernardin Gantin et la rencontre avec les prêtres, les séminaristes, les religieux et les fidèles laïcs le Saint-Père arrive en voiture au Séminaire Saint-Gall à Ouidah, à 43 km de Cotonou ( cf KTO ). Après s'être recueilli devant les tombes et prié longuement devant celle du cardinal ami il retrouve ses cérémoniaires. Dans un environnement inconnu, sollicité de tous côtés, il paraît encore plus fragile . Je trouve infiniment émouvantes sa disponibilité, sa souplesse pour suivre les indications qui lui sont données et se plier aux exigences présentées avec beaucoup de délicatesse certes mais bien réelles néanmoins.  Dans la cour du séminaire où sont massés plusieurs centaines de séminaristes et autres personnes notre Saint-Père fait  une entrée applaudie, un vrai triomphe pour ce Pape souriant, ravi, malgré la chaleur qui plombe l'atmosphère. Dans son discours  il rappelle que le prêtre est au service de la paix, de la justice et de la réconciliation: Africae Munus parmi tous ses frères sans autre ambition personnelle. Le séminariste, pendant sa formation, reçoit ce qui le nourrira lorsqu'il sera confronté aux réalités du sacerdoce. Il aura à sa disposition toutes les richesses qu'il aura accumulées en lui pour les redistribuer à ceux dont il aura la charge pour les conduire au but suprême : Dieu. La radicalité de la vie consacrée n'est pas vaine; elle mène à la sainteté. Les laïcs par leur contact avec la vie courante sont essentiels pour transmettre les valeurs chrétiennes aux enfants et pour agir avec discernement dans les communautés. On retrouve là le Pape qui parle, à Rome ou au cours des voyages, avec sagesse, conviction, totale abnégation de lui-même, de sa conception radicale de la fonction du prêtre:  avoir soif de sainteté, d'humilité car il n'est qu'un travailleur qui ne vit que par Dieu, que pour Dieu, pour l'édification d'un monde meilleur, le monde de l'amour. Avant de les quitter il leur offre un portrait de la Vierge.
A midi Benoît XVI gagne la basilique de l'Immaculée Conception de Ouidah pour signer l'exhortation apostolique Africae Munus. C'est un document important qui a demandé de nombreuses heures de travail, de réflexion, des années de collationnement pour toutes les informations reçues et  qui pourtant comporte une lacune sévère pour certains : l'absence du préservatif.

J'arrive à ma séquence tendresse avec la visite de notre Benoît au foyer Paix et Joie des missionnaires de la charité en fin d'après-midi. Ce déplacement avait été envisagé comme étant à risque à cause du sujet sensible : le sida. Je ne voyais pas très bien le Saint-Père se lancer dans des considérations hautement spirituelles, politiques, commerciales et sanitaires devant un jeune public qu'il réunissait pour la première fois, une nouveauté!! mais comme je n'ai que mon bon sens pour me guider je me suis dit qu'il serait toujours temps de voir si le journaliste concerné avait tort ou raison. Pour ce RDV le Saint-Père arrive en papamobile ce qui permet à la foule nombreuse des deux côtés de la route de bien le voir. Il est touché par cette présence si dense, si chaleureuse.. Mgr Riocreux dit que ce voyage lui rappelle Jean-Paul II en Pologne par l'accueil enthousiaste qu'il recevait. 30°, 70% d'humidité, comment notre Benoît fait-il pour résister et participer pleinement ? merci mon Dieu pour cette grâce. Enfoui au milieu de tous ceux qui l'entourent il est accueilli avec un collier de fleurs jaunes et blanches et par un chœur d'enfants. Il passe sous un arc de fleurs aux mêmes couleurs et c'est précédé d'enfants en rouge et qui dansent qu'il avance. Ce foyer est tenu par les sœurs de Mère Teresa qui donnent aux enfants l'amour et l'attention dont ils ont tant besoin. Benoît XVI est un grand-père qui arrive souriant, disponible avec un secrétaire à l'unisson au milieu d'un grand désordre affectueux, sympathique, de religieuses dévouées, de participants heureux de pouvoir offrir au Pape cette fête de la joie. Le cardinal Bertone tape des mains au rythme du chant, il n'est pas le seul mais au moins lui, je connais son nom. Où est le Pape?, un repère : son secrétaire; son patron embrasse, caresse des visages, serre des mains et avance à petits pas avec sérénité. De très jeunes chanteurs dansent devant Sa Sainteté : diction parfaite, voix justes, un vrai régal à savourer avec les yeux et le cœur. Une des petites filles remet un cadeau au Pape et de ce fait a droit aux honneurs du photographe. Pendant ce temps une jeune femme berce un adorable poupon noir. Toute l'assistance applaudit, prière des enfants : Saint-Père, priez pour nous; le Notre Père , le Je vous salue Marie. Benoît XVI prie avec eux et donne sa bénédiction, le tout en français. Cette visite a été voulue par notre Saint-Père : joie, musique, chants, couleurs, une grande participation, une totale réussite.

