Le véritable enjeu du "mariage pour tous"

Biologie et homoparentalité, c'est le titre d'un article du Monde (*). Les apprentis sorciers sont bel et bien à l'oeuvre, et on est très loin de l'image mièvre d'un couple qui ne demande qu'à officialiser son amour. (23/11/2012)

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Non à la manipulation de la vie humaine (Joseph Ratzinger)
¤ Mariage homo ou mariage pour tous?

Il apparaît de plus en plus clairement que le "mariage pour tous" est le passage obligé pour que ce processus puisse s'accomplir.
La célérité avec laquelle le Président de la République est revenu sur ses propos apaisants, devant les maires de France, concernant le droit à l'objection de conscience, prouvent que ce n'est pas lui qui décide.

     

Nous ne savons pas tout ce qui peut encore arriver, à partir de quand cela arrivera et à quelle catastrophe cela conduira. Heureusement que nous ne le savons pas. Ce que nous savons, c'est qu'il nous faudra nous opposer à une telle mainmise sur l'existence humaine, allant jusqu'à la manipuler et en disposer. Il ne s'agit pas d'empêcher la liberté de la recherche scientifique ou le développement des possibilités techniques mais de défendre la liberté de Dieu et la dignité de l'homme car c'est cela qui est en jeu. Celui qui est parvenu à cette conviction à partir de sa foi - mais il y a aussi beaucoup de non-chrétiens qui la partagent - a le devoir d'intervenir pour que cette frontière soit perçue et considérée comme infranchissable.

Joseph Ratzinger (Voici quel est notre Dieu)

     

Biologie et homoparentalité

Laurent Alexandre
http://www.lemonde.fr/sciences/
25/10/2012
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Quelles limites pour les droits des homosexuels français ? Le débat est vif. En quelques décennies, ils ont acquis reconnaissance et protection ; ils revendiquent aujourd'hui plusieurs aménagements législatifs au nom de l'égalité : mariage, droit à l'adoption, accès aux techniques de procréation médicalement assistée et recours aux mères porteuses. Le président, François Hollande, a promis le droit au mariage et à l'adoption pour ces couples. Accordera-t-on demain aux homosexuels le droit de se reproduire ?

Pour l'instant, les gays français vont aux Etats-Unis ou en Asie, où un véritable marché de la fécondation in vitro et de la mère porteuse est organisé. Ils achètent sur Internet un ovule sur mesure et louent un utérus pour neuf mois. Les caractéristiques physiques des donneuses ainsi que leur quotient intellectuel sont particulièrement bien documentés sur ces sites. Les heureux parents reviennent avec un bébé et les autorités ferment les yeux. Tout juste ont-ils quelques tracasseries administratives pour la transcription de l'état civil de l'enfant en droit français. Toutefois, l'enfant n'est le fruit biologique que de l'un des deux parents, ce qui est source de frustration pour l'autre : les lesbiennes utilisent le sperme d'un tiers et l'ovule et l'utérus d'une des deux conjointes ; les gays se servent du sperme d'un des deux garçons et de l'ovule d'une femme qui peut être la mère porteuse, même si ce n'est pas obligatoire.

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La technique des cellules souche iPS (induced pluripotent stem cells = cellules souches pluripotentes induites) - dont l'inventeur japonais Shinya Yamanaka est lauréat du prix Nobel de médecine 2012 - permet de fabriquer des spermatozoïdes et des ovules à partir de fibroblastes, des cellules que l'on trouve sous la peau. Il est déjà possible de fabriquer un souriceau à partir de deux pères. Le passage de ces techniques à l'espèce humaine est juste une question de temps, et les associations homosexuelles militeront pour que ce délai soit bref. En outre, grâce aux cellules souches IPS, un même individu pourra produire à la fois des ovules et des spermatozoïdes. La seule limite, pour l'instant, étant que l'enfant d'un couple d'homosexuelles ne pourrait être qu'une fille.

Dans quelques décennies, les couples d'hommes pourront en outre bénéficier de l'utérus artificiel. Le biologiste et philosophe Henri Atlan - grand spécialiste du sujet - défend l'idée qu'il n'y a guère de différence fondamentale entre une couveuse pour prématurés et l'utérus artificiel.

Bien lointain paraît le temps où Jeannette Vermeersch-Thorez, grande dirigeante du Parti communiste français, déclarait à propos de la pilule contraceptive : "Depuis quand les femmes travailleuses réclameraient-elles le droit d'accéder aux vices de la bourgeoisie ? Jamais !"
L'expérience montre que la vitesse de glissement du "défendu" au "toléré" puis au "permis", voire à l'"obligatoire", dépend essentiellement du rythme des découvertes scientifiques, quelles que soient les questions éthiques soulevées.

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(*) Via Belgicatho.