Massimo Introvigne souligne l'importance du fait que lors de l'Angelus, à Leon, le Saint-Père ait repris à son compte le cri des Cristeros (26/3/2012).
Prière d'Angelus
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Chers frères et sœurs,
Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus parle du grain de blé qui tombe en terre, meurt et se multiplie, en répondant à quelques grecs qui se sont approchés de l’apôtre Philippe pour lui demander : « Nous voulons voir Jésus » (Jn 12, 21). Nous invoquons aujourd’hui Marie la très Sainte et nous la supplions : « Montre-nous Jésus ».
En priant maintenant l’Angelus, nous souvenant de l’Annonciation du Seigneur, nos yeux se dirigent également en esprit vers la montagne de Tepeyac, le lieu où la Mère de Dieu, sous le titre de la toujours vierge sainte Marie de Guadalupe, est honorée avec ferveur depuis des siècles comme un signe de réconciliation et de l’infinie bonté de Dieu pour le monde.
Mes prédécesseurs sur la Chaire de saint Pierre l’ont honorée avec des titres si chargés de profonde vénération comme Dame du Mexique, Patronne céleste de l’Amérique Latine, Mère et Impératrice de ce continent. Ses fils fidèles à leur tour, expérimentant son aide, l’invoquent pleins de confiance avec des noms aussi affectueux et familiers que Rose du Mexique, Dame du Ciel, Vierge Noire, Mère de Tepeyac, Noble Petite Indienne.
Chers frères, n’oubliez-pas que la véritable dévotion à la Vierge Marie nous rapproche toujours de Jésus et « ne consiste nullement dans un mouvement stérile et éphémère de la sensibilité, pas plus que dans une vaine crédulité ; la vraie dévotion procède de la vraie foi, qui nous conduit à reconnaître la dignité éminente de la Mère de Dieu, et nous pousse à aimer cette Mère d’un amour filial, et à poursuivre l’imitation de ses vertus » (Lumen gentium, 67). L’aimer, c’est s’engager à écouter son Fils ; vénérer la Guadalupana, c’est vivre selon les paroles du fruit béni de son sein.
En ces moments où tant de familles se trouvent divisées ou forcées à émigrer, où d’autres innombrables souffrent à cause de la pauvreté, de la corruption, de la violence domestique, du narcotrafic, de la crise des valeurs ou de la criminalité, recourons à Marie en recherche de consolation, de force et d’espérance. Elle est la Mère du vrai Dieu qui invite à demeurer avec la foi et la charité sous son sombre pour dépasser ainsi tout mal et instaurer une société plus juste et solidaire.
C’est avec ces sentiments que je désire de nouveau déposer ce pays, toute l’Amérique latine et les Caraïbes sous le doux regard de Notre Dame de Guadalupe. Je confie chacun de leurs fils à l’Étoile de la première et de la nouvelle évangélisation qui a animé de son amour maternel leur histoire chrétienne, donnant une expression propre à leurs gestes patriotiques, à leurs initiatives communautaires et sociales, à la vie familiale, à la dévotion personnelle et à la Misión continental qui se développe aujourd’hui en ces nobles terres. En des temps d’épreuve et de douleur, elle a été invoquée par tant de martyrs qui, au cri de « Vive le Christ Roi et Marie de Guadalupe », ont donné un témoignage ferme de fidélité à l’évangile et de don à l’Église. Je la supplie maintenant de faire en sorte que sa présence dans cette chère Nation continue à appeler au respect, à la défense et à la protection de la vie humaine, et à la stimulation de la fraternité, évitant la vengeance inutile et déracinant la haine qui divise. Que Sainte Marie de Guadalupe nous bénisse et nous obtienne, par son intercession, d’abondantes grâces du ciel.
Le Pape au Mexique relance le cri: «Vive le Christ-Roi»
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Massimo Introvigne
26/03/2012
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Précédé par l'émouvante rencontre avec les enfants de samedi soir, le dimanche du pape à León, au Mexique, a été consacré à un inhabituel et courageux souvenir de l'ère des persécutions anti-catholiques et de la révolte des Cristeros, et à un rappel des racines spirituelles de la nation mexicaine menacée, comme Benoît XVI l'a dit nlors de l'Angelus, « par le narcotrafic, la crise des valeurs et la criminalité».
Dans un hors-programme inattendu, le pape a rencontré huit familles de victimes de narco-trafiquants .
Parmi les menaces le Pape n'a pas non plus oublié les attaques de certaines forces politiques - dans un Mexique qui est à proximité des élections - contre la liberté religieuse.
A l'Angelus, remarquable a été le rappel de la persécution anti-chrétienne et de la résistance armée des Cristeros pour la liberté de l'Église dans la guerre sanglante de 1926-1929, argument tabou dont, dans la politique mexicaine il est presque interdit de parler.
«Dans les moments d'épreuve et de souffrance, la Sainte Vierge - dit le Pape - a été invoquée par de nombreux martyrs, au cri de : « Vive le Christ-Roi, et Marie de Guadalupe» , donnant un témoignage durable de fidélité à l'Evangile et de dévouement à l'Église».
Que le Pape ait repris le cri si souvent censuré et interdit des Cristeros, «Vive le Christ Roi, et Marie de Guadalupe» donne le ton pour l'ensemble du voyage.
(...)
Le Pape s'est réjoui d'avoir pu voir à Leon le monument au Christ Roi, notant que «Mon vénéré prédécesseur, le bienheureux Pape Jean-Paul II, bien que l’ayant désiré ardemment, n’a pas pu visiter, ce lieu emblématique de la foi du peuple mexicain, au cours de ses voyages dans cette terre bien-aimée. Il se réjouira certainement aujourd’hui du ciel du fait que le Seigneur m’ait donné la grâce de pouvoir être maintenant avec vous». Il s'agit d'un monument symbole de l'époque des luttes et des persécutions, qui fut détruit en 1926, bombardée par le gouvernement laïque au début de la guerre de Cristeros, et reconstruit en 1940. Eh bien, a dit le Pape, «c’est le Christ Roi qui est représenté dans ce monument. Pourtant les couronnes qui l’accompagnent, l’une de souverain et l’autre d’épines, montrent que sa royauté n’est pas comme beaucoup l’avaient comprise et la comprennent. Son règne ne consiste pas dans la puissance de ses armées pour soumettre les autres par la force ou la violence. Il se fonde sur un pouvoir plus grand qui gagne les cœurs: l’amour de Dieu qu’il a apporté au monde par son sacrifice, et la vérité dont il a rendu témoignage».
Si le Cristeros ont donné leur vie pour le Christ Roi, aujourd'hui affirmer sa souveraineté dans une société sécularisée signifie résister «à la tentation d’une foi superficielle et routinière, parfois fragmentaire et incohérente. Ici aussi, on doit dépasser la fatigue de la foi et récupérer « la joie d’être chrétiens, le fait d’être soutenus par le bonheur intérieur de connaître le Christ et d’appartenir à son Église. De cette joie naissent aussi les énergies pour servir le Christ dans les situations opprimantes de souffrance humaine, pour se mettre à sa disposition sans se replier sur son propre bien-être » (Discours à la Curie romaine, 22 décembre 2011)».
Et aux Mexicains aussi, le Pape a rappelé l'Année de la Foi et les vingt ans du Catéchisme.
(homélie du Saint-Père: http://www.vatican.va)