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Magdi Allam quitte l'Eglise

Petit dossier, avec la traduction de son éditorial de Il Giornale (26/3/2013, mise à jour - Carlota)

Magdi Allam a décidé de quitter l'Eglise, où il avait été admis lors de la veillée pascale de 2008 par la grâce d'un Baptême reçu des mains de Benoît XVI.
Il s'en explique, à travers un éditorial publié sur Il Giornale que je traduis plus bas.

Pas plus tard qu'il y a un mois, il avait publié sur il Giornale un beau témoignage d'hommage à Benoît XVI (traduit par Carlota ici), qui semble rendre sa défection d'autant plus incohérente, incompréhensible, et surtout déloyale envers Benoît.
Il écrivait en particulier:

J’ai ressenti une identification avec l’expérience de Benoît XVI et je l’ai imaginé comme un Pape isolé et assiégé par un appareil clérical hostile à l’intérieur du Vatican. Son extraordinaire intelligence, son immense culture et son inégalable capacité à interpeler notre raison et à nous accompagner de la main dans la foi, en nous démontrant avec humilité combien le christianisme est la demeure naturelle de la foi et de la raison, ont représenté pour moi un phare qui m’a éclairé de l’intérieur jusqu’à me faire découvrir le don de la foi dans le Christ.
C’est ainsi que, quand grâce à la sagesse et la fraternelle disponibilité de monseigneur Rino Fisichella, à cette époque Recteur de l’Université du Latran, qui m’a accompagné dans mon chemin spirituel pour accéder aux sacrements de l’initiation à la foi chrétienne, le Pape a accepté d’être celui qui me donnera le baptême; jai considéré que le Seigneur avait choisi d’unir ma vie à celle du Saint Père, en me l’indiquant comme le plus extraordinaire témoin de la foi et de la raison.

Je crois qu'il faut également relire très attentivement ce passage, surtout la partie en gras :

Eh bien, quand à la fin de la cérémonie religieuse dans la somptuosité de la Basilique de Saint Pierre, après trois infinies heures que j’ai perçues comme le jour le plus beau de ma vie, je me suis trouvé en face du Pape, en compagnie de mon parrain Maurizio Lupi, il s’est limité à un léger sourire mais d’une sérénité absolue, de celui qui est en paix avec lui-même et avec le Seigneur. Mais à peine, m’étais-je dirigé vers à la gauche pour saluer son assistant, monseigneur Gänswein, nous avons trouvé sur ses lèvres, un sourire intense, deux yeux rayonnants et de ses lèvres est sortie une exclamation de joie : « Nous avons vaincu ».
Nous avons vaincu! S’il y a quelqu’un qui vainc, cela signifie qu’il y a quelqu’un qui a perdu. Celui qui avait perdu je l’ai compris à peine avais-je passé la porte de la Basilique pour aller étreindre monseigneur Fisichella. Est apparu le cardinal Giovanni Battista Re, à cette époque Préfet de la Congrégation des Évêques, qui en s’adressant à lui à haute voix et d’une façon vaguement menaçante, lui a dit : « Si Ben Laden était vivant, nous saurions à qui l’adresser ! ».

Et il y a moins d'une semaine, il écrivait sur son blog ce billet (la papolâtrie à laquelle il se réfère est bien entendu l'exaltation de François, car à aucun moment on a pu penser que Benoît était l'objet de papolâtrie - même de ma part, qui n'ai jamais caché qu'il s'agissait d'affection pour l'Homme, avant et plus que pour le Pape.)

La Papolâtrie, un dogme ou une aberration? Est-il licite de critiquer le pape ou lui devons-nous obéissance absolue?
21/03/2013

