Page d'accueil

Les soeurs américaines, anticipation de l'avenir?

Un texte formidable du P. Santiago Martín, qui nous rappelle avec justesse qu'une " Église " qui veut plaire au monde n'est pas l'Église. Traduction de Carlota (27/12/2014)

>>> Image ci-dessous issue du blog de Father Z (illustration d'un article où le prêtre-blogueur comparait les religieuses de la LCWR, et le sort réservé aux Franciscaines de l'Immaculée).

Articles reliés

>>> Au sujet des religieuses américaines:
¤ Soeurs américaines: rapport final de l'inspection
¤ Féminisme au couvent (cardinal Ratzinger)

>>> Un autre article du Père Santiago Martin: Vers une religion de basse intensité ?

     

LES RELIGIEUSES NORD-AMERICAINES, ANTICIPATION DE L’AVENIR?
www.religionenlibertad.com/monjas-norteamericanas-anticipo-del-futuro
23 décembre 2014
------

Les chiffres sur la vie religieuse au féminin aux Etats-Unis viennent d’être publiés. Ils font référence aux religieux de vie active (en opposition aux sœurs cloîtrées). Ce sont des chiffres officiels rendus publics par le Vatican, et qu’on ne peut donc pas taxer d’alarmistes ou de partisans.
Ce sont des chiffres terribles.
Après le Concile, les religieuses nord-américaines étaient 125.000, elles sont aujourd’hui 50.000. Et le pire, c’est que leur âge moyen est de 70 ans, il faut donc en déduire que plus de la moitié d’entre elles sont retraitées et qu’une partie des restantes doit prendre soin d’elles. Et si ce n’était pas suffisant, les vocations sont presque inexistantes, ce qui fait que probablement dans une décennie, leur nombre sera réduit à 30.000 et avec une moyenne d’âge de 80 ans.

La question n’est pas de savoir ce qui se passe mais pourquoi on en est arrivé à cette situation.
Il est certain que le sécularisme a beaucoup plus affecté la femme consacrée que l’homme consacré car ce dernier a pu maintenir quelques signes d’identité autour du sacerdoce.
Mais ce qui a aggravé la situation a été l’énorme influence qu’a tenu le féminisme radical chez les religieuses nord-américaines. En effet, il y a encore en cours une enquête dont le Vatican a chargé les évêques nord-américains sur la dérive idéologique d’une bonne partie des religieuses de ce pays.
Je ne trouve pas d’autre mot pour définir ce qui s’est passé si ce n’est celui de folie. Elles sont devenues, littéralement, folles. Elles se sont transformées en porte-drapeau de l’avortement, elles ont abandonné la façon de prier catholique pour se plonger dans le yoga, le zen ou le reiki, elles nient la divinité du Christ et en arrivent à le rejeter comme modèle car elles l’accusent de machisme, elles réclament le sacerdoce féminin, et évidemment elles sont contre les enseignements du Magistère de Jean-Paul II et de Benoît XVI.
Peut-on considérer « cela » comme une vie religieuse ? Faut-il regretter que cela disparaisse ?
Sans juger les personnes, une tâche qui revient seulement à Dieu, le résultat ne peut pas être plus désolant et la conséquence finale, il faut la prendre comme quelque chose de logique, puisque cela n’a pas de sens que des « religieuses » continuent à exister en tant que telles alors qu’elles ont cessé d’être les épouses du Christ pour se transformer en défenseurs de l’avortement.

Il y a quelques jours on me parlait d’une religieuse qui était enthousiasmée parce que maintenant dans l’Eglise, enfin, il y avait de la place pour tous.
Je ne savais pas qu’il n’en était pas ainsi avant.
Dans l’Eglise il y a eu toujours de la place pour tous, car si ce n’était le cas ce ne serait pas l’Eglise de Jésus Christ, qui est venu sauver tous les hommes et qui avait une prédilection pour racheter et soigner les brebis perdues.
Le problème, ce n’est pas celui-là, même si la religieuse en question n’a pas les lumières suffisantes pour s’en rendre compte. Le problème est que lorsqu’une religieuse parle d’une Eglise pour tous, ce qu’elle veut dire c’est une Eglise au rabais dans laquelle les règles morales objectives n’existent pas, et dans laquelle on accepte sans discernement tout ce que le monde sécularisé d’aujourd’hui nous offre (1).
Cette religieuse, la pauvre, elle croit qu’ainsi l’Eglise va se remplir et que tout le monde va venir. Cela va être comme dans n’importe quel grand magasin, où plus ils baissent les prix plus ils vendent et plus ils gagnent de l’argent.
Mais, à part que cela est faux, je dirais à cette religieuse et à ceux qui pensent comme elle, que cette Eglise, elle existe déjà. Elle s’appelle l’Eglise anglicane (2). L’avenir de cette communauté ecclésiale, - car en réalité ce n’est pas l’Eglise - c’est le même que celui des religieuses nord-américaines : la disparition.
C’est là où l’on veut conduire l’Eglise catholique ? Ce sont les anglicans notre modèle pour l’avenir ? Parce que, s’il en est ainsi, nous savons déjà quel va être le résultat. Si quelqu’un a cru de bonne foi, dans l’ingénu et immédiat post-concile, qu’en permettant tout, cela allait amener plus de gens à l’Eglise, au vu de la situation, il devrait reconnaître qu’il s’est trompé.
Les religieuses féministes et progressistes, n’ont pas eu de vocations et les églises libérales sont vides. Aujourd’hui, continuer à insister pour dire que nous devons être permissifs pour être plus nombreux, ou tout au moins pour survivre ce n’est pas de l’ignorance, ni même de la bêtise. C’est de la pure méchanceté. Le temps de l’innocence est terminé. Ou l’Eglise est fidèle à Jésus Christ, c’est le levain dans la pâte, c’est la lumière dans l’obscurité, ou son existence n’a pas de sens. Si ce n’est pas le cas, elle mourra. Oui, elle mourra dans les applaudissements du public au début, puis dans ses quolibets à la fin, quand sera bousculé, une dernière fois, ce qui restera de celle qui fut l’épouse du Christ et qui a été réduit à un simple pantin.
L’alternative, même si beaucoup ne veulent pas le comprendre, n’est pas entre être permissif pour être une majorité, ou être fidèle au Christ et être une minorité. L’alternative c’est être une minorité (en étant fidèle au Christ) ou disparaître.
Le fait qu’en étant permissifs nous serons une majorité, personne ne peut plus le croire. Et sinon, qu’ils interrogent à ce sujet les anglicans.

* * *

NDT
---
(1) Nous impose même et souvent pas des moyens coercitifs, enseignements, lois, professions interdites de facto si l’on veut agir en catholique, etc.
(2) Notamment mais elle n’est pas la seule dans la « nébuleuse » protestante