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L'EUTHANASIE ET LA TYRANNIE
 

Le courage du Cardinal Von Galen. Vito Puzi, sur la Bussola, nous rappelle comment le 'lion de Münster' avait eu le courage de dénoncer le programme d'euthanasie promu par le régime nazi. (6/9/2011)




 
 

Il y a deux jours, Carlota m'avait signalé un lien vers un article évoquant le programme d'euthanasie "Aktion T4" promu par le régime nazi. Voir ici: Le courage de dire non




 

Aktion T4 : « le Reichsleiter Buhler et le Dr Brandt sont chargés, sous leur responsabilité, d’élargir les compétences des médecins qu’il conviendra de désigner nommément, afin qu’il puisse être accordée une mort charitable aux malades jugés incurables à vue humaine, après un examen très critique de leur état de santé » . Adolf Hitler 1er September 1939.




 

Ce matin, l'actualité française nous invite à nouveau à y réfléchir... :
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Source
Au terme de trois semaines d'une polémique nourrie, le cas du docteur Bonnemaison, urgentiste à l'hôpital de Bayonne soupçonné d'avoir pratiqué des injections ayant entraîné la mort de quatre patientes en fin de vie, va prendre aujourd'hui un tour judiciaire décisif. Ce matin à 9 heures, la chambre de l'instruction de Pau va examiner l'appel interjeté par le parquet contre la remise en liberté du médecin. Cette demande du procureur est soutenue par le parquet général, favorable lui aussi au mandat de dépôt. Âgé de 50 ans, le docteur Nicolas Bonnemaison a été mis en examen le 12 août dernier pour «empoisonnement sur personnes particulièrement vulnérables».

Depuis le début de l'affaire, l'urgentiste a la faveur d'un important mouvement de soutien à l'échelon local. Quatre jours après sa mise en examen, près de 400 personnes, dont des membres du corps hospitalier, s'étaient rassemblées à l'hôpital de Bayonne. À bulletins secrets, l'Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques avait décidé de ne pas porter plainte contre lui devant la chambre disciplinaire du Conseil régional de l'ordre...




La prophétie de Von Galen

Vito Punzi
La Bussola
09/05/2011

Comme n'importe quelle dictature , le Troisième Reich s'est lui aussi nouuri de la cécité, du mensonges et de la désinformation. Raison pour laquelle la vérité, c'est-à-dire le «dévoilement de la réalité», tel que défini par le philosophe allemand Josef Pieper, est toujours le plus grand ennemi des dictatures. Et ce fut bel et bien un dévoilement qu'accomplit le 3 août 1941 l'évêque de Münster, Clemens von Galen (1878-1946), quand dans une homélie, il condamna le plan d'euthanasie élaboré par les nazis, qui prévoyait l'assassinat en masse des malades mentaux. « Dans la période la plus sombre, il a soulevé la lampe de la vérité et il a montré le courage de l'opposition à la puissance de la tyrannie», a déclaré Benoît XVI le 5 Octobre 2005 à l'occasion de la béatification de von Galen, devenu par la suite cardinal.

A l'époque, ce courage, tous les évêques ne l'ont pas eu. Tant et si bien que von Galen ne parvint pas à convaincre la Conférence épiscopale allemande pour une prise de position commune en défense de la vie et de la loi naturelle. D'où la décision de monter seul en chaire, bien conscient du risque qu'il allait courrir: «Il y a des devoirs de conscience», dit-il, «dont on ne peut se libérer et qui doivent être accomplis, quel que soit le coût, même celui de sa propre vie». Ce sermon, avec deux autres tout aussi enflammés (ceux contre la Gestapo et contre l'expropriation des monastères) ont été reproduits à plusieurs reprises et les Alliés eux-mêmes le lancèrent de leurs avions sur les villes allemandes. Grâce à son sermon du 3 août, ses compatriotes eurent connaissance de l'anéantissement déjà en cours des malades mentaux et des handicapés, et on peut supposer qu'à partir de ce moment, le régime fut contraint d'utiliser une plus grande discrétion, si bien que beaucoup purent avoir la vie sauve.

La loi sur l'euthanasie avait été promulguée le 1er Septembre 1939 , le jour-même du commencement de la guerre, mais le régime fit tout son possible afin que le public et le peuple allemand ne soient pas mis au courant de son application. Le premier à la dénoncer fut le cardinal de Berlin, Adolf Bertram, avec un dur écrit envoyé à la Chancellerie du Reich en août 1940, par lequel il appelait l'attention sur «la reconnaissance de la valeur irremplaçable de la personne humaine». Mais ce qu'eut le courage de faire von Galen, après avoir découvert quelle était la réalité de l'Allemagne nazie, fut un pas de plus . Les exemples qu'il fut en mesure de citer rendaient sa dénonciation encore plus incisive: «Le premier convoi de condamnés à mort sans aucune faute est parti de Marienthal. Et de la maison de santé de Warstein, je sais que huit cents malades, ont déjà été emportés».

Le sermon de von Galen accrut énormémént la colère des nazis . De hauts responsables du parti demandèrent que l'évêque fût soumis à un procès public et finalement pendu sur la place de la cathédrale de sa ville natale. Goebbels et Hitler considérèrent toutefois qu'une telle solution en temps de guerre, aurait causé plus de mal que de bien; le "Lion de Münster", comme il était déjà appelé parmi les fidèles de son diocèse, était désormais devenu trop connu. La répression se concentra donc sur les prêtres (dix d'entre eux furent emmenés dans des camps de concentration) et les laïcs (dont beaucoup ont été emprisonnés pour avoir diffusé le sermon). Le règlement des comptes avec le clergé et avec von Galen, dans l'intention des dirigeants nazis, se ferait après la «victoire finale».

Au-delà du contexte historique dramatique dans lequel elles ont été prononcées, on doit également reconnaître aux paroles de von Galen une forte valeur prophétique:
«Tu ne tueras pas! Ce commandement de Dieu, l'unique Seigneur qui a le droit de décider de la vie et la mort, est écrit dans le cœur de l'homme depuis le début des temps, bien avant que Dieu sur le mont Sinaï, annonce aux enfants d'Israël, en de coutes phrases gravées dans la pierre, sa loi morale».
Relues aujourd'hui, on réalise très vite ce qu'elles ont à voir avec notre époque, soumise non plus à une dictature politico-militaire, mais à celle du «mainstream».
«Si nous admettons que quelqu'un a le droit de tuer ses semblables jugés improductifs [...]"», a encore écrit le Lion de Münster, alors on pourra donner librement la mort aux malades incurables, aux handicapés, aux invalides du travail et de guerre et à tous ceux qui, en vieillissant, deviennent improductifs ».
La question radicale posée alors par von Galen résonne aujourd'hui plus que jamais dans sa vérité: "Avons-nous le droit de vivre seulement aussi longtemps que nous sommes productifs, aussi longtemps que les autres nous reconnaissent comme productif?»




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