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Lybie: le témoignage du vicaire apostolique

Un témoignage décapant, et à contre-courant, d'un témoin direct. Interviewe sur La Bussola. (23/3/2011)

On peut supposer sans risque de se tromper qu'il est l'une des sources d'information du Saint-Père pour la Lybie, si l'on se souvient que ce dernier expliquait à Peter Seewald, dans Lumière du Monde, qu'il s'informait plus volontiers dans la rencontre directe avec les évêques du monde entier que par la lecture des journaux (p.105):

Je ne peux naturellement pas lire tous les journaux ni rencontrer un nombre illimité de personnes. ... Ce qui compte le plus pour moi, ce sont les rencontres avec les évêques du monde entier. Ils ont les deux pieds sur terre et ne viennent pas par lubie mais pour parler avec moi de l'Église dans leur pays et de la vie dans leur pays. Je peux ainsi découvrir les choses de ce monde de manière très humaine, personnelle et réaliste, et même les observer de plus près qu'en lisant le journal. De cette manière, j'obtiens de nombreuses informations de fond.

-> Relire aussi:
Le vicaire apostolique en Lybie croit au dialogue

-> Article ici:
La Bussola. Ma traduction.

Le vicaire apostolique de Tripoli: "Assez de bombes, elles font des victimes civiles"
Riccardo Cascioli
23-03-2011

"Assez, assez. Arrêtons cette absurdité. C'est déraisonnable, il n'y a pas de raison à tout cela. Et de toutes façons, la violence ne résout rien. Il faut proclamer une trêve pour offrir la possibilité d'un dialogue". Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, vicaire apostolique de Tripoli, quarante ans de Libye depuis divisée entre Tripoli et Cyrénaïque, est profondément secoué par les événements de ces derniers jours. "Quand la nuit tombe, cela devient un cauchemar. La nuit dernière (la nuit entre lundi et mardi, ndlr )ils ont commencé à bombarder Tripoli à 21h30, ils ont fini après 3 heures du matin. Et ce n'est pas la première nuit. Vous savez ce que cela signifie, des heures et des heures dans ce plilonnement? Comment les gens peuvent vivre dans ces conditions? ".
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- Mgr Martinelli, que se passe-t-il à Tripoli, comment est la situation?
- On vit dans la peur. Ces bombardements sont horribles et il est difficile de savoir où ils veulent en venir. Si l'objectif est quelques sites militaires, à cette heure, avec toutes les bombes larguées, tout devrait être déjà fini. Et en fait, non, ça continue.

- En est-il résulté des dommages et des victimes civils?
- Avec cette intensité de bombardements, il est impossible qu'il n'y ait pas de victimes parmi les civils. Il y a beaucoup de blessés, je le sais directement à partir de sources hospitalières. Pour le reste, il faut considérer qu'autour des objectifs militaires, il y a aussi des quartiers où les gens vivent normalement. Peut-on raisonnablement penser qu'il n'y a pas de conséquences pour eux? Et puis il n'y a pas seulement des blessures physiques, les bombes ne sont pas des caresses, elles font mal aussi moralement et psychologiquement.

- Vous dites qu'il n'y a pas de raison, mais on parle de massacres de civils par Kadhafi.
- Écoutez, je ne suis pas en mesure de confirmer la nouvelle de massacres. Peut-être y a-t-il eu des réponses lourdes de la part des militaires, mais il faut aussi être prudent, car la télévision arabe Al Jazeera a diffusé de nombreuses fausses nouvelles ces dernières semaines.

- Lors des journées chaudes de la révolte, on a aussi parlé de bombardements sur les civils par Kadhafi à Tripoli.
- Je ne crois pas. Al Jazeera a également déclaré qu'il avait bombardé et détruit la cathédrale de Tripoli, mais ce n'est pas vrai: la cathédrale est intacte et nous, religieux catholiques, n'avons jamais subi aucun type de violence.

- Mais Kadhafi est vraiment seul contre tout le peuple libyen?
- A Tripoli, il bénéficie certainement d'un certain soutien populaire. Et les gens considèrent ces attaques incompréhensibles.

- À Benghazi, la situation n'est pas aussi calme.
- Il s'agissait d'une crise interne, une crise qui a aussi un motif générationnel: il y a beaucoup de jeunes dans ce pays, ils aspirent à un avenir différent. De toutes façons, c'était une crise interne, qui pouvait être résolue par le dialogue, parce que les gens en Libye ne sont pas va-t-en-guerre. Et même, des canaux ont été déjà activée: le Islamic Call Society, par exemple, une association islamique répandue dans le monde entier, mais née en Libye, s'activait dans le pays - et au-delà - pour entamer un dialogue entre les parties. Mais cette intervention incompréhensible de Europe a fermé toute disponibilité au dialogue, toute possibilité de résoudre la crise. Parce que la violence n'apporte pas la paix. Et là, nous voilà face à une nouvelle forme de colonialisme. Où veulent-ils en venir? De cette façon, on n'aime plus la civilisation de l'Europe.

- On a été impressionné par la façon dont la France a entraîné d'autres pays dans la guerre à Kadhafi.
- La France cherche probablement un leadership dans la région, et elle s'est mise en tête d'apporter un nouvel ordre en Libye. Mais elle a commis une faute très grave. Et le fait que l'Italie ait suivi rend amer: elle aurait pu jouer un rôle de médiateur, et au contraire rien. Et surtout, on est en train est de détruire un travail de quarante ans qui commençait à porter ses fruits.

- Pouvez-vous expliquer mieux?
- N'oublions pas qui était Kadhafi dans les années 70, avec son financement du terrorisme, il était une menace. Mais depuis de nombreuses années, on a fait un travail précieux, et on était arrivé à une situation d'amitié avec l'Italie et avec l'Europe, dont on commençait à jouir des fruits.

Parvis des gentils, revue de presse Mon premier sentiment a été l'admiration