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Les visions d'Anne-Catherine Emmerich (I)

Autour d'un article de Antonio Socci ... (mise à jour le 3/2)

En juin 2013, j'avais traduit un article de Mattia Rossi, publié sur Il Foglio, et qui s'intitulait «Les prophéties de la mystique Emmerich et la ruine de l'Église avec deux papes» (cf. benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/les-2-papes-et-les-visions-de-catherine-emmerick).

Je ne connaissais alors que de nom la mystique allemande né en 1774 et morte en 1824, béatifiée en 2004 par Jean-Paul II.
C'était un geste courageux de la part du Pape, comme le disait dans une interview à Zenit, Lina Murr Nehmé (*) une historienne orthodoxe libanaise qui venait de publier, aux Éditions François-Xavier de Guibert, une nouvelle version de "la Douloureuse Passion du Christ" (dont s'inspirera Mel Gibson pour son film "la Passion"):

Je crois qu’on ne peut que s’incliner devant le courage de Jean-Paul II et de son Église, qui ont reconnu la sainteté d’Anne-Catherine, en des temps où il suffit de dire qu’on ne la méprise pas pour être soi-même méprisé.

Mais revenons au texte de Mattia Rossi publié en juin 2013: les coïncidences troublantes entre les prophéties et ce qu'on percevait déjà à l'époque m'amenaient à préciser prudemment: il est impossible d'affirmer que les prophéties se réfèrent à ce que nous vivons aujourd'hui. Mais on ne peut pas s'interdire d'y penser.

Prudents, aussi, mais éclairés, les propos du cardinal Ratzinger qui, présentant en 2000 le troisième secret de Fatima disait, à propos des "visions intérieures":

La «vision intérieure» n'est pas une fantaisie, mais une manière véritable et précise d'opérer une vérification, comme nous l'avons dit. Mais elle comporte aussi des limites. Déjà dans les visions extérieures, il existe aussi un facteur subjectif: nous ne voyons pas l'objet pur, mais celui-ci nous parvient à travers le filtre de nos sens, qui doivent accomplir un processus de traduction. Cela est encore plus évident dans la vision intérieure, surtout lorsqu'il s'agit de réalités qui outrepassent en elles-mêmes notre horizon. Le sujet, le voyant, est engagé de manière encore plus forte. Il voit avec ses possibilités concrètes, avec les modalités représentatives et cognitives qui lui sont accessibles. Dans la vision intérieure, il s'agit encore plus largement que dans la vision extérieure d'un processus de traduction, de sorte que le sujet est de manière essentielle participant de la formation, sous mode d'images, de ce qui apparaît. L'image peut advenir seulement selon ses mesures et ses possibilités. Ces visions ne sont donc jamais de simples «photographies» de l'au-delà, mais elles portent aussi en elles-mêmes les possibilités et les limites du sujet qui perçoit.

Depuis lors, et surtout ces jours-ci, le nom de la mystique allemande s'est retrouvé à plusieurs reprises sous mes yeux.
Hier, Antonio Socci lui consacrait un billet dans son blog.
Et sur le site Papale Papale, Dorotea Lancellotti publiait presque en même temps le troisième volet d'une passionnante série sur la bienheureuse, consacrée à celui grâce à qui ses visions sont parvenues jusqu'à nous (à suivre...), le poète allemand Clemens Brentano
Sans parler d'un autre billet plus ancien, sur le même site, signé "La Strega Cacciatrice".

Voici donc, pour commencer, l'article de Antonio Socci, et celui de La Strega, qui reprend à peu près les mêmes éléments, mais en plus développé.

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NOTA BENE:
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Les prophéties rapportées se retrouvent sous une forme légèrement différente sur ce riche site en français: prophetesetmystiques.blogspot.fr/2009/11/ii-propheties-anne-catherine-emmerich

(*) J'ai trouvé, également sur Zenit, une biographie succincte de la Bienheureuse Emmerich, par la même Lina Mur Nehmé (www.zenit.org/fr/articles/anne-catherine-emmerich-portrait-par-une-orthodoxe-du-liban ). Cliquez sur le bandeau.