Papolatrie? Les catholiques doivent-ils obéissance absolue au pape parce que sa personne est sacrée ou seulement quand il parle ex cathedra?
Est-ce légitime d'exprimer des évaluations, même critiques, sur ce que fait le Pape?
...
Puis-je dénoncer le fait que, quelques jours après la démission de Benoît XVI, il semble que l'Église l'ait complètement oublié et qu'il y a un excès de rhétorique populiste pour accréditer le Pape François comme l'incarnation du changement attendu et nécessaire?
Puis-je critiquer l'exaltation par le Pape François de la pauvreté, quelque chose de différent de la sobriété, en un moment tragique où les Italiens sont contraints à s'appauvrir parce que les entreprises sont condamnées à mort, la faim augmente parmi les plus modestes de la classe moyenne, le pouvoir d'achat des familles diminue et les jeunes sont sans aucune perspective, comme chômeurs, ou précaires?
Est-ce licite ou tout cela est-il un blasphème, car il n'est pas possible, en aucun cas, de critiquer le Pape?
La papolâtrie fait-elle partie de la foi catholique ou est-ce une aberration de la part de papistes fanatiques qui finissent par annuler le rôle de la raison et imposer l'hégémonie exclusive de la foi?

     

L'annonce dans Il Giornale d'hier

Pourquoi je quitte cette église faible avec l'islam

Magdi Cristiano Allam
25/03/2013
(Ma traduction)
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Je crois en ce Jésus que j'ai aimé dès l'enfance, le lisant dans les Évangile, et vivifié par d'authentiques témoins - religieux et laïcs chrétiens - à travers leurs œuvres bonnes, mais je ne crois plus en l'Eglise.
Ma conversion au catholicisme, qui a eu lieu des mains du pape Benoît XVI, dans la nuit de la veillée pascale, le 22 Mars 2008, je la considère comme terminée désormais, en concomitance avec la fin de son pontificat. Ce furent 5 ans de passion au cours desquelles j'ai touché de la main les vicissitudes de vivre en catholique, tout en préservant dans la vérité et en liberté ce qui incarne l'essence de mon être une personne comme dépositaire de valeurs non négociables, d'une identité certaine, d'une civilisation dont on peut être fier, d'une mission qui donne un sens à la vie.

Mon choix est un choix extrêmement douloureux, tandis que je regarde dans les yeux Jésus et les nombreux amis catholiques qui éprouveront de l'amertume et réagiront avec désapprobation. Il y a eu une brusque accélération dans la maturation de cette décision devant la réalité de deux papes qui, pour la première fois dans l'histoire se rencontrent et s'embrassent, tous deux dépositaires de l'investiture divine, du moment que le grand électeur, c'est l'Esprit Saint qui se manifeste à travers les cardinaux, tous deux successeurs de Pierre et Vicaires du Christ, même en laissant de côté la décision humaine de démissionner.

Le Papolâtrie qui a enflammé l'euphorie de François Ier et rapidement archivé Benoît XVI, a été la goutte qui fait déborder le vase d'un cadre global d'incertitudes et de doutes au sujet de l'Eglise que j'ai décrit correctement et franchement déjà dans mon “Grazie Gesù” de 2008 et dans “Europa Cristiana Libera” en 2009.

Si réellement, Benoît XVI en dénonçant la «dictature du relativisme» m'avait attiré et fasciné, la vérité est que l'Eglise est physiologiquement relativiste. Le fait qu'elle soit en même temps Magistère universel et Etat séculier, a fait que l'Église a toujours accueilli en son sein d'innombrables communautés, congrégations, idéologies, intérêts matériels dont il résulte que sont mis sur le même pied tout et le contraire de tout. L'Eglise est physiologiquement mondialiste en s'appuyant sur la communion des catholiques du monde entier, ainsi qu'il ressort du Conclave. Cela signifie que l'Eglise assume des positions idéologiques contraires à la nation comme identité et civilisation à préserver, prêchant de fait le dépassement des frontières nationales. En conséquence, l'Église est physiologiquement buoniste, mettant sur le même plan, voire même faisant passer le bien-être d'autrui avant son propre bien, compromettant à la racine la notion du bien commun. Enfin, je note que l'Église est physiologiquement tentée par le mal, entendu comme violation de la moralité publique, car elle nécessite des comportements qui sont en conflit avec la nature humaine, comme le célibat des prêtres, s'abstenir de relations sexuelles en dehors du mariage, l'indissolubilité du mariage, en plus de la tentation de l'argent (ndt: je n'y lis pas forcément une condamnation par Magdi Allam de ces enseignements de l'Eglise, mais la constatation objective de la difficulté de les suivre).

