Twitter, nouvelle version de la "boîte à idées"

La présence du Saint-Père sur Twitter a suscité, comme c'était prévisible, et comme il le savait lui-même avant de faire le plongeon, en plus d'un très grand intérêt, toute la gamme des émotions humaines.... (13/12/2012)

>> Dossier (pour m'aider à y voir clair, et éventuellement aider les autres!!): @pontifex

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Premier tweet

Montage photos Gregorio Borgia (AP)

     

La présence du Saint-Père sur Twitter a suscité, comme c'était prévisible, et comme il le savait lui-même avant de faire le plongeon, en plus d'un très grand intérêt (pas loin de deux millions de "suiveurs" à ce jour, preuve que la Papauté conserve son pouvoir de fascination, même si c'est hélas souvent pour de mauvaises raisons), toute la gamme des émotions humaines. De l'admiration au scepticisme. De l'adhésion au rejet. De l'enthousiasme à l'abjection.

Le scepticisme, voire le rejet,
sont le fait des gens qui disent "cela ne servira à rien" (ou, pour reprendre une expression du blogue Eschaton, on ne peut pas éteindre un incendie qui court d'un bout à l'autre de la planète avec un arrosoir percé). Et qui donc, refusent le principe même des réseaux sociaux. Ils n'ont pas forcément tort (je suis un peu de ce bord)... mais ils pratiquent peut-être la politique de l'autruche. Ils donnent ainsi raison au diable, dont on sait que le découragement est le meilleur outil!

L'enthousiasme est le fait de ceux qui croient que Twitter est l'avenir de la communication, qu'on ne peut pas l'ignorer, encore moins s'y soustraire; qui sont eux mêmes adeptes, et qui se félicitent de l'implication du Pape. Oui... à condition toutefois de reconnaître qu'il s'agit de sa part de la reconnaissance d'un nouvel espace de rencontre, mais en aucun cas d'une bénédiction sans nuances donnée à ce type de "communication".

L'admiration, c'est pour ceux qui trouvent que le Saint-Père a un courage extraordinaire d'expérimenter, avec tous les risques que cela comporte pour lui, ce nouveau mode d'évangélisation, allant rejoindre les hommes d'aujourd'hui là où ils se trouvent.

L'abjection
(1), c'est l'éternel humain: les insultes, qui sont peut-être l'expression d'une souffrance personnelle (comme l'a dit par exemple charitablement Mgr Celli, président du Conseil Pontifical des Communications sociales: cf. Parmi les tweets, aussi une "écume une peu noire" ), plus sûrement une expression du Mal, qui existe, qu'on le veuille ou non, et qui est le plus souvent associé à la bêtise. Ce sont les insanités consciencieusement répertoriés par un site belge levif.be (cf. belgicatho). C'est le consternant "comique" dont j'ai oublié le nom, qui sévit le matin sur Europe 1, qui ne serait même pas digne de respirer le même air que le Saint-Père, mais qui n'en a pas moins suscité les rires gras de ses deux pauvres comparses, dont un "journaliste", en débitant des insultes dont la moindre, adressée à d'autres, se réglerait devant les tribunaux. (cf. http://www.europe1.fr)
L'abjection, c'est donc cette "écume noire" qui a émergé lors des premiers tweets, et dont on espère, sans trop y croire, qu'elle se dissoudra très vite, escomptant que les imbéciles ont rarement de la suite dans les idées.

L'attitude du Saint-Père est toute entière résumée - je me répète, mais il le faut - dans la parabole du semeur, et dans un passage de son homélie de la messe d'inauguration du Pontificat.

« Le semeur est sorti pour semer la semence. Comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin, les passants l'ont piétiné, et les oiseaux du ciel ont tout mangé. Du grain est tombé aussi dans les pierres, il a poussé, et il a séché parce qu'il n'avait pas d'humidité. Du grain est tombé aussi au milieu des ronces, et, en poussant, les ronces l'ont étouffé. Enfin, du grain est tombé dans la bonne terre, il a poussé, et il a porté du fruit au centuple » (Luc, 4:15)

« Être le pasteur veut dire aimer, et aimer veut dire aussi être prêt à souffrir...»
(Messe inaugurale du Pontificat)

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La boîte à idées

(1) Twitter, c'est une version d'aujourd'hui de la boîte à idées imaginée par le directeur de colo interprété par le génial Claude Pieplu, dans le film (qui par ailleurs véhicule une idéologie discutable...) de Claude Miller (1976) "La meilleure façon de marcher".
Une séquence hilarante, à voir ici (attention! tout n'est pas transposable):
http://youtu.be/yNpMat1TvqY