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Lampedusa, une poudrière

L'Archevêque d'Agrigente, l'autorité ecclésiastique compétente, ex-président de la Caritas, écrit une lettre d'appel au secours au président Napolitano. (23/3/2011)

La situation empire, à Lampedusa, côté humain, elle devient dramatique (voir par exemple ici: http://www.mediaslibres.com/...) mais du côté des medias français, c'est le black-out scandaleux et total (pensez donc! les habitants de Lampedusa sont de vilains racistes, et le maire un affreux membre d'un parti lui aussi "raciste et xénophobe".
Circulez, y'a rien à voir!
C'est vrai que si on tape dans Google "Lampedusa", et qu'on recherche les actualités, on ne trouve pas grand chose de français.
Par exemple, ça:



Ou encore (la palme!!) ça, sur l'inénarrable site du Monde:



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Face à l'urgence vraiment dramatique, l'archevêque d'Agrigente, l'autorité ecclésiastique compétente, ex-président de la Caritas, donc peu suspect d'être "raciste", a (enfin, dirons-nous, et sur un ton assez alambiqué) écrit une lettre au Président Napolitano. Cette lettre vient d'être publiée sur le site de la CEI.
Salvatore Izzo, le vaticaniste de l'Agence AGI, en a reproduit les extraits les plus significatifs.
Ma traduction.

Lampedusa, l'évêque de l'île, à Napolitano: Il y a des citoyens série B.
Lampedusa est une poudrière
Salvatore Izzo
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"En tant que pasteur de cette terre, je lance un appel aux institutions italiennes et européennes afin que les droits humains des migrants et les besoins légitimes des Lampedusiens ne sont pas violés", écrit au président Giorgio Napolitano, l'archevêque d'Agrigente, l'autorité compétente à Lampedusa, en faisant valoir, pour ceux qui résident dans cette île "non seulement le droit de citoyenneté, mais aussi l'exigibilité du droit".
"Nous assistons - dit Mgr Francesco Montenegro dans sa lettre, publiée aujourd'hui sur le site Web de la CEI - à un intérêt de la part de l'Etat envers Lampedusa totalement partial, exclusivement tourné vers la gestion du triste problème du débarquement, une urgence qui a duré trop longtemps pour l'appeler ainsi, et qui est le plus souvent exploitée pour attirer l'attention sur des problèmes "autres" qui sont certainement mieux gérés, mais qui ne peuvent détourner l'attention sur les conditions de vie de Lampedusa, et en plus, de Linosani".
"Il n'est pas possible - observe l'évêque, qui a été président de la Caritas italienne - de permettre que, dans notre État moderne il y ait différentes catégories de citoyens, comme si elles étaient des équipes de football de division A et B".
"Je suis tenté de me poser la question: si Lampedusa et Linosa, au lieu d'être des îles dans la mer, avaient été proches d'une ville importante, les décideurs se seraient-ils comportés ainsi?
"Je réclame au nom de mon peuple - lit-on dans la lettre à Napolitano - que le droit de citoyenneté, qui couvre tous les citoyens italiens, soit non seulement reconnu dans ces deux îles, mais rendu possible, et qu'il puisse se traduire, de principes théoriques, en actions, services, qui améliorent la qualité de vie des personnes vivant dans ces belles terres de la Méditerranée".

Pour faire face à la situation d'urgence due à la présence de milliers d'immigrants sur l'île de Lamepedusa, il faut "un programme d'accueil efficace et la création de centres répartis sur le territoire italien, de telle sorte que l'accueil ne repose pas uniquement sur l'île qui pourrait se transformer en baril de poudre".

"Les transferts du centre - dénonce-t-il - sont inexplicablement lents, et doivent être immédiatement renforcés pour soulager le centre d'accueil et éviter à la fois les troubles à l'ordre public, et l'effondrement de l'économie locale, basée principalement sur le tourisme. Une attitude différente ne rendrait pas justice à une population qui a montré une grande sensibilité envers un exode de proportions non plus "physiologiques", mais caractéristique d'une véritable crise humanitaire, et susceptible de dégénérer encore plus en raison de l'instabilité en Afrique du Nord. "
Dans la lettre datée du 18 Mars, mais rendue publique seulement aujourd'hui, l'évêque réaffirme la disponibilité de son diocèse à faire tout son possible pour remédier à la situation, mais admet que "le projet de réaliser un camp de tentes (de réfugiés) à Lampedusa, pour lequel nous avons aussi été invités à mettre à disposition les locaux de la "Maison de la fraternité" paroissiale, s'il peut être une réponse précaire pour fournir un toit en attendant un transfert des réfugiés, doit être dépassé au plus vite.
"Lampedusa doit être un lieu de transit pour les immigrants et non pas un lieu d'accueil durable autrement l'île risques l'implosion".
"Compte tenu de la situation et l'ampleur des migrations, il faut plus de collaboration entre les institutions et un rôle plus actif de l'Union Européenne, pour une action qui protége, comme je l'ai dit, les droits des réfugiés comme ceux des citoyens de Lampedusa et Linosa. En ce sens, selon l'archevêque, "l'effort de toutes les institutions et à tous les niveaux doit se pencher sur cette situation d'urgence, donnant les réponses civiles qui sont dues à des gens qui ont fui une situation dramatique dans leur pays... Mais en même temps, on ne peut donner le sentiment que la population innocente de Lampedusa doit payer un prix trop élevé pour la seule raison qu'elle est géographiquement confinée à un territoire considéré comme l'accès le plus immédiat vers l'Europe pour ceux qui viennent d'Afrique du Nord. "

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