La franc-maçonnerie contre Benoît
La condamnation de la maçonnerie a-t-elle nui au Pontificat de Benoît XVI? (21/5/2013)
Avec l'avènement de François, et la fameuse "pax mediatica" qui lui est concédée, même quand ses propos ne rentrent pas dans le cadre strict prédéfini par l'ordre dont les médias sont le porte-parole et le bras armé, de nombreuses explications qui étaient avancées par les experts pour expliquer les attaques dont Benoît XVI a été la cible, volent en éclat.
Les raisons sont certainement complexes.
Laissant de côté sa "communication" (j'y crois d'autant moins que ce sont à peu près les mêmes qui sont chargés de la communication de François), il y a évidemment sa personnalité qui aurait cristallisé sur lui la haine du "premier de classe" (cf. Le mystère François et aussi Questions sur la françoismania). Sa nationalité allemande explique sans doute elle aussi beaucoup de choses, mais pas tout, et pas de façon entièrement satisfaisante. Même chose pour le rôle qu'il a assumé pendant deux décennies et demi de gardien "inflexible" du dogme (mais il fallait que ses détracteurs internes aient des relais à l'extérieur... dans les médias, justement) .
Reste une vengeance de la maçonnerie , contre un bref document signé en 1983 par le préfet de la CDF, répétant de façon sèche et définitive, la condamnation de l'Eglise. C'est la théorie avancée par deux auteurs italiens dans un livre "Vaticano Massone" dont il a déjà été question ici (La lune de miel médiatique de François (2)).
Théorie du complot? Non! Mais hypothèse très plausible, certes!
* * *
Massimo Introvigne consacre aujourd'hui un long article à la recension de l'ouvrage. Il est plus que réservé sur son contenu, étant d'une certaine façon impliqué personnellement comme spécialiste des mouvements sectaires et de la maçonnerie. Mais il n'aborde pas directement (donc ne dément pas) la thèse des auteurs sur ce point.
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Vatican: la condamnation de la maçonnerie a nui au Pontificat de Benoît XVI
Salvatore Izzo
(AGI)
20 mai 2013
(Source: Raffa)
Quel rôle a eu la maçonnerie dans les difficultés rencontrées par Benoît XVI, par exemple dans les attaques subies après Ratisbonne, ou dans la dénaturation de la réponse sur le préservatif dans l'avion qui l'emmenait en Afrique, ou encore dans la tentative diffamatoire de l'impliquer dans le scandale de la pédophilie?
C'est à cette question que tente de répondre le livre "Vatican maçon", signé par le vaticaniste Giacomo Galeazzi, et par Ferruccio Pinotti.
"En 1983, rappellent les auteurs, quand a été promulgué le nouveau code de droit canonique, le mot maçonnerie disparaît, laissant la place à l'expression plus générale sectes qui conspirent contre l'Eglise".
Selon Galeazzi et Pinotti, "l'annulation du veto explicite contre la maçonnerie qui caractérise le code de droit canonique de 1983 peut être lue comme la stipulation d'un délicat pacte au sein de la Curie, face à des situations historiques dramatiques comme la crise IOR-Ambrosiano, qui amena le Vatican à admettre ses propres responsabilités dans le crac de l'institut présidé par le banquier franc-maçon Roberto Calvi (1). Sur tout cela, pourtant, arrive bien vite une douche froide, parce que - comme dans les affaires Maciel et Groer (2) - quelqu'un, de l'autre côte du Tibre, n'est pas d'accord, et décide d'ouvrir les yeux à JP II.
C'est le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le cardinal Ratzinger, qui presque immédiatement "intervient pour apporter une pesante correction au code émané par Wojtyla". Le 26 novembre 1983, vit en effet le jour la Déclaration sur la maçonnerie (3) émanée par Ratzinger et approuvée par J II, dans laquelle il était expliqué que la condamnation de la maçonnerie demeurait inaltérée. La Déclaration déclarait en substance que l'Eglise catholique maintenait inaltérée l'interdiction d'appartenance à la maçonnerie".
Notes
(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Roberto_Calvi
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Hans_Hermann_Groër
(3) http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19831126_declaration-masonic_fr.html
Ce texte très bref de novembre 1983, est connu sous le nom de ses premiers mots en latin "de quaesitum est" (on a demandé) Il est seulement rappelé:
On a demandé si le jugement de l’Eglise sur les associations maçonniques était changé, étant donné que dans le nouveau Code de droit canonique il n’en est pas fait mention expresse, comme dans le Code antérieur.
Cette Congrégation est en mesure de répondre qu’une telle circonstance est due au critère adopté dans la rédaction, qui a été suivi aussi pour d’autres associations également passées sous silence parce qu’elles sont inclues dans des catégories plus larges.
Le jugement négatif de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure donc inchangé, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Eglise, et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Eglise. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion
Ce texte a été suivi, en 1985, d'une réflexion sur l'"impossibilité de conciliation entre foi chrétienne et maçonnerie", voir ici: http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19850223_declaration-masonic_articolo_fr.html
Elle aborde plus particulièrement le thème du relativisme.