C'est toujours accompagné par des chants qu'il se dirige vers l'église Sainte Rita où l'attendent les enfants auxquels il a donné RDV. Toujours aussi entouré, aussi disponible pour caresser les petits visages levés vers lui, il avance vers la chorale qui chante de toutes ses forces. Lorsqu'il entre il est ovationné, il se recueille devant le saint-Sacrement puis va s'asseoir mais se relève de suite pour récupérer dans sa poche, en toute simplicité, son mouchoir afin d'éponger son visage. Il a très chaud mais ne montre pas de gêne. Il y a un peu d'air mais c'est insuffisant pour rafraîchir l’atmosphère. Comment ne pas noter la jeune intervenante, à la diction parfaite, Aicha, avec une magnifique tenue et une attitude très professionnelle (cf KTO) qui s'adresse au Pape pour tous les enfants du monde? La chorale chante avec conviction: " Hosanna au plus des cieux " pendant que les mouchoirs sont agités en tous sens et le visiteur tant fêté prend la parole. On retrouve le père qui parle à ses enfants et qui prononce des paroles en rapport avec l'âge de son auditoire et rendues attrayantes, tout en restant sérieuses, par l'insertion de souvenirs vécus, de petites touches personnelles.

Il ne parle pas de lui pour se mettre en valeur mais pour leur dire qu'il est passé, lui aussi, par toutes les étapes qu'il évoque. Jésus est au centre de sa vie depuis sa naissance et de cela on ne peut douter. Pour rendre ses mots plus vivants Benoît XVI sort son chapelet de sa poche, gros succès auprès du jeune et moins jeune public et leur demande de prier pour lui accompagnant cette requête d'un geste de la main et du doigt ; un chapelet, cadeau magnifique , sera remis à chaque enfant participant. Il offre à la paroisse Sainte Rita d'un quartier très populaire une mosaïque représentant la Vierge et son Enfant. Il sort sous le chant du Notre Père. C'est un moment de joie pure, désordonnée mais si belle. La papamobile offre son refuge transparent contre l'enthousiasme débordant qui met le service d'ordre mal à l'aise. Il va rencontrer les évêques du Bénin à la nonciature. Le Figaro du 21/11/2011 montre une photo de Benoît XVI en visite à la paroisse Sainte Rita. Il donne la main à un petit garçon et à une petite fille eux-mêmes encadrés par deux membres du centre, une photo toute douce avec un Pape légèrement en retrait qui paraît se laisser entraîner par les enfants ; j'aime. Ici tout est informel, le Pape est ravi et le Vatican paraît bien loin. (elle est dans votre site: Nous avons besoin de rêver )