Anne-Catherine Emmerich était une paysanne de Westphalie, en Allemagne. Elle avait dix-neuf ans quand a commencé la Révolution française.

Elle voulait devenir moniale, mais elle se heurtait à un mur. D’abord, son père ne voulait pas. Ensuite, les couvents étaient si pauvres qu’ils ne pouvaient pas accepter de nouvelles recrues si elles n’avaient pas de dot. Anne-Catherine pensa que si elle apprenait l’orgue, elle serait acceptée quelque part. Elle se mit à faire des travaux de couture, pour économiser de quoi payer ses leçons. Quand elle pensa avoir suffisamment d’argent, elle quitta la maison paternelle et alla s’installer chez son maître à musique.

Mais vite, elle réalisa que lui et sa fille Clara avaient faim et vivaient dans la saleté. Elle se mit à les servir, et elle n’apprit pas l’orgue. Plus : elle dépensa toutes ses économies pour les nourrir, et quand elles furent finies, elle se retrouva sans rien, à avoir faim avec eux. Ce furent des années très dures. En cachette de son père, sa mère lui apportait de la nourriture. Quand elle lui reprochait ce qu’elle avait fait, Anne-Catherine, pourtant très malheureuse, répondait que si Dieu la voulait au couvent, il trouverait moyen de l’y mettre.

De fait, Clara, au contact d’Anne-Catherine, eut elle aussi la vocation religieuse. Elle n’avait aucune difficulté à trouver un couvent, puisqu’elle savait jouer de l’orgue. Mais son père exigea qu’Anne-Catherine soit acceptée aussi. Et c’est ainsi qu’Anne-Catherine entra avec Clara au couvent des Augustines d’Agnetenberg à Dülmen.

Mais l’Allemagne passa sous la domination napoléonienne, et Jérôme Bonaparte décréta la dissolution de ses monastères. Anne-Catherine fut jetée dans le monde, où elle perdit toute espèce d’anonymat. Elle avait des visions depuis l’enfance, et elle avait même reçu les stigmates de la couronne d’épines. Personne ne le savait : elle les cachait soigneusement. Mais dans la petite ville de Dülmen, où elle vécut jusqu’à sa mort, ses visions, ses miracles, autrefois protégés derrière les murs du couvent, se trouvèrent étalés au grand jour. Et elle reçut les autres stigmates. On ne peut pas cacher des blessures aux mains, et toute la ville le sut.

Les admirateurs et les faux amis la firent souffrir autant que les cancans et les persécutions des inquisiteurs religieux, politiques, médiatiques et médicaux. Les autorités française et allemande la soumirent à des examens médicaux pour prouver qu’elle entretenait ses blessures en cachette, qu’elle mangeait et excrétait en secret. Elles la firent surveiller nuit et jour. Elles ne purent que constater qu’elle ne mentait pas, mais n’en tirèrent pas de conclusion.

On parlait de plus en plus d’Anne-Catherine en Allemagne. On disait qu’elle voyait la vie du Christ, des saints, des prophètes de la Bible. Le leader du mouvement romantique allemand, Clemens Brentano, vint la voir. Il fut tellement enthousiasmé par ce qu’il entendit, qu’il s’installa à Dülmen, où, pendant six ans, il prit des notes et tenta d’en tirer des récits cohérents.

