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A propos des images volées de "Chi"

Le blogueur espagnol Jorge Enrique Mújica, LC, religieux et spécialiste en communication n'a pas du tout apprécié... Traduction de Carlota (14/5/2013)

>>> Voir aussi:
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Des photos de Benoît XVI...
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Le reportage de "Chi"

Jorge Enrique Mújica, LC, religieux et spécialiste en communication n’a pas du tout apprécié les photos de la revue « Chi » et dans un article sur Religion en libertàd intitulé « En volant son intimité à Benoit XVI : réflexions à partir de photos récentes parues dans la presse », il repense à l’affaire du « Vatileaks ».
Je ne sais si l’angle de prise de vue des photos de « Chi » a été formellement identifié (tout au moins les services de sécurité du Vatican ont du se pencher sur le problème) permettant de mieux savoir qui était le photographe : un visiteur se promenant dans les étages du musée du Vatican, un employés ou un collaborateur à partir d’un une zone accessible qu’aux personnes ayant un « badge d’accès permanent »? (1)
Carlota.

     

La revue italienne « Chi » a divulgué des photographies où l’on voit Benoît XVI se promenant dans les abords immédiats du monastère Mater Ecclesiae du Vatican, où il réside actuellement entouré des consacrées qui l’assistent, avec son secrétaire particulier et alors qu’il rencontrait quelques personnes lors de la promenade dans les jardins. Bien sûr les photos sont belles et elles amènent d’émouvants souvenirs à ceux d’entre nous qui apprécions Benoît XVI : pouvoir voir et se sentir ainsi près du Pape émérite est une grâce. Mais les photos n’ont pas été prises avec la permission des personnes photographiées et au-delà de cela, c’est inacceptable que quelqu’un depuis l’intérieur du Vatican se prête à cela et rompe ainsi l’intimité de la vie de Benoît XVI; en outre la revue n’est pas gratuite pour ce qui est du profit tiré avec les images présentées comme « exclusives » par la publication en question.

En revenant au sujet du caractère privé de la personne, Benoît XVI avait insisté lors de sa dernière audience en tant que Pape en activité sur le fait que, avec sa renonciation, il n’y avait pas un retour à la vie privé : « Je ne reviens pas à la vie privée, une vie de voyages, de rencontres, de réceptions, de conférences, etc. Je n’abandonne pas la croix mais je reste d’une façon nouvelle à coté du Seigneur Crucifié. Je n’ai plus la force de la charge pour le gouvernement de l’Église, mais je reste dans le service de la prière, pour le dire ainsi, dans l’enceinte de Saint Pierre ».

Il est intéressant de noter que Benoît XVI identifie « vie privée » avec « exposition publique ». Ou en d’autres termes, il dit que ce n’est pas simplement redevenir le Cardinal Ratzinger. Et son désir exprimé de se retirer dans une vie de prière, conscient de ses forces physiques diminuant, devrait être respecté. Si lui-même voulait s’exposer il pourrait le faire, mais les mois passés en silence et d’une manière cachée à Castelgandolfo, avant de revenir de nouveau au Vatican, sont un exemple clair de ce qu’il veut c’est la paix, non pas la publicité qu’il pourrait obtenir d’autres manières. Une fois de plus il faut dire qu’on ne doit pas violer la vie personnelle de personne.

En résumé : prendre des photos de personnalités et ensuite d’en tirer profit, sans leur permission, n’est en rien éthique. Et dans le cas spécifique de Benoît XVI il y a en outre la gravité du fait que les photos ont été prises nécessairement par quelqu’un de l’intérieur. L’affaire « Vatileaks » a déjà laissé assez de dégât pour ne pas continuer dans cette direction, même s’il s’agit de détails comme celui-là.

     

NDLR

(1) On ne peut qu'être d'accord avec l'article, même si je me sens un tout petit peu mal à l'aise, puisque j'ai moi-même reproduit ces photos... dont j'avais (peut-être hypocritement?) souligné le caractère d'images volées. Et j'avais aussi essayé d'expliquer dans quel esprit je le faisais. Il est d'ailleurs curieux que les sites qui sont toujours très empressés à relayer les rumeurs les plus alarmantes sur la santé du Saint-Père Benoît, ont ignoré ces images, qui apportaient une forme de démenti objectif.

(...) [il est] clair qu'il s'agit de photos "volées" puisque le magazine se croit obligé de préciser dans quelles condition elles ont été obtenues (sans doute pour éviter des poursuites judiciaires), ce qui ne laisse pas d'interroger sur la sécurité de Benoît XVI: ce "lieu ouvert au public" évoqué dans l'article est très probablement les musées du Vatican [dont] les salles en surplombent les jardins.
(cf. Le reportage de "Chi")