Une série polémique sur Arte


J'ai décidé de regrouper ici par ordre chronologique les articles désormais nombreux que j'ai consacrés dans ces pages à la série d'Arte "Ainsi soient-ils"; ou plutôt, non pas à la série en tant que telle, mais à la polémique née autour d'une récompense - fait inouï - qu'elle aurait obtenue à un festival catholique, organisé sous l'égide du Conseil Pontifical pour la culture, et de son président très ouvert, le Cardinal Ravasi.

Car dans cette affaire, il y a deux questions bien distinctes, et aussi scandaleuses l'une que l'autre - avec pour trait d'union la participation active de gens intérieurs à l'Eglise à cette massive et très agressive campagne de dénigrement:

1. La présentation extrêmement négative de l'Eglise-Institution (mais les gens ne font pas la nuance), à travers une fiction diffusée sur une chaîne du service publique, et bénéficiant de moyens financiers exceptionnels.
2. La récompense par le prix du meilleur film au festival Mirabile Dictu, soi-disant parrainé par le Vatican (en tout cas, la remise des prix avait lieu dans les Musées du Vatican, un fait qui à lui seul est déjà profondément choquant).

C'est ce dernier point que je conteste, ce qui m'a valu les reproches de certains éléments de la "blogosphère catholique".
D'une part, et même si ses explications étaient maladroites (1), le "Vatican" a bel et bien dit que son parrainage ne valait que pour l'édition 2010 du festival.
D'autre part, la récompense a été supprimée par la suite (il m'est difficile de mener une enquête pour savoir à la suite de quelle intervention...)
Donc, il n'y a pas de prix, ou c'était bel et bien un "faux prix", et le producteur, en affirmant qu'il l'avait reçu, soit n'avait pas suivi l'affaire et a été pris au dépourvu, soit était de mauvaise foi, soit les deux!

C'est vrai que dans le premier article que j'ai écrit après avoir écouté une émission de radio où le producteur venait, selon l'usage, en faire la promotion (ici: Le faux prix catholique d'"Ainsi soient-ils" ), j'ai écrit par erreur qu'on ne trouvait aucune trace du prix sur internet. En effet, le site d'Arte n'en faisait pas mention (au moins, à ma connaissance). Et le nom du film avait disparu du palmarès sur le site mirabile dictu, comme je l'ai expliqué ici. Mais je citais malencontreusement Zenit qui, dans un article du 9 juillet, donnait le palmarès, avec la mention:
Meilleur film: « Churchmen » (France) de Rodolphe Tissot / Zadig Productions.

Mea culpa, j'ai lu trop vite (mais ce qui suit me prouve que je n'ai pas été la seule à être distraite), et je n'ai pas fait le rapprochement avec "Ainsi soient-ils". Zenit non plus, apparemment - alors que c'était L'INFO qui nous intéressait, nous, français. Et que la promotion de la série avait déjà commencé sous le titre que nous connaissons, comme le prouve le 1er article que j'ai écrit.
Il faudra que l'on m'explique pourquoi un film français concourant pour un prix certes international mais décerné au Vatican, porte un titre vague et générique en anglais (sommes-nous à ce point colonisés?)!! Un titre "neutre" lui permettant de concourir par effraction pour une récompense auquel son sujet le rendait définitivement inapte à prétendre!

Alors, bien sûr, je ne sais pas si c'est moi ou quelqu'un d'autre qui ai soulevé le lièvre (embarrassant pour certains, c'est très clair) du vrai-faux prix, et cela n'a pas d'importance. Moi, je l'ai fait au moment où je l'ai constaté, et où l'information intéressait le plus les gens, c'est-à-dire le jour de la première diffusion. Mais ceux qui me disent aujourd'hui que "l'info avait été relayée sur les radios nationales et l'AFP" et qu'eux-mêmes étaient au courant, auraient dû en parler à ce moment, et proclamer haut et fort qu'il leur semblait curieux que ce feuilleton mineur ridiculisant l'Eglise-institution coiffe au poteau un film comme "Cristiada" (même si Andy Garcia a reçu le prix du meilleur premier rôle).

