Liberté d'expression...?

En Allemagne, un site xénophobe effacé: une information relayée par Vatican Insider (9/12/2012)

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Capture d'écran

En Allemagne, un site xénophobe effacé
Il se définit comme un portail de «Nouvelles catholiques» et se range sur des positions ultra-conservatrices et réactionnaires. Mais ses positions antisémites et racistes ont soulevé de graves accusations contre lui
Alessandro Alviani
http://vaticaninsider.lastampa.it
Berlin
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Le portail pseudo-catholique allemand kreuz.net , depuis longtemps au centre de polémiques en raison de ses contenus homophobes, antisémites et racistes, n'est plus en ligne. Depuis la nuit de dimanche (2 décembre) ceux qui se connectent au site reçoivent un message d'erreur.

Les motifs ne sont pour le moment pas clairs. Certains médias, comme le quotidien Süddeutsche Zeitung, considérent comme peu probable une attaque par des hackers et jugent plus plausible que les responsables anonymes du site ont décidé de l'effacer, du moins pendant un certain temps, de peur d'être découverts après avoir vu la pression sur eux considérablement augmenter durant les dernières semaines.

En Octobre, après la publication sur kreuz.net d'un commentaire sur la mort de l'humoriste homosexuel Dirk Bach , intitulé «Maintenant, il brûle dans le feu éternel de l'enfer», Bruno Gmünder Verlag, une maison d'édition qui publie des livres et des magazines pour homosexuels, avait promis une récompense de 15.000 € à toute personne qui fournirait des informations permettant de remonter aux responsables du site, et avait lancé la campagne «Stop à kreuz.net». Début Novembre, le coordinateur de la campagne, le théologien David Berger, avait remis au procureur de Berlin, les noms de cinq auteurs du portail, dont quatre sont des prêtres diocésains catholiques. Trois des cinq vivent en Autriche, les deux autres en Suisse et en Allemagne. Dans le même temps, le procureur de Berlin enquête contre le portail pour incitation à la haine. Le procureur de Vienne a lui aussi ouvert une enquête.

L'initiative «Stop kreuz.net» parle aujourd'hui d'un «succès partiel». Selon David Berger, les responsables de kreuz.net ont peut-être décidé de suspendre le site pendant un certain temps, en espérant que la pression médiatique se dégonfle, ou bien ils sont en train de transférer l'ensemble du site vers un nouveau serveur, ou encore ils veulent construire un nouveau site sous un nom différent, cette dernière hypothèse étant selon le théologien la plus plausible.

Selon Berger, juste avant que le portail ne soit mis "offline", les responsables ont effacé toutes les informations qui pouvaient conduire aux auteurs des textes. En outre, le site avait republié, avec de légères modifications, certains articles anciens, signe que l'équipe était devenue plus timorée, surtout après que certains aient été démasqués. Parmi eux, le prêtre Hendrick Jolie, porte-parole du «Réseau des prêtres catholiques», un groupe ultra-conservateur qui rassemble 500 prêtres. Après avoir dans un premier temps nié avoir écrit sur le site, Jolie a admis ces derniers jours qu'il avait publié sur kreuz.net des articles sur des sujets de politique ecclésiastique, il s'est excusé auprès de l'évêque de Mayence et ex-président de la Conférence épiscopale allemande Karl Lehmann et a finalement démissionné de sa fonction de porte-parole du Réseau des prêtres catholiques - unique conséquence de l'affaire, puisque Jolie n'a été repris que par Lehmann.

Kreuz.net a été lancé en 2004 et, récemment, il était hébergé par un serveur aux Bahamas. Il se définit comme un portail de «Nouvelles catholique» et adopte des positions ultra-conservatrices et réactionnaires. Dans les articles et les commentaires on trouve de fortes attaques contre les Juifs, les homosexuels, les protestants, les musulmans, mais aussi des courants et des représentants individuels progressistes au sein de l'Eglise catholique. En raison de ses contenus, le site a fini également sous les projecteurs des services secrets allemands pour les affaires intérieures. La Conférence des évêques d'Allemagne a pris ses distances avec le portail.