Articles Images La voix du Pape Lecture, DVD Visiteurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Visiteurs

Visiteurs


Le parvis des gentils, à Paris Catastrophe au Japon Jésus de Nazareth L'appel des théologiens allemands Béatification de JP II Assise Crise du monde arabe, et retombées Des nouvelles du site

La lettre de Jeannine

Sa chronique très attendue, qui passe méticuleusement en revue les évènements du mois écoulé (28/3/2011)


En cadeau, et pour la remercier cette photo...

Chère Béatrice,

Grâce à ce temps de répit, du moins que j'ai jugé tel, j'ai essayé de reprendre de bonnes habitudes pour lire la presse: ne pas chercher systématiquement les articles parlant de notre Pape quitte à ne pas lire le reste ou à simplement le survoler. C'est ainsi que j'ai lu dans La Croix l'article de Pietro de Paoli, écrivain (1) . Je sais bien que pour un article il lui était difficile de raconter l'histoire de son prudent anonymat mais j'ai été surprise. S'agit-il bien du même personnage? passer de personnage influent de la Curie à simple écrivain me gêne beaucoup. ...
J'ai traduit, avec un Italien, le livre de G. Gänswein en français. Il reprenait ce que j'avais fait et me demandait mon avis lorsque plusieurs mots français pouvaient convenir pour la traduction italienne qu'il proposait. Les cours de 2 heures passaient très vite. Outre les choses que j'ai apprises pour cette langue ce travail a eu l'avantage de me faire me replonger dans les voyages de Benoît XVI.

J'ai repris dans le site du Vatican certains discours prononcés et c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai retrouvé le visage souriant de notre Saint-Père au cours de ses déplacements. Un survol de cinq années de pontificat vues par un observateur attentif et tout acquis à son sujet a été pour moi un temps loin des soucis.

Les théologiens allemands devaient avoir envie de faire parler d'eux. Se sont-ils rendormis? Il faut bien parfois jeter un pavé dans la mare pour se donner l'impression d'exister, d'être important; faire parler de soi : quelle jouissance!!!

Le 26 février Benoît XVI avait reçu les membres de l'Académie Pontificale pour la Vie.
J'avais lu ou entendu que les media allaient se déchaîner toujours pour les mêmes motifs: les "non" de Benoît XVI pour la contraception, l'avortement, le mariage homosexuel,....J'ai donc guetté et comme Sœur Anne je n'ai rien vu venir. Tout espoir n'est pas perdu: la polémique est peut-être en cours de gestation. Benoît XVI a une position très arrêtée, très ferme sur ces sujets qui fâchent: on ne peut être le chef de l'Eglise catholique et permettre tous les changements souhaités par certains. On peut essayer de faire preuve de souplesse, de compassion mais pas au point de rendre envisageable de jeter le bébé avec l'eau du bain.

Jésus de Nazareth 2 est sorti avec la double signature et c'est logique. Une fois de plus on retrouve l'homme libre qui assume la fonction avec beaucoup de force, beaucoup de soin, beaucoup de conviction pour être encore et encore un bon ouvrier dans la vigne du Seigneur mais Joseph Ratzinger, dont la fête est célébrée le 19 mars, n'est pas pape. Il est bien la bête de somme du Seigneur mais ses rares temps libres il les occupe à écrire car il aime cela. Il avait déjà tenu tête à son prédécesseur lorsqu'il était cardinal et la promotion suprême ne l'a pas fait tout abandonner pour la fonction. Ecrire est une détente pour lui. Noircir des pages qui recueillent le fruit de ses pensées, de ses lectures, de ses études au milieu des ses amis les livres , procure à ce Pape érudit une grande satisfaction. Il aime le silence non pas pour s'isoler mais parce que, avec lui, le silence est habité par tout ce que ce grand esprit, à l'intelligence hors norme, a emmagasiné au fil des années qui passent. Il voudrait écrire un troisième volume, "un petit livre"dit-il, je prie Dieu de lui accorder cette grâce.

