La prose magnifique du pape

En exclusivité, traduction d'un petit passage de "L'enfance de Jésus": l'Annonciation (20/11/2012)

>>> Ci-dessous, l'Annonciation: www.imagesbible.com/

Angela Ambrogetti rapporte les propos du directeur des éditions Rizzoli (éditeur de la version italienne) Paolo Mieli, lors de la conférence de presse de présentation du livre, ce matin: "le livre, dit-il, est presque un double livre: l'un théologique et un autre, de belle littérature".
Et Angela Ambrogetti ajoute (faisant sans doute allusion aux erreurs de traduction, notamment dans la version italienne, qui avaient émaillé la sortie du livre d'entretiens avec Peter Seewald - suscitant même des polémiques autour d'interprétations erronées):
"Reste à voir si les traductions seront à la hauteur de la prose magnifique du pape, rendue à la perfection par Ingrid Stampa pour la version italienne".

Mais la langue du pape est si pure qu'elle est étonamment facile à traduire (à en juger par la traduction d'Ingrid Stampa).

Des passages mis en ligne, et reproduits sur le site de Raffaella donnent un aperçu de sa beauté.
Parmi eux, celui-ci, qui raconte l'Annonciation, est particulièrement émouvant.
Je me permets de traduire la traduction d'Ingrid Stampa (texte en italien Raffa):

* * *

[Marie] se déclare la servante du Seigneur. «Qu'il me soit fait selon ta parole» (Lc 1,38).
Bernard de Clairvaux, dans une homélie de l'Avent, a illustré de façon dramatique, l'aspect émotionnant de ce moment.
Après l'échec de nos premiers parents, le monde tout entier est obscurci, sous la domination de la mort. A présent, Dieu est à la recherche d'une nouvelle entrée dans le monde. Il frappe à la porte de Marie. Il a besoin de la liberté humaine. Il ne peut pas racheter l'homme, créé libre, sans un «oui» libre à sa volonté. Créant la liberté, Dieu s'est, d'une certaine façon, rendu dépendant de l'homme. Son pouvoir est lié au «oui» sans contrainte d'une personne humaine. Ainsi, Bernard montre comment, au moment de la demande à Marie, le ciel et la terre, pour ainsi dire, retiennent leur souffle. Dira-t-elle «oui»? Elle s'attarde ... Peut-être que son humilité lui sera un obstacle? Pour cette unique fois - lui dit Bernard - ne sois pas humble, mais magnanime! Donne-nous ton «oui»! C'est le moment décisif, quand de ses lèvres, de son cœur, vient la réponse: «Qu'il me soit fait selon ta parole». C'est le moment de l'obéissance libre, humble et magnanime à la fois, dans laquelle se réalise la décision la plus élevée de la liberté humaine. Marie devient mère par son «oui».
Les Pères de l'Eglise ont parfois exprimé tout cela en disant que Marie a été conçue à travers l'oreille - autrement dit: à travers son écoute. A travers son obéissance, la Parole est entrée en elle, et en elle, elle est devenue féconde.
...