Ainsi soient-ils: Sexe au séminaire

La vérité (ou une partie d'icelle) vient d'Italie. Un article de la Repubblica (31/10/2012)

Il s'agit bel et bien de "sexe", au cas où certains voudraient nous faire croire autre chose...

Il serait toutefois très intéressant de retracer la chronologie exacte de l'épisode "Mirabile dictu". Je ne suis pas sûre que celle qu'a confié Bruno Nahon à la journaliste du quotidien italien gauchiste et cathophobe "La Repubblica" - qui s'est déplacée tout exprès pour s'entretenir avec lui dans son bureau "avec vue sur les toits de Paris " - est l'expression de la vérité. Toujours est-il que le 11 octobre au matin, le site Mirabile Dictu existait encore, avec le palmarès 2012... mais sans "meilleur film".

>>> Tout sur cette affaire ici: Une série polémique sur Arte

     

Sexe au séminaire, la série française qui alarme la hiérarchie de l'Église
http://www.repubblica.it/spettacoli-e-cultura
26.10.2012
«Ainsi soient-ils» cartonne à l'audimat (ndt: c'est peut-être excessif!!), mais ses affiches sont censurées, même dans le métro. Primé au festival du film religieux, la récompense lui a été retirée après une polémique.
Laura Putti
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PARIS - D'abord récompensé comme meilleur film par un festival de cinéma proche (ndt: qu'entend-on par là?) du Vatican, puis renié, et ensuite, la statuette déjà remise, supprimé de la liste des prix. C'est arrivé à Ainsi soient-ils, la série télévisée championne des audiences en France. Elle raconte la vie de cinq séminaristes et tous les jeudis (du 11 Octobre au 1er Novembre deux épisodes à la fois) elle est diffusée sur Arte, la chaîne de télévision la plus cultivée (ndt: il faut dire que la concurrence est modeste) en Europe.

Des semaines avant le début, dans le métro parisien sont apparues deux photographies: d'une soutane blanche blanche émergeaient deux bras tatoués tenant un calice, ou un missel dans lequel étaient cachés des billets de cent euros. Une troisième photo a été censurée par la société de métro RATP: sur la même soutane était posée une main sensuelle de femme. Les tatouages et l'argent sont-ils considérés comme étant plus compatibles avec le clergé?
«Ainsi soient-ils» (ndt: le jeu de mots en français est intraduisible en italien, l'auteur de l'article a donc traduit mot à mot "cosi siano") est dirigé par Rodolphe Tissot, Elizabeth Marre et Olivier Pont et l'un des protagonistes est Jean-Luc Bideau, comédien très populaire en France (ndt: je ne le connaissais pas avant!), qui à la fin des années 80 a également eu un rôle dans La Piovra 4 (série de la télévision italienne).
Bideau est le père Fromenger, un ancien prêtre ouvrier, «produit» typique du Concile Vatican II, depuis vingt ans Directeur du Séminaire des Capucins. Dans lequel arrivent les cinq jeunes séminaristes: le tatoué José vient de sortir de prison, Emmanuel d'origine africaine, mais adopté par une famille française, dans les affres de la dépression, le boy scout idéaliste Yann, et Guillaume, le chef de famille avec sur les bras une mère et une sœur imprévisibles; le très bourgeois et richissime Raphaël. Chacun apporte au séminaire ses raisons, mais aussi ses tentations qui sont surtout homosexuelles. Dans l'épisode d'hier (jeudi 25 octobre, ndt), il y avait une (délicate) scène de sexe sous un crucifix entre Guillaume et Emmanuel, mais les hétéros Yann et Raphaël succombaient aussi à la tentation de la chair.
Saluée triomphalement par une certaine presse libérale, de façon polémique par celle conservatrice (ndt: j'aimerais savoir de qui il est ici question), la série a suscité un petit débat en France. A Ainsi soient-ils, il a été reproché un ton un peu trop glamour (ndt: c'est vraiment une litote) et l'absence, dans l'histoire de la quête spirituelle. «Cela, ce sera pour la deuxième saison» dit le producteur Bruno Nahon, dans son bureau avec vue sur les toits de Paris. «Dans cette première partie, nous racontons ce qu'ils quittent, dans la seconde ce qu'ils trouvent».

Mais Nahon raconte aussi la mystérieuse histoire italienne: récompensé en Juillet comme le meilleur film au Festival international du film religieux «Mirabile dictu», la série d'Arte s'est vue retirer le prix entre 11 et le 12 Octobre. «La présidente du festival, Liana Marabini, nous avait écrit que nous avions gagné. Personne, cependant, ne nous invite à la cérémonie. Le 7 Juillet, toujours Marabini, écrit que notre statuette est conservée dans son bureau. Ensuite, le jour du premier épisode - qui, ce n'est pas volontaire (ndt: !!!) , est aussi le 50e anniversaire du Concile Vatican IIb -, le prix disparaît du site du festival. Et maintenant, le site lui-même a disparu. Interpelée par nous par e-mail, la Marabini n'a jamais répondu».

Mais tout en dénonçant une excessive vitesse télévisuelle «qui ne respecte pas la lente maturation du chemin des séminaristes», et certains stéréotypes, tant le quotidien catholique La Croix que l'hebdomadaire Le Pèlerin ont béni la série. Surtout parce que c'est la preuve que même la France hyper-sécularisée est attirée «par une aventure spirituelle extraordinaire».
Mais "Ainsi soient-ils" descend durement le Vatican. Les cardinaux du film sont tous ambitieux, vaniteux, avides de pouvoir, tandis que le Pape est une caricature. «Certains disent que c'est trop, et d'autre que c'est trop peu. Tout ce que nous racontons est plausible: parmi nos consultants, il y a également un ex-prêtre et un prêtre. Nous n'avons jamais fait un pas sans d'abord les consulter», dit Nahon.