C’est à Brentano qu’on doit ainsi de connaître les précieux récits concernant le Christ, la Vierge et de nombreux saints. On lui doit aussi de savoir ce qu’Anne-Catherine endura de souffrances pour soulager ceux qui ployaient sous le poids de leurs fardeaux et pour leur donner la force de se relever. Elle parlait par obéissance, parce que ses supérieurs le lui avaient ordonné, et quand elle recevait l’ordre de se taire, elle se taisait. Elle aurait bien préféré rester cachée, et surtout, ne pas avoir vu certaines choses. Un jour, alors qu’elle avait vu les malheurs qui allaient fondre sur l’Église d’Espagne, elle pensa : "Pourquoi faut-il que je voie tout cela, moi, pauvre pécheresse ; je ne peux pas le raconter, et il y a tant de choses que je ne comprends pas !" Alors son ange gardien lui dit : "Tu ne peux pas savoir combien d’âmes liront un jour cela et seront par là consolées, ranimées et incitées au bien. Il existe beaucoup de récits de grâces semblables accordées à d’autres, mais la plupart du temps, ils ne sont pas faits comme il faudrait. De plus, les anciennes choses sont devenues étrangères aux hommes de ce temps, et elles ont été discréditées par des inculpations téméraires : ce que tu peux raconter est suffisamment intelligible, et cela peut produire beaucoup de bien que tu ne peux pas apprécier."
"Ces paroles, me consolèrent", dit simplement Anne-Catherine, en rapportant l’épisode.

Elle avait bien besoin de consolation : quand Brentano publia la Douloureuse Passion, il fut traîné dans la boue, lui qui avait brillé comme une étoile au sommet du monde littéraire allemand. Le livre fut cependant un succès de librairie. Grâce à cette publicité, qui la fit tant souffrir, Anne-Catherine avait déclenché, au cœur de l’Europe matérialiste et athée, un extraordinaire mouvement de conversion, qui ne s’est jamais arrêté depuis.

Lina Murr Nehmé

ANTONIO SOCCI

La prophétie de la Bienheureuse Anna-Catherine Emmerich sur le temps deux Papes et deux Églises. Parle-t-elle d'aujourd'hui?

31 janvier 2015
www.antoniosocci.com
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«Je vis aussi la relation entre les deux papes ... Je vis combien seraient néfastes les conséquences de cette fausse Église. Je l'ai vu augmenter en taille; des hérétiques de toutes sortes venaient dans la ville [de Rome]. Le clergé local devenait tiède, et je vis une grande obscurité». (13 mai 1820).

«Je vois le Saint-Père dans une grande angoisse. Il habite dans un bâtiment autre que celui d'avant et il n'y admet qu'un nombre limité d'amis proches de lui. Je crains que le Saint-Père ne souffrira beaucoup d'autres épreuves avant de mourir. Je vois que la fausse église des ténèbres fait des progrès, et je vois l'énorme influence qu'elle a sur les gens». (10 Août 1820)

«Puis je vis que tout ce qui regardait le protestantisme prenait peu à peu le dessus et que la religion catholique était précipitée dans une complète décadence. La plupart des prêtres étaient attirés par les doctrines séduisantes mais fausses de jeunes enseignants, et tous contribuaient à l'œuvre de destruction. En ces jours, la foi tombera très bas, et ne sera conservée que dans quelques endroits, de rares maisons et de rares familles que Dieu a protégées contre les catastrophes et les guerres». (1820)

«Je vis que beaucoup de pasteurs s'étaient laissé impliquer dans des idées qui étaient dangereuses pour l'église. Ils construisaient une église grande, étrange, et extravagante ... Tous devaient y être admis, pour être réunis et avoir des droits égaux: les évangéliques, les catholiques et les sectes de toutes dénominations, une vraie communion des profanes, il y aurait un seul berger et un seul troupeau . Il devait aussi y avoir un pape, mais qui ne possède rien ... Donc, telle devait être la nouvelle église ... Mais Dieu avait d'autres projets» (22 Avril 1823)

«J'eus à nouveau une vision dans laquelle l'église de Saint Pierre était arrachée de ses fondations, suivant un plan mis au point par la secte secrète, juste au moment où elle était endommagée par les tempêtes. Mais je vis aussi le secours qui arrivait dans le temps de plus grande affliction. Je vis à nouveau la Sainte Vierge se poser sur l'église et étendre sur elle son manteau».

