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Les différentes formes de la croix..

Encore un très bel article trouvé sur un site italien, écrit juste au lendemain de l'annonce de la démission. (24/4/2013)

La dernière messe publique

Mercredi des cendres

Cette croix qui peut prendre beaucoup de formes différentes
Cultura Cattolica, 12 février
A. Paniccia
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Grand Pape Benoît! Immense dans son humilité, après un extraordinaire pontificat, il annonce au monde qu'il ne pourra plus être le timonier de la barque de Pierre. Seule une très grande liberté d'âme pouvait consentir une pareille annonce, seule une infinie affection envers l'Eglise pouvait le faire remercier ses frères pour leur amour dans le partage du travail ecclésial, et demander pardon "pour tous ses défauts".
Précisément lui, le Pape qui a défié les logiques scélérates du monde avec la franchise de ses mots, avec l'annonce limpide de l'Evangile, lui qui ne s'est jamais conformé à la mentalité du monde. Comme prophète non accepté dans sa patrie, étranger à ce monde, impudiquement tourné en dérision sur les médias. Il n'a pas soustrait son visage aux crachats, ni son dos aux coups de fouets.
Combien d'entre nous devront désormais s'interroger?
Certes, le Pape est âgé, et comme il le dit lui-même, pour accomplir son ministère, "la vigueur du corps et de l'esprit sont nécessaires". Mais cette considération pourra-t-elle adoucir notre immense nostalgie? Pourra-t-elle calmer nos interrogations?
L'annonce du Pape nous remplit de peine, nous laisse désemparés "comme des brebis égarées qui ont perdu leur berger".
Peut-être, avec douleur, certains chrétiens découvriront-ils seulement la grandeur de ce Pontife.
Il nous manquera, le Pape Benoît. Nous manqueront la douceur, la poésie de son âme, la découverte d'une "grammaire inscrite dans le coeur par le créateur", et le rêve d'une "géographie du ciel".
J'étais sur Twitter au moment où la nouvelle a été diffusée. Je n'en croyais pas mes yeux, et j'ai pleuré de douleur. Une amie m'a téléphoné: "je suis bouleversée". C'est la réaction des catholiques qui aiment le Pape, qui ont appris à apprécier durant ces années sa gentillesse d'âme, la douceur, la fermeté, l'intelligence de ses propos, sa pensée, son extraordinaire culture.
Dans la première messe de son pontificat, le Pape Benoît avait demandé au monde de prier pour lui, humble travailleur dans la vigne du Seigneur: "priez pour moi, que je ne me dérobe pas par peur devant les loups". Comment l'oublier? Etait-ce une prophétie?
Hier encore (10 février) durant l'Angelus, le Pape nous a exhortés à ne pas nous décourager, à jeter encore nos filets, à rester confiants... le reste, c'est le Seigneur qui le fera. Et c'est justement ce qui nous est demandé en ce temps obscur et de douleur, temps de persécution pour beaucoup de chrétiens, temps de porter la croix, temps d'accepter même le martyre. Cette croix qui peut avoir "beaucoup de formes différentes", peut-être même la forme d'une grande, inattendue, douloureuse renonciation.
Dans la splendide lectio divina du 8 février, le Pape Benoît a rappelé que "si ici et là, l'Eglise meurt à cause des péchés des hommes, à cause de leur absence de croyance, dans le même temps, elle naît à nouveau... L'Eglise est l'arbre de Dieu qui vit éternellement et porte en elle l'éternité, et l'héritage vrai: la vie éternelle".
Quelle merveille! Merci, Sainteté, rien ne pourra effacer vos paroles dans notre coeur. Nous sommes certains que vous resterez à nos côtés avec la prière puisque, c'est vrai, votre ministère s'accomplit aussi "en souffrant et en priant".