Dernier jour du voyage le 20 novembre 2011

Le point d'orgue est la célébration eucharistique à Cotonou, au Stade de l'Amitié, un bien joli nom. Il fait chaud 30° avec un taux d'humidité élevé, une participation des fidèles très importante. On entend des chants particuliers pour célébrer le soleil levant. En effet le soleil s'est levé, perçant la couche nuageuse et comblant ainsi les vœux des fidèles qui voulaient du soleil.
Benoît XVI a fait plusieurs tours de papamobile pour saluer tous les présents. 200 évêques participent , le couple présidentiel assiste à cette dernière célébration comme il l' a fait pour toutes les autres manifestations .Avant de descendre de la papamobile, au pied de l'autel, Mgr Gänswein arrange le tomber du pallium sur les vêtements liturgiques, couleur or, du Saint-Père, toujours avec prévenance et discrétion. La chorale maîtrise fort bien le latin. Notre pape me paraît avoir parfois la voix faible mais c'est peut-être dû à un mauvais réglage du micro. Il fait très chaud, le mouchoir blanc est le bienvenu et les encombrants vêtements ne font que renforcer cette chaleur épuisante. De l'homélie j'ai relevé quelques phrases :
« Le Roi qui est célébré ce jour s'est fait le serviteur du plus petit de ses frères. Lui qui n'avait pas où reposer sa tête sera condamné à mourir sur une croix. Tel est le Roi que nous célébrons »
« Pour Lui, régner c'est servir! Et ce qu’il nous demande c'est de le suivre sur ce chemin ».
« Le Christ nous introduit dans un monde nouveau de liberté, de paix, de justice ».
Bien sûr Benoît XVI s’adresse avec affection aux personnes malades, à celles qui souffrent, qui sont touchées par le sida ou par d'autres maladies. Gardez courage ! Pour la procession des offrandes on retrouve le sourire de notre Pape, il écoute avec patience, bénit ceux qui ont la grâce de l'approcher ; un détail a attiré mon attention : il n'a pas la mitre. Dans la foule deux jeunes dansent avec une photo de Benoît XVI coincée dans leur turban. Après la célébration il remet le livret de l'exhortation apostolique à chaque représentant des Conférences Episcopales . Pour conclure il récite l'Angélus et regagne la papamobile avec mitre et bâton.
Une chaîne de jeunes africains accompagne le Pape qui s'éloigne.
J'ai été intriguée par la douce et surprenante mélodie après l'Angélus et j'ai voulu en savoir plus. Son titre : Plaisir d'amour est très profane. Elle est du compositeur d'origine allemande Johann Paul Agidius Martin ou Johann Paul Agidius Schwarzendorf, connu sous le nom de Jean Paul-Egide Martini et a été créée en 1784. Connue au début sous le nom de Romance du Chevrier elle remporta un tel succès que Hector Berlioz l'instrumenta pour petit orchestre en 1859. Elle est toujours très demandée de nos jours.
C'est la fin du voyage avec la cérémonie de départ à l'aéroport international de Cotonou et c'est un vol Alitalia qui va emporter notre Pape. KTO prend l'antenne au moment des hymnes , puis ce sont les discours. Le Président salue en Benoît XVI un ami sincère de l'Afrique; quant au Saint-Père il souhaite que la paix et la justice règnent au Bénin. Il est très entouré jusqu'au pied de la passerelle qu'il monte avant de se retourner pour saluer ceux qu'il quitte et dont il a tant apprécié l'accueil plein de chaleur et tous les efforts fournis pour arriver à ce merveilleux résultat. Fidèle à lui-même il n'a pas omis de tous les remercier pour cette belle réussite. Dans quelques heures notre Benoît sera au Vatican et appréciera de retrouver, je le crois, le calme et la fraîcheur de ses appartements.

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Voici la lettre que je vous avais promise; rien de contraignant bien au contraire, car refaire le voyage avec Benoît XVI, revoir des détails, chercher des précisions sont des occupations dont je suis friande. Ce sont des tâches agréables qui m'occupent et détournent mon esprit des problèmes dont la solution m'échappe. …J'ai glissé très vite sur le sida car c'est un sujet sensible qui demande beaucoup de doigté pour en parler. Je suis toujours aussi admirative du personnage, de cette belle personnalité qui a le don de m'émouvoir bien plus que je ne l'exprime.

Jeannine





La trappola Concert espagnol au Vatican