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Le Pape rend visite aux nécropoles vaticanes

Un geste hautement symbolique, dit le père Lombardi. Comptes-rendus et interrogations de deux "vaticanistes". François doit-il se doter d'un "ghostwriter"? (2/4/2013)

Récit de Salvatore Izzo (AGI)

(Source)

La visite du Pape François aux Nécropoles Vaticanes a duré trois quarts d'heure.
C'était - a précisé le porte-parole du Saint-Siège, le Père Frederico Lombardi - le premier pape (!!) à descendre dans les profondeurs des nécropoles vaticanes.
"Le Pape François a parcouru toute l'allée centrale des nécropoles, qui se trouve sous la Basilique et les grottes vaticanes, écoutant les explications, s'approchant ainsi - en légère montée - du lieu où se trouve la tombe de Saint Pierre, exactement sous l'autel central, et la coupole de la Basilique", a ajouté Lombardi.
Dans la Chapelle clémentine, le lieu le plus proche de la tombe du Prince des Apôtres, le Pape s'est ensuite arrêté en prière silencieuse, dans un recueillement profond et ému.
"La visite - a poursuivi le Père Lombardi - s'est conclue dans les grottes vaticanes, rendant hommage aux tombes des Papes du siècle dernier qui s'y trouvent: Benoît XV, Pie XI, Pie XII, Paul VI, Jean Paul Ier.
Sortant de la grotte, le Pape a salué le personnel présent, et il est rentré à pied à Sainte Marthe, tout comme il était arrivé à pied à l'entrée des fouilles.
(…)

     

Récit de Giacomo Galeazzi (La Stampa)

(Source)

Un geste chargé de signification, la visite (privée) de François aux fouilles archéologiques des nécropoles vaticanes, et la prière près de la Tombe de Saint-Pierre.
Le fait que le pape François aille prier sur cette tombe est suggestif: une façon de revenir aux racines de la papauté et de sa mission. C'est encore un geste de grand impact symbolique.

Jusqu'à présent, son pontificat s'est caractérisé plus par les gestes que par les paroles.

Pour le moment, le Pape écrit lui-même ses homélies, et il parle toujours en italien.
Très vite, cependant, il devra se doter d'un "ghostwriter" (ndt: au nom du politiquement correct, il est désormais difficile de dire autrement...), parce qu'après le magistère de Ratzinger (qui était aussi l'inspirateur théologique de Wojtyla), la prédication de François est actuellement plus celle d'un maître de vie que d'un "prince des théologiens", et malgré son indubitable charisme, il devra renforcer ses discours sous le profile de la doctrine.
C'est justement à l'Apôtre Pierre que le Pape Bergoglio a dédié sa catéchèse de la première audience générale qui a confirmé son style informel, et sa façon d'aller à l'essentiel. Y compris dans sa prédication, qui est très efficace, jamais banale, attentive à la spiritualité et aux réactions des personnages: mercredi, ce fut justement le tour de Saint Pierre qui, "à peine Jésus eût-il parler de don de soi, s'enfuit" (1).

Ne pas habiter dans l'appartement papal, qu'au temps de ses prédécesseurs, beaucoup nommaient avec un "A" majuscule, confère au Pape une grande liberté de mouvement, lui permet de s'organiser et de se déplacer de façon relativement indépendante des bureaux et de la bureaucratie, afin qu'il puisse regarder autour de lui et se faire une idée de la situation, faire des expériences de première main. Une liberté d'action qui maintiendra ses fruits, même si, dans le futur, il décidait d'habiter dans le Palais Apostolique.
En attendant, il vit sans programme, déroutant peut-être les bureaucraties, mais faisant la conquête des fidèles et des non-croyants.

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(1) Texte en italien sur le site du Vatican ici.
La traduction en français n'est pas encore disponible, presque une semaine après...
Siamo un po’ come san Pietro. Non appena Gesù parla di passione, morte e risurrezione, di dono di sé, di amore verso tutti, l’Apostolo lo prende in disparte e lo rimprovera. Quello che dice Gesù sconvolge i suoi piani, appare inaccettabile, mette in difficoltà le sicurezze che si era costruito, la sua idea di Messia. E Gesù guarda i discepoli e rivolge a Pietro forse una delle parole più dure dei Vangeli: «Va’ dietro a me, Satana! Perché tu non pensi secondo Dio, ma secondo gli uomini» (Mc 8,33).