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Homélie de la Pentecôte

L'Esprit Saint unit l'Eglise dans la diversité, quand Babel impose la culture de l'uniformité. (23/5/2010)

Ma traduction (partielle) de l'homélie du Saint-Père:
Texte en italien ici.

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Chers frères et soeurs,

Dans la célébration solennelle de la Pentecôte, nous sommes invités à professer notre foi en la présence et en l'action de l'Esprit Saint et à en invoquer l'effusion sur nous, sur l'Eglise et sur le monde entier. Faisons donc nôtre, et avec une intensité particulière, l'invocation de l'Eglise: Veni, Sancte Spiritus!

Une invocation si simple et immédiate, mais en même temps extraordinairement profonde, jaillie avant tout du cœur du Christ. L'Esprit est en effet le don que Jésus a demandé et demande sans cesse au Père pour ses amis, le premier et le plus important don qu'il nous ait obtenu avec sa Résurrection et son Ascension au Ciel.
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Le récit de la Pentecôte dans les Actes des Apôtres - que nous avons entendu dans la première lecture (Actes 2:1-11) - présente le «nouveau cours» de l'œuvre de Dieu commencé avec la résurrection du Christ, une oeuvre qui implique l'homme, l'histoire et le cosmos. Du Fils de Dieu, mort et ressuscité et retourné chez le Père, s'exhale sur l'humanité, avec un pouvoir sans précédent, le souffle divin, le Saint-Esprit. Et que produit cette nouvelle et puissante auto-communication de Dieu?

Là où il y a des larmes et la division, elle crée l'unité et la compréhension. Elle déclenche un processus de réunification entre les différentes parties de la famille humaine, divisées et dispersées; les personnes souvent réduites à des individus en concurrence ou en conflit, une fois atteintes par l'Esprit du Christ, s'ouvrent à l'expérience de la communion, qui peut les entraîner, au point d'en faire un nouveau corps, un nouveau sujet: l'Eglise. C'est l'effet de l'œuvre de Dieu: l'unité; c'est pourquoi l'unité est un signe de reconnaissance, la "carte de visite" de l'Église tout au long de son histoire. Dès le début, depuis le jour de la Pentecôte, elle parle toutes les langues.

L'Eglise universelle précède les Églises particulières, et celles-ci doivent toujours se conformer à elle, selon un critère d'unité et d'universalité. L'Eglise ne reste jamais prisonnière de frontières politiques, raciales et culturelles; elle ne peut pas se confondre avec les États et même avec les Fédérations d'États, parce que son unité est de nature différente et aspire à traverser toutes les frontières humaines.

De cela, chers frères, dérive un critère pratique de discernement pour la vie chrétienne: quand une personne ou une communauté, se referme, dans sa manière de penser et d'agir, c'est un signe qu'elle s'est éloignée de l'Esprit Saint.

Le chemin des chrétiens et des Églises particulières doit toujours se mesurer à celui de l'Eglise une et catholique, et en harmonie avec elle. Cela ne signifie pas que l'unité créée par l'Esprit Saint est une sorte d'égalitarisme. À l'opposé, c'est là plutôt le modèle de Babel, à savoir l'imposition d'une culture de l'unité que l'on pourrait appeler «technique». La Bible, en fait nous dit (cf. Gn 11:1-9) qu'à Babel, tout le monde parlait une seule langue. A la Pentecôte, au contraire, les Apôtres parlent des langues différentes afin que chacun comprenne le message dans sa propre langue. L'unité de l'Esprit se manifeste dans la diversité de la compréhension.
L'Eglise est par sa nature une et multiple, destinée comme elle l'est à vivre avec toutes les nations, tous les peuples, et dans les contextes sociaux les plus divers. Elle ne répond à sa vocation, d'être signe et instrument d'unité de tout le genre humain (cf. Lumen gentium, n. 1) que si elle reste indépendante de tout Etat et toute culture particulière. Toujours et partout, l'Eglise doit être vraiment catholique et universelle, la maison de tous où chacun peut se retrouver.
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À la Pentecôte, l'Esprit Saint se manifeste comme le feu. Sa flamme est descendue sur les disciples réunis, elle s'est allumée en eux et leur a donné la nouvelle ardeur de Dieu. Ce que le Seigneur Jésus avait prédit se réalise: «Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu'il fût déjà allumé» (Luc 12:49). Les Apôtres, avec les croyants des différentes communautés, ont porté cette flamme divine jusqu'aux extrémités de la Terre, ils ont ouvert ainsi un chemin pour l'humanité, un chemin de lumière, et ils ont coopéré avec Dieu qui, avec son feu, veut renouveler la face la terre.

