Confidences de Papes...
et questions/réponses entre le Pape et les fidèles: Benoît XVI aussi! (10/6/2013)
Il y a quelques jours, François recevait au Vatican quelque 8000 élèves des écoles jésuites.
Comme il le fait souvent, il a laissé de côté le texte dactylographié qui était préparé d'avance ("il y a cinq pages! Ennuyeux", a-t-il dit) et s'est prêté avec une grande décontraction et beaucoup de familiarité au jeu des questions-réponses avec les enfants et quelques adultes présents dans l'assistance (l'échange complet est à lire ici: www.zenit.org/fr/articles/j-essaie-de-devenir-un-peu-plus-pauvre).
Paolo Rodari, qui a pourtant couvert de façon plutôt équilibrée le Pontificat de Benoît XVI, mais qui opère désormais à la Reppubblica (il travaillait initialement pour Il Foglio, un journal plutôt condervateur) reproduit quelque répliques "sympas", et commente en ces termes (www.finesettimana.org):
Les questions/réponses avec les enfants et les fidèles ne sont pas une première de ce pontificat. Albino Luciani avait commencé à le faire. Puis Karol Wojtyla. Pour François le contact avec les gens est encore plus radical. Les audiences du mercredi durent des heures à cause de sa présence sur la place pour saluer, embrasser. Et il souhaite que les évêques du monde entier fassent de même. Au fond, c'est pour cela que le Conclave l'a élu. Pour porter l'Eglise loin, à l'écart des histoires de palais, là où est sa vraie mission.
J'avoue que ce commentaire me blesse profondèment: par son auteur, qui me déçoit; par son injustice, insinuant par omission que du temps de Benoît XVI, le Vatican baignait dans les "histoires de palais"... par sa faute; par cette volonté délibérée d'"effacer" le Pontificat de 8 ans entre JPII et François (mais est-ce que telle n'est pas finalement la volonté pure et simples des medias, ou de ceux qu'ils représentent?).
Rodari aurait donc oublié toutes les séances de questions/réponses auxquelles Benoît XVI s'est prêté sans familiarité mais avec gentillesse, disponibilité, sagesse, au cours de son pontificat?
Il faut immédiatement lui rafraîchir la mémoire, à lui et à ses confrères vaticanistes!
Pas plus tard que le 31 mai dernier, j'ai mis en ligne dans ces pages un rappel de l'échange craquant du 30 mai 2009, avec les enfants de l'Oeuvre Pontificale pour l'enfance Missionnaire (cf. Quand Benoît parlait aux enfants). On se souvient aussi de son dialogue (à vrai dire inoubliable) avec la petite Cat Tien le 3 juin 2012 à Milan (benoit-et-moi.fr/2012(II)).
Et du dialogue bouleversant avec les détenus de la prison de Rebbibia, le 18 décembre 2011?
Et ses dialogues avec les prêtres et les séminaristes, le clergé de Rome, de Castelgandolfo, de ses différents lieux de "villégiature"?
Et tant, tant d'autres exemples!!!
Pour des dates antérieures, je renvoie à cet article que j'avais écrit en 2007: Interrogé, le Pape répond a braccio (benoit-et-moi.fr/2007)
Si Benoît XVI pratiquait (sans doute) moins que son successeur l'exercice de l'improvisation, c'est par sagesse: il savait que la parole d'un Pape engage l'Eglise toute entière, et ne doit pas se prêter à des ambiguïtés dans l'interprétation - inévitable, avec le langage parlé: si elles l'ont été malgré tout, et trop souvent, dans son Pontificat, c'était uniquement par la malveillance des médias, qui découpaient sciemment des bouts de phrases, comme on l'a vu avec le discours sur le préservatif.
Depuis mars, en revanche, il y a eu quelques menus malentendus avec les homélies matinales de François mais ils ont été rapidement évacués (cf. Sur la prédication de François)
Juste pour comparer (eh oui! il le faut bien), je mets en paralléle les réponses des deux Papes à une même question des enfants.
Est-ce que tu voulais devenir Pape?
Benoît aux Enfants de l'Oeuvre Pontificale missionnaire: |
François aux enfants des Ecoles Jésuites: |