Ce qui, plus que tout autre facteur m'a éloigné de l'Église, c'est le relativisme religieux en particulier la légitimité de l'islam comme vraie religion, d'Allah comme vrai Dieu, de Mahomet comme vrai prophète, du Coran comme texte sacré, des mosquées comme lieux de culte. C'est une véritable folie suicidaire, le fait que Jean-Paul II soit allé jusqu'à embrasser le Coran le 14 mai 1999, que Benoît XVI ait mis sa main sur le Coran pour prier vers La Mecque dans la Mosquée Bleue d'Istanbul le 30 Novembre 2006, tandis que François Ier a commencé en exaltant les musulmans «qui adorent le Dieu unique, vivant et miséricordieux».
Je suis au contraire convaincu, tout en respectant les musulmans dépositaires comme tous les hommes des droits inaliénables à la vie, à la dignité et à la liberté, que l'islam est une idéologie intrinsèquement violente, tout comme elle a été historiquement conflictuelle à l'intérieur et belliqueuse à l'extérieur. Je suis de plus en plus convaincu que l'Europe finira par être soumise à l'Islam, comme cela a déjà été le cas à partir du VIIe siècle, des deux autres côtés de la Méditerranée, si elle n'a pas la lucidité et le courage de dénoncer l'incompatibilité de l'Islam avec notre civilisation et les droits fondamentaux de la personne, si elle n'interdit pas le Coran pour apologie de la haine, de la violence et de la mort contre les non-musulmans, si elle ne condamne pas la charia comme crime contre l'humanité dans ce qu'elle prêche et pratique la violation du caractère sacré de la vie pour tous, l'égale dignité des hommes et des femmes, la liberté religieuse et, enfin, si elle ne bloque pas la propagation des mosquées.

Je suis opposé au mondialisme qui conduit à l'ouverture inconditionnelle des frontières nationales sur la base du principe que l'humanité dans son ensemble doit se concevoir comme frères et sœurs, que le monde entier doit être considéré comme une terre unique à la disposition de toute l'humanité. Je suis au contraire convaincu que la population autochtone devrait légitimement jouir du droit et du devoir de préserver sa culture et son patrimoine.

Je suis opposé au buonisme qui porte l'Église à s'ériger en plus grand protecteur des immigrants, y compris et surtout les immigrants illégaux. Je suis pour l'accueil avec des règles et la première règle est qu'en Italie nous devons d'abord assurer le bien de l'Italie, appliquer correctement l'exhortation de Jésus: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même».

Il y a eu des témoins - ceux qui font en sorte que la vérité qu'ils affirment correspond à la foi en laquelle ils croient, et se traduit par des bonnes œuvres qu'ils font - qui m'ont persuadé de la bonté, du charme, de la beauté et de la puissance du christianisme comme demeure naturelle des valeurs négociable, des binômes indissociables de la vérité et de la liberté, de la foi et de la raison, des valeurs et des règles. Et c'est précisément au moment où autour de moi manque de plus en plus la présence de témoins authentiques et crédibles, parallèlement à la conscience approfondie du contexte catholique de référence, qu'a vacillé ma foi dans l'Eglise.

Je fais ce choix, dans la souffrance intérieure et dans la conscience de la désapprobation qu'elle va engendrer dans la patrie du catholicisme, parce que je sens comme un devoir moral impératif de continuer à être cohérent avec moi-même et avec les autres au nom de la primauté de la vérité et de la liberté. Je ne me suis jamais résigné au mensonge et je ne me suis jamais soumis à la peur. Je vais continuer à croire en Jésus, que j'ai toujours aimé, et à m'identifier fièrement avec le christianisme comme civilisation qui, plus que toute autre, rapproche l'homme du Dieu qui a choisi de devenir homme, et que plus toute autre corrobore l'essence de notre humanité commune. Je vais continuer à défendre laïquement les valeurs non négociables du caractère sacré de la vie, de la centralité de la famille naturelle, de la dignité de la personne humaine, de la liberté de religion. Je vais continuer à aller de l'avant, avec le dos droit et la tête haute pour donner ma contribution à la renaissance des valeurs et de l'identité des Italiens. Je le ferai en homme intégre, dans l'intégralité de mon humanité.

http://www.ioamolitalia.it/editoriale/perche-me-ne-vado-da-questa-chiesa-debole-con-l-islam.html

     

