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Un gâteau d'anniversaire empoisonné

mais très représentatif d'un certain courant "libéral": celui offert par le journaliste espagnol José Manuel Vidal. Traduction de Carlota (16/4/2011)



J’ai sollicité Carlota pour traduire cet article du site espagnol http://blogs.periodistadigital.com/
Titre alléchant, jolie image.
C’est la seconde fois que nous rencontrons l’auteur, José Manuel Vidal, dans ces pages, et je regrette de dire que j’avais depuis lors oublié son nom (1)
Carlota, m’écrit non sans humour : « j'ai failli en manger ma souris, mais j'ai tout traduit pour que vous voyiez ce que cela donne ». Elle a agrémenté sa traduction de commentaires assez musclés… que je ne reproduis pas, pour ne pas engager de polémique, un jour de fête.
Certes, tout le monde a le droit de souhaiter au Saint-Père un bon anniversaire (et même de lui dire ce qu’il a envie de lui dire, pourquoi pas ?). Je n’ai lu aucun souhait dans la presse française, même catholique, donc on pourrait dire dans ce cas que c’est mieux que rien, venant d’un collaborateur de la presse « libérale ». Et on ne boudera pas le plaisir de lire des phrases comme celles-ci : « Benoît XVI est en forme physiquement et surtout mentalement. Le Pape savant. Le Pape intellectuel. Le premier Pape théologien qui a même le temps d’écrire des livres de théologie profonde sur Jésus Christ » ; ou bien : « C’est le moment de prier pour le Pape Ratzinger et de lui souhaiter bonne chance. Pour de nombreuses années, Votre Sainteté, que Dieu vous bénisse ! »
Alors, quel est le problème ?
Eh bien, les prétendus « vœux » d’anniversaire ne sont qu’un prétexte, et tournent au catalogue de revendications gauchisantes, constituant une synthèse pénible de ce que les « catholiques adultes » attendent de l’Eglise depuis trop longtemps. On est très proche du prêtre australien « gaudium et spes » rencontré pas plus tard que ce matin (cf. Some Gaudium and No Spes) , l’agressivité en moins….

[En gras, les passages contestés!]

Bon anniversaire, Votre Sainteté.
(Source)

Aujourd’hui le Pape Ratzinger fête ses 84 ans. Et, au moins extérieurement, il semble être en pleine forme. Et cela, alors qu’il était arrivé sur le trône pontifical, avec une petite santé d’après ce qu’on disait. Il semble même avoir rajeuni. On murmure à Rome qu’il pourrait arriver jusqu’à ses 90 ans, ce qui tronquerait la carrière de beaucoup de ceux qui cherchent des pouvoirs ecclésiastiques. Benoît XVI est en forme physiquement et surtout mentalement. Le Pape savant. Le Pape intellectuel. Le premier Pape théologien qui a même le temps d’écrire des livres de théologie profonde sur Jésus Christ.

On le donnait comme un Pape de transition, un Pape de bref passage et il est en train de se transformer en un Pape de l’essentiel, celui il revient d’assumer tout le bon et le mauvais de son “bien aimé” prédécesseur. Parce qu’un Grand Pape comme Wojtyla, avec ses 25 ans à la tête de l’Église, a laissé des repères inégalables mais aussi beaucoup d’affaires en suspens. La plus douloureuse, sans doute, celle de la pédopholie.

Et le Pape Ratzinger s’est transformé en “Balayeur de Dieu” et il ne tremble pas à l’heure de nettoyer ce que lui même a défini comme “saleté’ et “scandale” des pommes pourries du clergé abuseur. Cela semblait une tâche bien trop vaste. Il paraissait que lorsqu’il l’a commencé, il allait succomber dans sa tentative. Il semblait qu’elle irait jusqu’à entraîner le Pape même et, avec lui, l’Église catholique dans le discrédit le plus total et jusqu’aux trottoirs de la société. Mais il a atteint son objectif.

Autre affaire en suspens, également de fond, celle de l’involution de l’Eglise (ndt: un mot que Vidal affectionne! voir note (1)). Avec le Pape Wojtyla, le balancier de l’Église s’est incliné tellement à droite que le Pape Ratzinger s’est vu obligé de le recentrer.. Avec la très forte oppositions des hommes forts de l’Église-forteresse qui perdent du pouvoir. Même à l’intérieur de la Curie, où quelques uns de ces champions de l’affrontement avec le monde ne cessent de mettre des bâtons dans les roues du Pape.

