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Dans ce nouvel article, le père Roberto Visier Cabezudo, dont Carlota a récemment traduit " Erreurs post-conciliaires" renvoie dos à dos tant "ceux qui dénigrent le concile de Trente que ceux qui ne veulent pas accepter Vatican II". (2/7/2012)

     



Obéir
par le Père Roberto Visier Cabezudo
Original ici http://www.religionenlibertad.com/
Traduction de Carlota
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Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, parmi les catholiques, il faut tellement polémiquer sur les conciles.
J’ai du mal à comprendre comme on peut accepter un concile et pas un autre.
« Est-ce que celui-là est dogmatique et l’autre pastoral, celui-ci est de la théologie dogmatique et l’autre est moral, c’est un faux concile, .. ».
Peut-être en viendrons-nous un jour à approfondir la question de l’évolution du dogme ou de la compréhension des dogmes dans l’histoire de l’Église, des nuances ou des degrés d’autorité du magistère ordinaire et extraordinaire.
Mais je crois que la question de fond est l’obéissance.

Obéir, quel mot, quel verbe, quelle vertu ! Plaise à Dieu que cela soit aussi facile à vivre qu’à écrire. Obéir est au sommet de la vertu chrétienne. Certes c’est la charité le sommet de toutes les vertus mais celui qui ne sait pas obéir ne sait pas aimer. Voilà un autres des grands symptômes de la crise de l’Église, les désobéissants se comptent par millions. Combien de catholiques vivent la doctrine sociale de l’Église ? Une chose est la foi, une autre les affaires, disent-ils. Combien de catholiques vivent l’enseignement de l’Église sur la sexualité, les préservatifs la famille ? Les enfants c’est moi qui dois les élever, pas le Pape, objectent-ils.
Combien de catholiques sont suspendus aux enseignements de leurs évêques et surtout du Saint Père ? Très peu.

Mais essayons d’arriver à la racine du problème.
Combien de prêtres enseignent la doctrine morale de l’Église ? Peu.
Et s’ils ne l’enseignent pas c’est parce qu'ils ne l’acceptent pas eux-mêmes ou parce qu’elle ne leur paraît pas importante, ou parce que c’est très « inconfortable» de dire ce qui en résulte. « Inconfortable» pour les autres parce que finalement nous nous rendons « inconfortables » pour les fidèles. En fin de compte c’est l’un des dogmes de la postmodernité. « Ce qui est important c’est la commodité, le bien-être ».
Pourquoi les prêtres n’enseignent-ils pas la foi catholique ? Souvent parce que c’est ainsi qu’on leur a enseigné au séminaire ou parce que l’évêque boite de la même jambe, je veux dire qu’il ne se préoccupe pas non plus que son presbyterium (ndt: les prêtres de son diocèse) connaisse la foi de l’Église. ...

Parfois, même les prêtres qui souhaitent obéir à l’Église n'obéissent finalement pas en tout, parce que chaque fois, l’on trouve toujours un raccourci pour arriver là où nous voulons et sauter cette norme qui ne nous va pas bien.... Nous comprenons tous que la norme est pour l’homme et non l’homme pour la norme, qu’il peut y avoir des exceptions, obéir toujours et en tout est très difficile, ce qui ne veut pas dire que nous ne sommes pas tous appelés à le faire.

Et c’est que l’obéissance est l’unique chemin pour construire l’unité de l’Église, qui est essentielle, c’est une note distinctive. Le Christ a été obéissant jusqu’à la mort et la mort sur la croix, il a appris en souffrant à obéir, il est venu pour faire la volonté de son Père. C’était son aliment quotidien, mener jusqu’au bout la mission qu’il avait reçue. Nous n’obéissons pas à la Mère l’Église parce que nous ne la considérons pas comme mère, parce que nous ne croyons pas en la lumière de l’Esprit qui la guide. Il nous manque une vie spirituelle, disions-nous, et par conséquent il nous manque la foi : dans le Christ et dans l’Église qu’il a fondée.

Mais la racine la plus profonde de la désobéissance est l’orgueil, le « vous serez comme Dieu dans la connaissance du bien et du mal ». Ce vouloir décider, moi, ne pas perdre un atome de ma liberté ; et nous ne nous rendons pas compte que l’unique être véritablement libre est Dieu et que l’obéissance nous met en une telle harmonie avec lui, qu’elle nous fera pleinement libres nous aussi, dans cette vie d’une certaine mesure et dans la vie éternelle entièrement libres. « Je veux l’obéissance et non des sacrifices » dit le Seigneur au roi Saül (ndr animaux sacrifiés, à l’époque de la guerre contre les Philistins et notamment de l’épisode de David contre Goliath). L’obéissance, en fin de compte, démontre notre conscience d’être des créatures, c’est un chemin d’humilité qui conduit à pas de géants à la sainteté.

Autant ceux qui dénigrent le concile de Trente que ceux qui ne veulent pas accepter Vatican II souffrent d’un manque d’humilité, ils sont trop attachés à leurs critères, « ils savent tant de choses » et ils sont si chargés de raisons qu’ils pensent qu’ils peuvent contredire le Pape. Je ne doute pas de leur intention et de leur désir de plaire à Dieu, mais l’unique critère sûr pour rester dans l’orthodoxie c’est l’obéissance et la fidélité au Pape comme légitime successeur de Saint Pierre.