Comme ce feu est différent de celui de la guerre et des bombardements! Comme il est différent, l'incendie du Christ, propagé par l'Eglise, comparé à ceux allumés par les dictateurs de toutes les époques, encore au siècle dernier, laissant derrière eux la terre brûlée. Le feu de Dieu, le feu de l'Esprit Saint, est celui du buisson ardent (cf. Ex 03:02). C'est une flamme qui brûle mais ne détruit pas, et qui même, en éclatant, fait émerger la partie la meilleure et la plus vraie de homme, comme en une fusion révèle sa forme intérieure, sa vocation à la vérité et l'amour.
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Nous avons déjà noté que la flamme de l'Esprit Saint brille mais ne brûle pas. Et pourtant, elle opère un changement, et doit donc consummer quelque chose dans l'homme, les scories qui le corrompent et font obstacle à sa relation avec Dieu et avec le prochain. Cet effet du feu divin, cependant, nous effraie, nous avons peur d'être «brûlé», préférant rester comme nous sommes. C'est parce que souvent, nos vies sont établies selon la logique de l'avoir, de la possession et de ne pas se donner. Beaucoup de gens croient en Dieu et admirent la figure de Jésus-Christ, mais quand on leur demande de perdre quelque chose d'eux-mêmes, alors ils reculent, ils ont peur des exigences de la foi.

Il y a la peur de devoir renoncer à quelque chose de beau, auquel nous sommes attachés, la peur que suivre le Christ nous prive de la liberté, de certaines expériences, d'une partie de nous-mêmes. D'un côté nous voulons être avec Jésus, le suivre de près, d'un autre nous avons peur des conséquences que cela entraîne.

Chers frères et sœurs, nous avons toujours besoin de nous entendre dire ce que le Seigneur Jésus rappelait souvent à ses amis: "N'ayez pas peur".
Comme Simon Pierre et les autres, il nous faut laisser sa présence et sa grâce transformer notre cœur, toujours sujet aux faiblesses humaines. Nous devons savoir reconnaître que perdre quelque chose, y compris soi-même pour le vrai Dieu, le Dieu d'amour et de vie, c'est en fait gagner, et se retouver plus pleinement.

Qui se confie au Christ expérimente déjà dans cette vie la joie et la paix du cœur, que le monde ne peut donner, et ne peut pas nous enlever dès lors que Dieu nous en a fait don. Cela vaut donc la peine de se laisser toucher par le feu du Saint-Esprit! La douleur que cela nous cause est nécessaire à notre transformation. C'est la réalité de la croix: ce n'est pas pour rien que dans le langage de Jésus, le feu est avant tout une représentation du mystère de la croix, sans lequel il n'y a pas de christianisme.

Par conséquent, éclairé et consolé par ces paroles de vie, nous élevons notre invocation: Viens, Esprit Saint! Allume en nous le feu de ton amour! Nous savons qu'il s'agit d'une prière audacieuse, avec laquelle nous demandons à être touchés par la flamme de Dieu, mais nous savons que cette flamme - et elle seule - a le pouvoir de nous sauver. Nous ne voulons pas, pour défendre notre vie, perdre la vie éternelle que Dieu veut nous donner. Nous avons besoin du feu de l'Esprit Saint, parce que seul l'amour rachète. Amen.

© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana

Après le Regina Caeli

Je salue avec affection les pèlerins de langue italienne, en particulier les membres du Mouvement pour la Vie, qui promeut la culture de la vie et aide concrètement de nombreuses jeunes femmes à mener à terme une grossesse difficile. Chers amis, avec vous je me souviens des mots de la bienheureuse Teresa de Calcutta: "Ce petit enfant, né et à naître, a été créé pour une grande chose: aimer et être aimé.

Concert offert par le patriarche Cyril 1er Autorité, hiérarchie, service