J'ai beaucoup aimé la messe du 5 février pour la consécration de cinq évêques qui sont des cardinaux déjà en place à la Curie. Benoît XVI attache de l'importance à cette cérémonie car la pourpre cardinalice est une promotion alors que la charge d'évêque est un sacrement. Dans cette différence bien soulignée on retrouve le pasteur qui confirme qu’être carriériste n'est pas compatible avec une charge d'Eglise; il faut être avant tout serviteur. Benoît XVI était très souriant et j'ai remarque l'évêque chinois qui saluait avec beaucoup de facilité, il était visiblement heureux. J'aime ces grandes cérémonies, bien réglées sans pour autant devenir froides. Tout se met en place avec calme et l'on prend conscience que le temps de l'Eglise n'a rien à voir avec notre immédiateté.

L'internet dont Benoît XVI parle si bien sans le pratiquer est un vrai piège pour l'Eglise. Ses services de renseignements, aussi prestigieux soient-ils, ne rivalisent pas avec la rapidité, la fulgurance qui président à la diffusion des informations sur le Net. Benoît XVI a bien compris la leçon, à ses dépens, et cherche à exploiter au maximum ce formidable outil pour mettre en valeur son Eglise, pour la faire connaître et aimer.. Certains lui reprochent même d'avoir secoué l'apathie ambiante et parlent d'une reprise en main des cathos.

Les laïcards acharnés digèrent mal ce pape qui dit haut et fort ce qu'il pense sans caresser quiconque dans le sens du poil. Losrqu'il reçoit les Communautés Nouvelles il distribue les compliments mais aussi les mises en garde pour conserver le bon cap : Dieu. On ne joue pas à l'apprenti sorcier en se faisant plaisir avec des créations trop personnelles.
Les audiences et Angelus attirent une foule nombreuse, joyeuse. Dans les paroles prononcées notre Saint-Père parle de lui, sans grandiloquence et possède le don appréciable d'adapter sa prestation à l'auditoire, ainsi que doit le faire tout bon professeur.
Dans la catéchèse du 9 février il apprenait aux fidèles comment participer à la croissance de l'Eglise : en respectant la liturgie pour la messe et en lisant les Pères de l'Eglise pour la piété personnelle quotidienne.
Dans celle du 9 mars notre Benoît XVI expliquait le temps du Carême, l'itinéraire à parcourir, à suivre avec le Christ. Il y avait beaucoup de Français, d'Allemands avec une très belle chorale et un orchestre, de la joie et un pape très souriant.
Le 13 mars il pleuvait sur Rome mais la foule était présente et attendait. Les motocyclistes étaient là et réservaient à Benoît XVI un accueil très chaleureux. Ce dernier, très souriant, très applaudi, remerciait avec chaleur. Un geste de la main indiquait que des Français en groupe étaient dans la foule et des salutations en latin étaient adressées à des professeurs qui appréciaient.

Impossible d'oublier la visite, le 4 mars au Séminaire romain majeur de Rome pour, comme chaque année, la fête de Notre-Dame de la Confiance patronne de ce séminaire. L'arrivée du Pape en simple tenue blanche a été très applaudie, "viva il papa". Benoît XVI dit sa joie pour cette rencontre avec "ses" séminaristes. Yeux souvent mi-clos, la méditation du Saint-Père vient du fond de son cœur. Les mains fines accompagnent la pensée qui se déroule, profonde, exigeante, guidée par le vocabulaire précis, et qui s'appuie sur un cadre solide. C'est un va-et-vient entre son texte et son inspiration ( pour une partie très importante) qui lui permet d'exposer sa conviction, intime, vitale, qui lui donne la force de tout encaisser, de continuer par amour, par fidélité. Cette lectio divina était fort belle, du pur Benoît XVI. Tous les problèmes, tous les écueils font partie de son quotidien. Il sait donc parfaitement de quoi il parle. Cette voix douce soutenue par des mains légères qui ponctuent les paroles, le visage serein au sourire à peine esquissé parfois rendent, pour moi, cet homme infiniment attachant. Encadré par un cardinal et le Recteur du Séminaire, leurs visages tournés vers lui, ces deux personnages ne perdent pas un mot de son discours. Je ne parle pas des séminaristes qui tentent de s'imprégner de ses paroles, de sa sagesse, de sa foi. J’en ai repéré un qui paraissait un peu inquiet même. Le Pape a pris le repas du soir avec ses séminaristes. Sobriété du décor, des paroles prononcées avec clarté, conviction, sans mise en scène, que demander de plus à ce pasteur qui fêtera le 29 juin ses 60 années de sacerdoce avec une foi toujours aussi profonde malgré les innombrables questions qui doivent se poser à son esprit. Je suis admirative. C'était très beau très exigeant et il y avait tant de lui.