Pour les textes des visions de la Bienheureuse Emmerich rapportées ici, voir «Non è Francesco» (ndt: pour ceux qui auraient le livre, c'est à la page 227, et non 214 comme Antonio Socci l'indique par erreur)

Commentaire [d'Antonio Socci]:
Je pense - et j'ai aussi écrit dans mon livre - que les prophéties doivent être maniées avec beaucoup de précaution et de prudence. Et que, par leur nature symbolique et de mise en garde, elles ne peuvent pas être superposées mécaniquement aux événements historiques.
Toutefois, par rapport à l'été dernier (quand j'ai écrit «Non è Francesco»), je dois admettre que les événements qui se sont succédé, malheureusement, ont tendance à ressembler de plus en plus aux visions prophétiques de la Bienheureuse Emmerich.
Je continue à conseiller la prudence, mais les questions sont certainement chaque jour plus inquiétantes ...
Il y a quelques années le père Livio Fanzaga remarquait que la béatification de AC Emmerich en 2004 "a la saveur d'une intervention providentielle, comme si le ciel voulait attirer l'attention sur ses visions prophétiques pendant cette phase de l'histoire du salut dans lequel ils sont réalisés".

J'observe, je réfléchis et je médite .... (en priant !!!)

La Strega

Catherine Emmerich: la crise et le triomphe de l'église

24 mars 2013
www.papalepapale.com/strega

La Bienheureuse Anna Katherinne Emmerick reçut de la Divine Providence le don de voir l'avenir de l'Eglise et de l'humanité, résumé en à peu près sept périodes; toutefois, il n'est pas facile de faire une chronologie claire des prophéties, fidèlement transcrites par Brentano, le «pèlerin» qui rendait visite presque tous les jours à la Bienheureuse. Voici certaines de ces visions qui semblent être réalisées en ces temps.
Lisons-les avec un minimum de sens critique et de discernement.

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Satan libéré de ses chaînes pendant à peu près un siècle
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«Dans le centre de l'enfer, j'ai vu un abîme sombre et d'aspect horrible et dedans avait été jeté Lucifer, après avoir été solidement attaché à des chaînes ... Dieu lui-même avait décrété cela; et on m'a également dit, si je me souviens bien, qu'il serait libéré pour une période de cinquante ou soixante ans avant l'an du Christ 2000. On m'a également donné les dates de nombreux autres événements dont je ne parviens pas à me souvenir; mais un certain nombre de démons seront libérés bien avant Lucifer, de manière à tenter les hommes et à servir comme instruments de la vengeance divine»

Les ennemis: La Prusse et Moscou
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«J'ai aussi vu différentes régions de la terre. Mon Guide (Jésus) nomma l'Europe et indiqua une petite région sablonneuse. Il dit ceci: «Voici la Prusse, l'ennemi». Puis il m'indiqua un autre endroit vers le nord, et il a dit: «Ceci est Moskva, la terre de Moscou, qui fait venir différents démons»

La grande apostasie dans l'Eglise. Le Pape âgé
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«Parmi les choses les plus étranges que j'ai vues, il y avait une grande procession d'évêques. Leurs pensées et leurs expressions me furent révélées à travers des images qui sortaient de leurs bouches. Leurs erreurs doctrinales étaient émises en des déformations extrêmes ... J'ai vu presque tous les évêques du monde, mais seul un petit nombre étais parfaitement audibles. J'ai vu le Saint-Père, craignant Dieu et dans une prière constante. Son aspect laissait beaucoup à désirer, en raison de sa faiblesse et de sa vieillesse et de ses grandes souffrances. Sa tête se balançait de droite à gauche et retombait sur sa poitrine comme s'il était sur le point de s'endormir. Après j'ai vu que tout ce qui concerne le protestantisme se relevait, tandis que la religion catholique tombait en décadence complète. La plupart des prêtres étaient séduits par la brillante mais fausse connaissance de jeunes enseignants, et tous coopéraient à l'œuvre de destruction. En ces jours, la foi tomberait très bas, et ne serait préservée que dans quelques endroits, dans quelques villages aux humbles maisons, et dans de rares familles, que Dieu aurait protégées contre les catastrophes et les guerres».

