Les medias se sont jetés avec délectation sur l'"information" que les messes du Pape seraient payantes". Le Père Lombardi avait déjà fait une mise au point... superbement ignorée. Le blog Osservatore Vaticano qui suit la presse britannique, pointe l'organisation calamiteuse (28/8/2010).

>> Lire aussi:
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La BBC cathophobe
- Le voyage au Royaume Uni


« Marketing papal » en Grande-Bretagne : quelques mises au point
Vini Ganimara, http://www.osservatore-vaticano.org/
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Ces dernières semaines, les critiques pleuvent contre le pape, qui ferait du « marketing » à l’occasion de sa visite en Grande-Bretagne. On le sait : pour avoir accès aux cérémonies avec le pape, le public devra payer.
L’information a de quoi surprendre mais encore faut-il ne pas la déformer. Comme le P. Lombardi l’a rappelé le 17 août sur Radio Vatican, ce n’est pas le Saint-Siège qui a demandé de faire payer les pèlerins. Mais son démenti est évidemment moins relayé par la grande presse que les amalgames auxquels il répond!
On a du mal à croire que des journalistes professionnels ignorent le chaos dans lequel les évêques anglais, gallois et écossais préparent cette visite pontficale. Est-ce de la rétention d’information volontaire ? En Grande-Bretagne, en effet, le côté anarchique de l’organisation de cette visite est notoire, à tel point que la reine s’en est émue. Les évêques britanniques ont créé un tel imbroglio que, début juin, le gouvernement a placé en catastrophe Lord Patten (une grande pointure (post)catholique) comme coordinateur de cette visite.
Le 8 juin, Mgr Summersgill, coordinateur en chef pour la conférence épiscopale, prétendait que tout avançait normalement. Prétention difficile à croire, puisqu’à ce moment-là les « organisateurs » ecclésiastiques n’avaient encore réussi à fixer le lieu d’aucune des trois grandes apparitions du pape (13 semaines avant son arrivée !) et en rejetaient la responsabilité sur le gouvernement…
Dans ce fiasco, le logistique et le financier sont allés main dans la main. Le 11 juin, on apprenait par le « Tablet » (l’équivalent britannique de « La Croix ») que le pape béatifierait sans doute le cardinal Newman… dans une usine automobile désaffectée!!!
C’est que le budget prévu initialement avait plus que doublé, et que l’épiscopat britannique ne pouvait plus payer la location de l’aéroport de Coventry, originellement annoncé pour la cérémonie. Et le reste de l’« organisation » de la visite est à l’avenant. Pour s’en faire une idée, on peut lire les nombreux articles de Damian Thompson et de ses confrères du « Daily Telegraph » et du « Catholic Herald ».

Dans ces circonstances, faut-il alors s’étonner que les évêques britanniques aient décidé de faire payer les accès aux événements avec le pape ? Il faut dire qu’entre autres choses ils se sont adressés à WRG, une des agences d’événements les plus en vue (elle fut beaucoup sollicitée par Tony Blair) et donc les plus coûteuses du royaume…
Golias et la grande presse font-ils seulement semblant ou ignorent-ils vraiment ce qui est archi-connu de la presse en Grande-Bretagne ?
Pour l’honneur du pape, et même par simple souci de la vérité, ces rectifications doivent être connues. Ce serait un comble qu’on fasse retomber sur Benoît XVI le fiasco de l’establishment ecclésiastique britannique, et que cette manipulation serve, une fois de plus, à une campagne de dénigrement du pape!