Le 25 mars le message de Benoît XVI pour le Parvis des Gentils a été simple, adapté à l'auditoire, exigeant. Il fallait ne pas être trop chaleureux afin de ne courir le risque d'être accusé de chercher à attirer la clientèle. J'ai été surprise de voir tant de personnes rentrer dans Notre-Dame pour le moment de prière. Ai-je mal évalué?

Ce jour, 27 mars, visite aux Fosses ardéatines de notre Pape, du pape allemand, titre tant aimé des media et qui a le don d'inspirer par anticipation F. Mounier dans un article de La Croix du 23 mars.
Allait-il parler des crimes commis par son pays, faire un nouveau mea culpa, aborder l'épineuse béatification de Pie XII? Raté, je sais que je ne suis pas dans le secret des dieux mais je me demande pourquoi ce journaliste s'est embarqué dans un canevas si compliqué pour une visite privée du Pape, tellement privée que KTO ne l'a mise dans son programme internet que ce matin ou hier fort tard. "Une occasion pour Joseph Ratzinger de s'exprimer tant sur l'histoire allemande que sur l'histoire italienne". Philippine de Saint-Pierre a donné à plusieurs reprises des détails sur cette sombre journée de mars 1944, de là à transformer ces précisions en cours d'histoire allemande et italienne je pense, mais cela est mon avis personnel, que ce n'était pas le but de cette rencontre. La cérémonie a été pleine de simplicité avec un Pape très disponible, prenant le temps de saluer, serrer des mains, d'écouter les paroles qui fusent vers lui. Il a été très applaudi. Son bref discours a un thème : le pardon et la paix ( pas du tout ce qui était attendu).
Devant ces mains qui se tendent, devant ces visages souriants, la silhouette blanche qui avance à pas lents paraît encore plus fragile: étrange contraste entre la perception extérieure de cet homme et la solidité intellectuelle et spirituelle du même personnage. Le recueillement du Saint-Père devant les tombes et les noms des 335 victimes et devant celles des prêtres assassinés se fait dans un cadre glacial. C'est le Cardinal di Montezemolo qui donne de nombreuses explications à un Benoît XVI attentif.
Sur un tout autre plan, j'ai apprécié de voir Domenico Gianni éclairer le chemin devant le Pape dans des endroits peu éclairés et avec un sol pas parfaitement plan. Le Grand Rabbin de Rome était présent et une gerbe de roses du Pape a été déposée devant la plaque commémorative.
Ce même jour, Angélus avec de très nombreux visiteurs.
Sandro Magister aura pu passer un bon dimanche puisque le Saint-Père a parlé de la Libye. Tout vaticaniste qu'il soit il a fait preuve d'impatience, nul n'est parfait.

Puisque vous nous avez parlé de ce film qui va sortir en Allemagne savez-vous comment on pourra se le procurer? merci d'avance. Dans les temps perturbés que nous traversons, il est apaisant, réconfortant d'entendre cet homme, ce Pape, n'oublier aucun de ses enfants pris dans la tourmente, encourager tout son troupeau, de par toute le terre, à aimer le Christ, à avoir confiance en Lui car Lui ne déçoit jamais.

Jeannine
* * *

(1) Cet article n'est disponible sur La Croix que pour les abonnés. Curieusement, je l'avais trouvé en italien sur ce site pas du même bord que moi, ce qui ne l'empêche pas d'être très riche http://www.finesettimana.org, et j'avais vaguement eu l'occasion de le re-traduire en français, sans en avoir eu le temps. A suivre...

Pour Jean-Paul II La nature est sans pitié