Le pape doit fuir de Rome. L'Église exilée.
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«Au point dont nous approchions, cependant, le feu consumait tout, et je vis tous les édifices noircis. Nous avons traversé un certain nombre de luxueux salons et j'ai enfin trouvé le pape. Il était assis dans l'obscurité et dormait dans un énorme fauteuil. Il était très malade et faible; en fait, il ne pouvait plus marcher. Les ecclésiastiques du cercle intime regardaient, d'un air faux et sans ferveur religieuse; ils ne me plaisaient pas. Je parlai au pape des évêques qui devaient être nommés. Je lui demandai aussi de ne pas quitter Rome; s'il le faisait, viendrait le chaos. Il pensait que le mal était inévitable et qu'il devait s'en aller, afin de garder un certain nombre de choses avec lui. Il était très enclin à quitter Rome, et les autres le harcelaient avec insistance de le faire».

La fausse Église contre la vraie Église
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«Je vis une forte opposition entre deux papes ... et je vis combien funestes seraient les conséquences de cette fausse Église ... Elle devenait de plus en plus grande; des hérétiques de toutes sortes arrivaient à la ville de Rome; les clercs s'enrichissaient, il y avait une grande obscurité ... je vis que l'Église de Pierre était minée par le plan d'une secte».
«L'Eglise est en grand danger. Nous devons prier pour que le Pape ne parte pas loin de Rome, d'innombrables maux viendront s'il le fait ... Quand le royaume de l'Antéchrist sera proche, apparaîtra une fausse religion qui ira contre l'unité de Dieu et de son Eglise. Cela entraînera le plus grand schisme jamais vu dans le monde».
«J'eus une autre vision de la grande tribulation. Les clercs demandaient une autorisation qu'on ne pouvait pas leur donner. Je vis plusieurs prêtres âgés, en particulier un qui pleurait et se lamentait amèrement; quelques rares jeunes se lamentaient également. Mais d'autres, en particulier les hérétiques, accueillirent promptement la requête. C'était comme si les gens étaient divisés en deux avis ...
Je vis qu'un certain nombre de pasteurs acceptaient des idées dangereuses pour l'Eglise. Ils construisaient une grande Église, étrange et extravagante. N'importe qui était accepté, afin de s'y joindre et d'avoir les mêmes droits: les évangélistes, les catholiques, les sectes de toutes croyances. Ce devait être la nouvelle église ... mais Dieu avait d'autres projets ...

Je vis une autre fois cette église énorme et étrange qui était construite là, à Rome. Il n'y avait rien de sacré en elle. Je vis cela, mais aussi un autre mouvement dirigé par des ecclésiastiques, auquel collaboraient des anges, des saints et d'autres chrétiens.

Mais là, dans la grande Église étrange, tout le travail était fait mécaniquement selon des règles établies et formulées. Tout était fait selon la raison humaine ... Je vis toutes sortes de gens, de choses, de doctrines et d'opinions. Il y avait un certain orgueil, de la présomption et de la violence, et ils semblaient réussir en tout. Je ne vis aucun ange, ni même un saint, aider dans ce travail. Mais dans les profondeurs de la terre, je vis un peuple sauvage armé de lances, et un personnage qui riait et disait: "Edifiez-la aussi solide que vous le pouvez, que nous la détruisons".
Je revis une autre fois l'église nouvelle et désordonnée qu'ils essayaient de construire ... En elle, il n'y aurait rien de saint. Il y avait des gens qui amassaient le pain dans une crypte sous l'église; mais ils ne loueraient ni ne recevraient le Corps de Notre Seigneur, ce serait seulement du pain. Ceux qui étaient dans l'erreur sans le vouloir, et ceux qui pieusement et ardemment attendaient le Corps du Christ, seraient réconfortés, mais pas par l'Hostie. Alors mon guide (Jésus) dit: «Ceci est une Babel». Je vis des choses déplorables: Je vis des gens qui jouaient, buvaient et bavardaient dans l'église; et même qui flirtaient avec des femmes. Toutes sortes d'abominations étaient commises là. Les prêtres permettaient tout et célébraient la messe avec beaucoup d'irrévérence. Seuls quelques-uns restaient pieux ... Tout cela me causa beaucoup d'angoisse.

