Pourquoi nous méritons François



Un formidable éditorial du site Rorate Caeli, qui rappelle par ailleurs l'article qu'il avait publié au lendemain de l'élection du 13 mars 2013. Avec le seul tort d'avoir vu juste avant tout le monde, ou presque (20/6/2016)

Les récentes inquiétantes perles bergogliennes rendent ces réflexions plus que jamais actuelles

Image ci-dessous: Trois ans de "bergoglionades"


"Oui, je peux dire que je suis un peu fourbe, je sais me débrouiller, mais c'est vrai que je suis aussi un peu ingénu"

Nous méritons François


rorate-caeli.blogspot.com
20/6/2016
Ma traduction

* * *

Quand, quelques minutes après l'élection du cardinal Bergoglio comme pape, ce site a publié l'article le plus lu de son histoire (cf. Annexe), une anticipation du futur pontificat basée sur l'expérience passée, cette page a été brutalement critiquée à cause de cela. L'expérience du cardinal Bergoglio comme archevêque de Buenos Aires avait fourni plus que suffisamment d'informations sur sa personnalité, ses penchants théologiques, son tempérament. Autrement dit, rien de ce qui a été fait par lui au cours des trois dernières années n'a été une surprise pour ceux qui le connaissaient. C'était prévisible: Saül ne devient pas Paul sans conversion sur le chemin de Damas, et on doit admettre que même Saül avait ce que toute conversion exige - un cœur trop zélé, dur, mais ouvert à la vérité.

Beaucoup de conservateurs, de catholiques de tendance traditionnelle sont si las des scandales hebdomadaires, souvent même quotidiens, procurés par ce Pontificat qu'ils sont à la recherche des voies de sortie faciles. Il se peut que le Pape ne soit pas le Pape. Il se peut que Benoît XVI soit encore le Pape. Il se peut que Benoît XVI n'ait jamais vraiment démissionné: même son secrétaire et actuel préfet de la Maison pontificale, Mgr Georg Gänswein, fournit une ouverture en faveur de cette théorie en impliquant l'existence d'une étrange dyarchie papale.

D'autres âmes se demandent si, peut-être, des révélations privées du passé ou du présent pourraient expliquer cette situation. Des théologiens éminents affirment que les limites de ce qui est supportable ont été atteintes (La limite du supportable). La critique occasionnelle va même jusqu'à demander la démission du pape.

En l'occurrence, il faut dire encore une fois que c'est un exercice vain: se basant sur la personnalité de ce Pape, il ne démissionnera jamais. Jamais. Et pas seulement: ses partisans, les forces qui ont fait tous les efforts possibles pour le faire élire (y compris saboter les deux pontificats précédents), ne permettraient jamais que cela se produise.
Donc, oui, François reste au Vatican - comme pape «titulaire», pour être clair, jamais comme «émérite» - jusqu'à son dernier souffle, et les fidèles ne devraient pas être surpris si un pape comateux crée encore des cardinaux dans de nombreuses années...

***

O somma sapienza, quanta è l'arte
che mostri in cielo, in terra e nel mal mondo,
e quanto giusto tua virtù comparte!
[Ô suprême sagesse ! combien grand est l’art que tu montres au ciel, sur la terre et dans le monde mauvais, et combien juste ta vertu comparaît!]
Dante, Commedia (Inferno, c. XIX)



Nous méritons François. Ce qui manque à beaucoup d'âmes est une attitude typiquement chrétienne: la résignation. Ce n'est pas l'Esprit Saint qui a choisi François, ce n'est pas ainsi que le conclave fonctionne. Mais Dieu l'a certainement permis, et il a permis que cela continue, et il le permettra jusqu'à ce qu'il daigne mettre fin au temps de son Vicaire sur la terre, comme il le fait pour chacun de nous.

Outre la résignation, ce qui manque à beaucoup d'esprits, c'est la notion de justice collective - et de punition collective. Nous avons péché, nous avons péché gravement. Pendant longtemps, trop de catholiques ont été immensément infidèles à la tradition Apostolique qu'ils ont reçus, à la pure doctrine qui a été transmise: est-il surprenant qu'un tel sol donne naissance à une hiérarchie infidèle? Ce qui est surprenant, ce n'est pas que nous ayons François comme Pape, mais qu'il nous ait fallu autant de siècles pour avoir un pape comme lui. Comme on le sait, les papes qui ont été considérés comme «mauvais» et «épouvantables» dans l'histoire catholique n'ont jamais osé toucher au dépôt de la foi, ou atténuer ce dépôt pour qu'il s'adapte aux mœurs contemporaines; ils peuvent avoir été personnellement immoraux, et leur exemple avoir causé un grand scandale et eu des conséquences graves, mais leurs déclarations en matière de foi, de morale, de sacrements, n'ont pas en elles-mêmes provoqué de scandale (les exemples sont si rares qu'ils peuvent être compté sur un couple de doigts).

Nous méritons François. Le roi Josias (1) était l'exception, et [le royaume de] Juda a été puni avant et après lui: y avait-il un seul homme juste dans Juda sous le roi Amon? Jérémie n'était-il pas vivant et n'a-t-il pas averti des dangers sous le roi Sédécias? Pourtant, même les justes ont été punis sur cette terre, collectivement, parce que Dieu a permis que cela se produise: rois irrespectueux, dirigeants qui agissaient comme si Dieu n'existait pas. Le juste a été soumis aux bouleversements sur cette terre, mais il en a bénéficié pour sa vie éternelle éventuelle: comme l'écrivait Dante dans l'Enfer, «Ô suprême sagesse ! combien grand est l’art que tu montres au ciel, sur la terre et dans le monde mauvais, et combien juste ta vertu comparaît!»