* * *

Mon dossier commence avec un article publié l'été dernier:

¤ Ainsi soient-ils - Un calembour douteux pour une série mettant en scène des séminaristes, programmée sur Arte à l'automne prochain (27/6/2012) :

Il est suivi dans cette section par un série d'articles:

"Ainsi soient-ils" et la fausse lettre de prêtre A propos de la série d'Arte: non contents de s'en prendre à l'Eglise, voilà maintenant qu'ils parlent à la place de ses pasteurs! (31/8/2012)

Campagne d'affichage contre l'Eglise Le prétexte est la diffusion d"une série sur Arte, "Ainsi soient-ils". L'agence qui s'en charge est la même qui a géré la campagne de François Hollande (29/9/2012)

Campagne d'affichage contre l'Eglise (suite) Et une remarque de plus, qui prouve que la date choisie pour la sortie - 11 octobre - ne doit rien au hasard [Monique] (30/9/2012)

Le faux prix catholique d'"Ainsi soient-ils" Selon son producteur, la série aurait reçu un prix du film catholique décerné par "le Vatican". Je demande des preuves (11/10/2012, mise à jour)

L'année de la foi, dans la lucarne franchouillarde Ainsi soient-ils: Mgr di Falco commente avec brio le scandale de cette représentation caricaturale de L'Eglise. Et la lettre d'un lecteur... (12/10/2012)

Le faux prix catholique d'"Ainsi soient-ils" (II) Le fin-mot, peut-être... (12/10/2012)

Lettre ouverte de jeunes catholiques aux prêtres Elle a été écrite par un jeune blogueur américain, et reprise par religión en libertad. Traduction de Carlota

Le vrai-faux prix d'"Ainsi soient-ils" Polémiques, cafouillages, et mise au point (13/10/2012)

Le respect du téléspectateur: une leçon mexicaine? A travers le cas d'un feuilleton télévisé dont les producteurs ont accepté de revoir le scenario de façon drastique parce qu'il heurtait les sentiments religieux des spectateurs, Carlota nous rappelle que ce sont ceux-ci, s'ils se mobilisent, qui ont le dernier mot, et aussi, que la foi des simples (qui fait chez nous cruellement défaut) ne s'en laisse pas conter... (14/10/2012)

Le cardinal des pauvres Un portrait providentiel de l'archevêque de New York (15/10/2012)

Ainsi soient-ils: le vrai scandale La vérité sur une récompense (16/10/2012)

Le vrai scandale: Un témoignage de lecteur, reçu à la suite de mon article. (18/10/2012)

Contre l'Eglise, la stratégie du "goutte à goutte" Une interviewe de Michel De Jaeghere, datant de 2010, démonte le mécanisme des attaques contre l'Eglise, dont la série "Ainsi soient-ils" n'est que le dernier épisode. Mais il semble que depuis lors, on soit passé du "goutte-à goutte" à la louche! (28/10/2012)

Ainsi soient-ils: Sexe au séminaire La vérité (ou une partie d'icelle) vient d'Italie. Un article de la Repubblica (31/10/2012)

Note (et rappel)

(1) Le jury du Festival, à qui est dû le choix de la série télévisée en question, n'en a visionné que le premier épisode. Il n'a pas été opportunément informé du fait qu'il s'agissait seulement d'une partie d'une série entière, composée de huit épisodes. La partie visionnée, bien que présentant des aspérités avec des séquences complexes et discutables, pouvait être considérée comme capable de mettre en lumière une problématique pour susciter la discussion et l'approfondissement, dans les limites de la «licence narrative ». Il n'a donc pas été possible de voir ni d'évaluer la production entière, et par là aucun des épisodes successifs dans lesquels émergent, d'une manière bien plus forte, certains éléments critiques.