L'Eglise est en grave danger, je dois demander et suplier ceux qui viennent chez moi de prier pour le salut de l'Eglise, les prier afin qu'ils récitent le Pater Noster. Nous devons prier pour que le Pape ne quitte pas Rome; il y a beaucoup de dangers et on doit invoquer le Seigneur qu'il maintienne la présence de l'Esprit Saint dans l'âme de notre Pape.

La nuit dernière, dans une vision du Pape, j'ai vu Saint François porter l'Église, je l'ai vue également portée sur les épaules d'un petit homme qui avait des traits juifs sur son visage. C'était comme si un grave danger menaçait. Marie est apparue sur le côté nord de l'église avec son manteau protecteur ouvert (...) ".

Les catholiques dévots et les prêtres sont opprimés
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«Puis je vis une apparition de la Mère de Dieu, disant que la tribulation serait énorme. Elle dit que les gens (de l'époque) devaient prier avec ferveur, les bras ouverts, et réciter trois Nos Pères. Que c'était la façon dont son Fils a prié pour ces gens sur la Croix. Ils doivent se lever à minuit et prier de cette manière, et doivent continuer à aller à l'Église. Surtout, ils doivent prier pour que cette Église de l'obscurité s'éloigne de Rome. Tous ces gens étaient bons et pieux, et pourtant ils ne savaient pas où trouver orientation et aide ... Il n'y avait pas de traîtres ou d'ennemis parmi eux, mais avec tout cela ils avaient peur les uns des autres. Je vis d'autres martyrs, pas maintenant, mais dans le futur ... Je vis la secte secrète miner sans relâche la grande Église. Près d'eux, je vis une énorme bête qui émergeait de la mer. Partout dans le monde, de bonnes et pieuses gens, surtout les prêtres, étaient persécutés, opprimés et emprisonnés. Toutes les communautés catholiques étaient opprimées, persécutées, emprisonnése et privées de liberté. Je vis beaucoup d'églises fermées, une grande misère et la guerre, et l'effusion de sang. Une foule sauvage et ignorante manifestait violemment. Mais cela ne durerait pas longtemps ... "

L'intercession de Notre-Dame. Le Roi Henri. Les victorieux.
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«J'eus une vision du Saint empereur Henri. Je le vis de nuit, à genoux au pied de l'autel principal dans une immense belle église ... et je vis la Très Sainte Vierge, qui venait seule. Il laissa sur l'autel un manteau rouge, recouvert de lin blanc. Il plaça un livre incrusté de pierres précieuses et alluma les bougies et la lampe perpétuelle. Puis vint le Sauveur, revêtu des parements sacerdotaux. Il portait le calice couvert. Deux anges le servaient et deux autres le suivaient. Les burettes étaient là. Le vin était rouge comme le sang, et il y avait aussi un peu d'eau. La messe fut brève. Les paroles de saint Jean nous furent lues à la fin. Lorsque la messe fût terminée, la Sainte Vierge s'approcha de Henri, étendit sa main droite vers lui, comme un signe de reconnaissance de sa pureté. Puis elle l'exhorta à ne pas faiblir. Puis je vis un ange qui le toucha au tendon du fémur, comme Jacob. Henri était très affligé; et depuis ce jour, il marcha en boitant ...

Des temps très mauvais viendront quand des non-catholiques conduiront de nombreuses personnes sur le chemin du mal. Il y aura beaucoup de confusion. Je vis une bataille. Les ennemis étaient supérieurs en nombre, mais la petite armée de fidèles vainquait des rangs entiers de soldats ennemis. Pendant la bataille, la Vierge Bénie restait debout sur une colline, portant une armure. Ce fut une guerre terrible. En fin de compte, seuls quelques justes ont survécu, mais la victoire fut pour eux»