Placer le balancier de l’Église au centre pour pouvoir comprendre tout le monde. Parce que nous sommes tous de l’Église et pas seulement ceux qui s’autoproclament les élus, les purs, les cathares, ceux qui délivrent des cartes d’identité de la doctrine catholique. Et pour cela il a fallu qu’il écarte des sphères du pouvoir et du commandement de nouveaux mouvements (sans pour cela les éviter) et récupérer les ordres et congrégations religieuses. Dans les postes de commandement prolifèrent les salésiens comme le numéro deux, le Cardinal Bertone, ou les jésuites comme le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, et beaucoup d’autres religieux. Il a déjà obtenu (et ne n’est pas rien) que les ultra-catholiques cessent de penser que l’Église leur appartient en exclusivité.

Il lui reste cependant beaucoup à faire. Pour passer dans l’Histoire comme le Pape qui en a fini avec la pédérastie et sa dissimulation dans l’Église, il faudra qu’il réussisse deux objectifs qui ont été refusés à son prédécesseur, le Pape voyageur par antonomase (ndt nom propre utilisé comme nom commun, ex une poubelle,un harpagon, un JP II…): visiter Moscou et Pékin. Ou arriver à l’union convoitée (réelle et ferme) avec une des confessions chrétiennes. Et à un niveau plus interne, mettre l’église en route pour préparer un nouveau Concile, qui inaugurera de nouveau une étape du printemps de l’Église. Et qui mettra Église à jour dans les domaines si sensibles et urgents comme celui de la morale sexuelle (préservatif inclus pour lutter contre le Sida), la présence de la femme (qui clame au ciel), la redéfinition des ministères de l’Église (avec ou sans célibat) ou l’acceptation pleine de joie et sans peurrs du pluralisme et de la recherche théologique libre dans l’Église.

Mais surtout, Votre Sainteté, nous avons besoin d’illusion. Nous sommes comme éteints, abattus, fatigués, épuisés. Nous avons besoin des piles neuves du souffle de l’Esprit. Qu’il nous transforme en une seule famille de frères qui s’aiment et à qui d’autres puissent dire comme disaient les premiers : « Regardez comme ils s’aiment ! »

Nous avons besoin votre sainteté, comme vous le savez bien, d’une Eglise du bon Samaritain, servante, qui étreint la main de la société d’aujourd’hui et du courage, des encouragements, de l’espoir et surtout, du sens de la vie . Parce que c’est ce que nous demandent les gens et ce que dans bien des cas nous ne leur donnons pas. Et en agissant ainsi nous trompons l’Évangile et nous cessons de proclamer le Royaume de Dieu

Il n’est pas facile de gouverner un navire de plus d’un milliard de passagers. Chacun avec ses « philies » et ses phobies, son idéologie et sa façon d’être et de pensée. Ce n’est pas facile de gérer l’héritage d’un pontificat comme celui de votre prédécesseur, rempli d’ombres et de lumière. C’est le moment de prier pour le Pape Ratzinger et de lui souhaiter bonne chance.
Pour de nombreuses années, Votre Sainteté, que Dieu vous bénisse !

José Manuel Vidal


Note (1)

J’ai retrouvé (benoit-et-moi.fr/2010-II/.. ) un article de lui que Carlota avait déjà traduit à ma demande , et qui permet de situer le personnage. Elle écrivait alors:
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José Manuel Vidal est le spécialiste des questions religieuses pour le journal espagnol « El Mundo » (journal libéral, mais non conservateur, en bref, la tendance de notre « Monde » et notre « Figaro » nouvelle génération) et directeur du portail internet « Religión digital ».
Je n’apprécie guère ce journalise archétype du « catholicisme adulte ». Il a été prêtre catholique (et a notamment étudié au Québec), rendu à l’état laïc il y a 20 ans, il est marié et père de famille. Il a notamment écrit en 2003 un livre sur Jean Paul II, « Habemus Papam : de Juan Pablo II al Papa del Olivo ». Lors d’un entretien en janvier dernier avec une journaliste évangéliste espagnole, il a, entre autre, déclaré : « l’Église Catholique souffre d’un processus d’involution brutale (ndt involution : ensemble de phénomènes de sclérose et d’atrophies de la vieillesse !) depuis trente ans. Cette involution l’a conduit à une espèce de talibanisation. L’Église Catholique se sent attaquée et agressée de toutes parts et cela la porte à s’enfermer sur elle-même, dans un ghetto, en recherche de sécurité […]

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