Nous méritons François. Les fidèles catholiques sur la terre en ce moment de l'histoire le méritent - et méritent pire, alors soyez prêts. Nous le supportons parce que nous devons le supporter, parce que c'est ce que Dieu a préparé pour nous. Si vous espérez quelque chose de mieux, alors la réponse est la prière et le jeûne, et l'aumône, le travail personnel de chacun pour sa propre persévérance finale, et l'enseignement de la vérité de l'Évangile, en particulier à ses enfants. Un jour, un nouveau Josias s'assiéra sur la Chaire de Pierre à Rome. Pourtant, même après, de nouveaux châtiments et exils continueront à faire partie de la vie catholique, dans cette Église fondée par «le Juste qui est mort pour les injustes» (I Pierre 3,18).

NDT


(1) Josias, fils et successeur d'Amon, est selon la Bible le 16e roi de Juda de -639 à -609, année où il est vaincu et mortellement blessé à la bataille de Megiddo par le pharaon Nékao II. Il est le père de trois rois qui lui succédèrent sur le trône de Juda : Joachaz, Joaqim et Sédécias. Il est contemporain des prophètes Jérémie et Sophonie, et est considéré comme un « nouveau » David.
D'après le Deuxième Livre des Rois, pendant la dix-huitième année de son règne, Josias ordonne que l'on répare les dégradations du Temple de Salomon. À cette occasion, le grand prêtre Helcias déclare avoir trouvé un exemplaire du « livre de la Loi » dans le Temple (voir 2 Rois 22-8). Après en avoir entendu la lecture, Josias pleure et envoie consulter son Dieu, car il estime que, depuis longtemps, son royaume ne vit pas selon la Loi divine.
Ses serviteurs s'adressent alors à la prophétesse Houlda. Elle répond que Dieu a effectivement condamné le royaume de Juda, mais Josias, qui a bien réagi au rappel de la Loi, n'assistera pas à ce malheur. Josias organise alors une lecture publique du livre au Temple de Salomon, puis ordonne d'éradiquer tout culte qui n'est pas le sien dans les royaumes de Juda. Pour cela, il s'attaque aux idoles, aux lieux de culte et aux prêtres ; cet acte constitue ce que l'on appelle la réforme de Josias. En particulier, il démolit le veau d'or érigé trois siècles plus tôt à Béthel par Jéroboam Ier, roi d'Israël. Puis il ordonne à son peuple de célébrer la fête annuelle de Pessa'h, qui est signalée comme la plus belle depuis le temps des Juges.
La Bible distingue ce roi comme le plus sensible à la loi de Moïse qui ait jamais gouverné. Toutefois ce n'est pas suffisant pour compenser, aux yeux du Dieu d'Israël, les offenses de l’ancien roi de Juda, son grand-père Manassé
(fr.wikipedia.org/wiki/Josias)

Annexe


L'article de Rorate Caeli, le 13 mars 2013, à peine une heure après l'élection:


L'HORREUR
Un journaliste Buenos Aires décrit Bergoglio

Nous avons beaucoup d'amis dans le monde entier, y compris dans la chère République argentine. Et nous avons demandé à un ami très cher, Marcelo González, du Panorama Católico Internacional, qui connaît l'Eglise en Argentine comme la paume de sa main, de nous envoyer un rapport sur le nouveau pape.

* * *

De tous les candidats impensables, Jorge Mario Bergoglio est peut-être le pire. Non pas parce qu'il professe ouvertement des doctrines contre la foi et la morale, mais parce que, à en juger par son travail comme archevêque de Buenos Aires, la foi et la morale semblent avoir été sans importance pour lui.

Ennemi juré de la messe traditionnelle, il en a seulement autorisé des imitations aux mains des ennemis déclarés de l'ancienne liturgie. Il a persécuté chaque prêtre qui faisait un effort pour porter la soutane, prêcher avec fermeté, ou simplement montrait de l'intérêt pour Summorum Pontificum.

Célèbre pour son incohérence (parfois, pour l'inintelligibilité de ses discours et homélies), habitué à l'utilisation d'expressions grossières, démagogiques et ambiguës, on ne peut pas dire que son magistère est hétérodoxe, mais plutôt inexistant à cause de la confusion qu'il engendre.

Son entourage à la Curie de Buenos Aires, à l'exception de quelques clercs, n'a pas été caractérisée par la vertu de leurs actions. Plusieurs sont fortement soupçonnés d'inconduite morale.

Il n'a pas manqué une occasion pour prêter sa cathédrale aux protestants, aux musulmans, aux juifs, et même à des groupes en faveur d'un dialogue interreligieux impossible et inutile. Il est célèbre pour ses rencontres avec les protestants dans l'arène de Luna Park où, avec le prédicateur de la Maison pontificale, Raniero Cantalamessa, il a été "béni" par des ministres protestants, dans un acte commun de culte où, en pratique, il a accepté la validité des «pouvoirs» des TV-pasteurs.

Cette élection est incompréhensible: il n'est pas polyglotte, il n'a aucune expérience curiale, il ne brille pas pour sa sainteté, il est flou dans la doctrine et la liturgie, il n'a pas lutté contre l'avortement et seulement très faiblement contre le «mariage» homosexuel [approuvé pratiquement sans opposition de l'épiscopat] , il n'a rien qui honore le trône pontifical. Il n'a jamais combattu pour rien d'autre que rester dans des positions de pouvoir.

Il ne peut vraiment pas être ce que Benoît voulait pour l'Eglise. Et il ne semble avoir aucune des conditions requises pour poursuivre son travail.

Que Dieu aide son Eglise. On ne peut jamais écarter, aussi humainement difficile que cela puisse paraître, la possibilité d'une conversion ... et, pourtant, l'avenir nous terrifie.