Retour en arrière

Le baptême de Magdi Allam dans la basilique vaticane, en 2008, avait été le point de départ d'une de ces polémiques féroces qui ont émaillé le Pontificat de Benoît XVI, et que l'on passe désormais curieusement sous silence lorsque l'on retrace le chemin de croix qu'il a suivi huit années durant.
On en trouvera les éléments dans les pages spéciales que je lui avais consacrées à l'époque: (Cf. L'affaire Magdi Allam, http://benoit-et-moi.fr/2008-II) .
Les critiques contre Benoît, qui avait accompli une fois de plus un acte de grand courage, avaient fusé de toutes parts, surtout venant des catholiques adultes, et de tous ceux qui voulaient présenter le Pape, après le discours de Ratisbonne, comme un islamophobe borné et irresponsable.

Conclusion?

Je ne me sens pas le courage de condamner d'un bloc les justifications de Magdi Allam, dans certaines desquelles je me reconnais.
Mais je peux au moins émettre quelques objections, et elles sont de taille:

¤ Il reproche à Benoît XVI sa "prière" dans la Mosquée bleue. Outre le fait que le geste avait été sur-interprété - côté "tradi" en mal, côté "catholique adulte", pour une fois, dans la louange vénéneuse - et que le Saint-Père lui-même s'en était expliqué, il faut souligner que la visite remonte à novembre 2006, soit presque un an et demi avant qu'Allam ne daigne accepter le baptême, en grande pompe, des mains de benoît (voir ici: http://beatriceweb.eu/Blog06).
Benoît XVI expliquait en effet, dans la première audience générale suivant le voyage en Turquie (et il nommait le "Père", qui n'appartient pas au vocabulaire des musulmans):
Dans le cadre du dialogue inter-religieux, la divine providence m'a permis de réaliser, presque à la fin de mon voyage, un geste qui n'était pas prévu au départ, et qui s'est révélé très significatif: la visite à la célèbre Mosquée Bleue d'Istanbul.
M'arrêtant quelques instants en recueillement dans ce lieu de prières, je me suis adressé à l'Unique Seigneur du Ciel et de la Terre, Père miséricordieux de l'humanité toute entière. Puissent tous les croyants se reconnaître ses créatures, et témoigner de véritable fraternité.

¤ Je trouve particulièrement choquante (mais bien conforme à notre époque) cette hypermédiatisation d'une double démarche, qui aurait pu, et même dû rester humble et privée: d'abord, le baptême, en grande pompe, que je suppose voulu par lui, et obtenu grâce à ses prestigieuses relations, puis la porte claquée avec fracas.

¤ A l'évidence, Allam s'est trompé, en croyant qu'il était "converti". Il n'est pas le seul, tout le monde n'est pas Saint Augustin. Il mélange tout, et il n'a pas dû vraiment lire Benoît XVI, celui-ci ayant toujours dénoncé la prétention de ceux qui disent "Jésus oui, l'Eglise non!". Il n'est en fait rien de plus qu'un "athée dévot" (je n'ai rien contre, ce sont ceux que Rémy Brague nommait "christianistes", dont je me sens assez proche) et cela ne lui donne aucun autre droit que celui conféré par son entregent médiatique à s'exprimer au nom des catholiques.

¤ Plus déplaisant que tout: il a instrumentalisé Benoît XVI, il lui a fait prendre des risques, il l'a placé au centre de rivalités curiales, et au final, il l'a trompé, comme le pressentait l'article d'Andrea Tornielli que j'avais traduit à lépoque: http://benoit-et-moi.fr/2008-II

Mise à jour (Carlota)