L'Église sera victorieuse, renforcée et plus glorieuse que jamais.
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«Je vis un nouveau pape qui sera très rigoureux. Il s'aliénera les évêques froids et tièdes. Ce n'est pas un Romain, mais c'est un Italien. Il vient d'un endroit qui n'est pas loin de Rome, et je crois qu'il vient d'une famille pieuse et de sang royal. Mais pendant quelque temps, il y aura encore beaucoup de luttes et d'agitation.
Je voudrais que ce fût là le temps où régnera le pape vêtu de rouge. Je vois les apôtres, pas ceux du passé, mais les apôtres des derniers temps et il me semble que le pape est parmi eux.
J'étais tellement angoissée qu'en pleurait, j'implorais miséricorde à Jésus. Il dit, entre autres choses, que le transfert de l'Eglise d'un endroit à un autre semblerait un signe de sa défaite complète, mais qu'elle se relèverait à nouveau. Que, même s'il restait un seul catholique, il conquerrait tout, car elle (l'Eglise) n'est fondée ni sur le conseil, ni sur l'intelligence humaine.

Quand l'Église sera détruite dans la plus grande partie de la secte secrète et quand seuls le sanctuaire et l'autel seront restés debout, les démolisseurs entreront dans l'Église avec la Bête. Après je trouvai une femme d'apparence noble, qui marchait lentement, ce qui me fit penser qu'elle était enceinte. En la voyant, les ennemis furent en proie à la terreur et la Bête ne parvint pas à faire un seul pas en avant. Elle allongea le cou, comme si elle allait la dévorer, mais la femme se prosterna devant l'autel, touchant le pavé de son front. La Bête s'enfuit en volant vers la mer à nouveau, et les ennemis furent abandonnés dans un grand désordre. Très loin, une grande légion s'approchait, avec à sa tête un homme sur un cheval blanc. Tous les ennemis furent persécutés. Immédiatement, l'Église fut reconstruite et elle fut plus magnifique qu'elle ne l'avait jamais été».

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Référence: “Le Visioni della Beata Caterina Emmerick sui Papi e la Chiesa”, (Ed. Cantagalli, 1995)

Mise à jour

Je reçois ces précisions d'un ami, que je remercie:

J'aime à souligner qu'Anne-Catherine Emmerich était religieuse augustine, même si les désordres révolutionnaires et napoléoniens ont fermé son couvent et l'ont contrainte à retourner vivre dans la maison paternelle ;
- ensuite je tiens aussi à faire ressortir qu'à peine âgée de 20 ans, elle était mystiquement emmenée par son ange gardien à la Conciergerie où elle encourageait et consolait notre pauvre Reine avant son martyre : la Reine ne la voyait pas, mais entendait ses paroles dans son âme et en retirait de la force spirituelle ;
- enfin il faut se souvenir que c'est grâce à elle, grâce à la précision extrême de ses visions et révélations, qu'on a retrouvé dans la campagne d'Ephèse la maison de la Ste Vierge, découverte corroborée par l'archéologie.

En France, les visions de la Soeur Emmerick sont publiées par Téqui (*), néanmoins il faut savoir que les trois volumes de la "Vie d'Anne-Catherine Emmerick" actuellement commercialisés ne sont pas aussi complets que les anciennes éditions de la fin du XIXe siècle, et c'est fort dommageable : je n'ai eu qu'une seule fois dans ma vie une de ces éditions, en 6 volumes, beaucoup plus complète donc... On y trouve des précisions et détails que n'a pas retenus ensuite la sélection faite par les rééditions du XXe siècle et c'est très dommageable.
Les visions qu'elle a reçues concernant la grande crise de l'Eglise rejoignent celles de Madame Edith Royer (+ 1924), dont les voies mystiques sont on ne peut plus "sérieuses" et ont été authentifiées à plusieurs reprises par des prélats ou théologiens, et sans doute aussi de nombreux autres mystiques dont les écrits sont actuellement quasi introuvables, ou bien, et c'est fort dommageable, exploités seulement par des groupuscules sédévacantistes et/ou douteux: dans ce qu'ils publient, il est fort difficile de démêler ce qui est sérieux de ce qui ne l'est pas...

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(*) Voir ici: www.librairietequi.com/CT-115-anne-catherine-emmerich

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