Magdi, j’ai de la peine pour toi…

Magdi Allam quitte le catholicisme trop conciliant avec l'islam. Mais Magdi reste aussi baptisé catholique jusqu’au jugement dernier, il me semble. Le baptême catholique n’est pas une boîte de conserve que l’on repose dans les rayons de l’épicerie des religions, ce serait trop simple. D'ailleurs ce n'est pas le catholicisme qui est en  cause dans l'affaire ce sont au pire certains catholiques, et si Magdi s’exprime ainsi c’est que malheureusement il est resté, me semble-t-il, dans sa vision "musulmane" de la religion où la distinction entre César et Dieu ne s’est pas faite suffisamment, le catholicisme n’est pas outil, il est service et c’est aussi ce qu’est le Pape, malgré les imperfections de toute personne humaine, qui est d’abord le successeur de Pierre, celui qui obéit au Christ, sur lequel est bâti son Église. Par ailleurs le catholicisme mène à la Croix comme l’a montré notre Seigneur qui parle de changer le cœur de chaque homme avant de changer les institutions, qui parle du levain dans la pâte. Le catholicisme ne mène pas à la réalisation de tous nos désirs terrestres même les plus légitimes et les plus saints.
Avec son baptême, Magdi est devenu encore plus célèbre comme journaliste, il a écrit un livre, un parti lui a donné un siège au parlement européen…Il trouvera peut-être d’autres opportunités ailleurs, les places ne manquent pas pour des gens comme lui. Le phénomène est notamment courant en Amérique hispanophone où il y a des départs vers d’autres églises mais aussi des retours de catholiques qui sont partis faire un tour chez les évangélistes ou les pentecôtistes ou toute autre des multiples églises protestantes qui vendent un projet religieux et tellement terrestre et tellement lié au monde…

On peut sans doute comprendre la réaction de Magdi qui voit se développer sur un fond de crise économique une troisième Jihad qui touche aussi l’Europe, comme celle qui provoqua notamment l’occupation de l’Espagne pendant 700 ans (seul pays à s’en être temporairement libéré, enfin pour le moment), puis celle liée à l’inimaginable expansion de l’empire ottoman quelque peu arrêtée avec la bataille navale de Lépante puis plus tard au siège de Vienne (1683); sans parlert de la conquête mahométane de l’Orient par voies terrestres et maritimes. Cette troisième Jihad a commencé déjà depuis un certain temps d’autant plus soutenue par des Etats-Unis aux lunettes de myope cynique (et une Europe parfaitement capable elle de connaître l’histoire mais devenue veule et n’obéissant plus qu’à des politiciens nihilistes et collaborationnistes).

Mais que devraient dire les chrétiens d'Orient et notamment ceux originaires d'Égypte comme Magdi, qui eux sont restés chrétiens depuis toujours malgré tout, ou ceux d'Irak qui étaient chrétiens avant même que nous peuples de Gaule ayons entendu parler du Christ ! Des Chrétiens qui sont devenus des mendiants chez eux et dont la seule chance terrestre c’est d’être encore en vie pour gagner leur éternité auprès de notre Seigneur, Dieu Père et Saint Esprit.

Mais si à chaque fois que nous nous étions sentis abandonnés par l’Église catholique qui ne voulait pas partir en guerre derrière un Saint Georges, version Deus ex-Machina, pour réaliser nos souhaits, nous serions encore plus les créatures de celui qui veut détruire les fils de Dieu. Et qu'auraient dû dire les Japonais privés de prêtres catholiques et oubliés pendant plusieurs siècles ; et géographiquement plus près de nous, ces Écossais de la clandestinité, dans certaines îles qui voyaient arriver incognito et après trente ans d’absence, un religieux catholique irlandais, sans parler bien sûr des petites flammes entretenues dans nos campagnes de la Révolution alors que nos églises étaient transformées en temple de la déesse Raison.

Magdi avait-il vraiment compris son baptême dans la foi catholique, n’était-il pas déjà manipulé pour servir certains intérêts, ne l’est-il pas de nouveau et pour d’autres ?
On ne fait pas de chantage à l'Église. On s’éloigne de l’Église catholique, on est libre de le faire puisque justement l’on est catholique...mais c'est tout. Et si Magdi est un homme de bien, il doit être capable de faire ultérieurement son examen de conscience. A qui profite cette affaire ? Une chose est sûre, le Pape François est un prétexte. Et le diable s’en frotte avec délectation les mains !

Je repense à l’Irakien Joseph Fadelle qui a tout quitté pour sa foi dans le Christ et devenir catholique. Il n’a pas eu la carrière médiatique et politique de Magdi. Celui qui a tout perdu n’est pourtant pas celui que l’on croit. Je ne juge pas Magdi (aurais-je un jour le courage, si notre pauvre pays est toujours dirigé par des faibles sans sens du bien commun, de résister à une conversion forcée à l’islam par peur pour moi ou pour la vie de mes enfants?). Mais j’ai de la peine pour lui.