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Benoît vs la dictature du relativisme

Second article de la série de Benjamin Wicker consacré à Benoît XVI après la renonciation. Celui-ci date du 25 février 2013 (23/5/2013)

Voir aussi

     

Benoît contre la dictature du relativisme
Benjamin Wiker
25 Février 2013
www.ncregister.com/blog/benjamin-wiker
(ma traduction)
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Dans son homélie, lors du conclave de 2005 qui devait bientôt le choisir comme successeur de Jean-Paul II, le cardinal Joseph Ratzinger mettait en garde son auditoire: «Nous nous dirigeons vers une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien pour certain et qui a pour but le plus élevé son propre ego et ses propres désirs».
C'est un avertissement que le pape Benoît XVI ne s'est jamais lassé de répéter au cours de son pontificat.
Le relativisme est un poison. Il attaque notre capacité la plus humaine, la capacité de chercher et de connaître la vérité, y compris la vérité morale. Une dictature du relativisme impose par une authentique force culturelle (et même par la force politique) une norme non-standard (no-standard standard), l'ordre que chacun doit s'imprégner de ce poison.
À première vue, il semblerait contradictoire que le relativisme soit uni à la dictature. Le relativisme n'est-il pas juste une bonne dose d'humilité, une façon de rafraîchir les intellectuels ou les religieux à la tête chaude, qui insistent: «Moi seul ai la vérité»?
Pour évaluer le relativisme rien ne vaut l'expérience.
De quoi s'agit-il?

«Au cours des dernières années, - dit le Cardinal Ratzinger dans "Without roots" (ndt: co-écrit en 2004 avec Marcello Pera publié en italien sous le titre "Senza radici: Europa, relativismo, cristianesimo, islam", je ne sais pas où on le trouve en français, cf. ici) - j'ai noté que plus le relativisme devenait le mode de pensée généralement accepté, plus il tendait vers l'intolérance. Le politiquement correct ... cherche à imposer le domaine d'une unique façon de penser et de parler. Son relativisme crée l'illusion qu'il a atteint des sommets plus élevés que les réalisations philosophiques les plus élevées du passé. Il se présente comme la seule façon de penser et de parler - si l'on veut rester à la mode. ... Je pense qu'il est vital que nous nous opposions à cette imposition d'un nouveau pseudo-illuminisme, qui menace la liberté de pensée et la liberté de religion».
Ce dernier point est essentiel. Bien qu'étant en apparence l'essence même de la neutralité et de l'équité - «tous les points de vue sont égaux et également valides» - le politiquement correct sape en fait à la fois la liberté de pensée et la liberté de religion. Quant à cette dernière, il le fait (ironiquement) comme une nouvelle religion, «une nouvelle "dénomination" (ndt: anglicisme, cf. fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9nomination_religieuse) qui impose des restrictions aux convictions religieuses et cherche à subordonner toutes les religions au super-dogme du relativisme».
Comme le cardinal Ratzinger l'a noté dans "Truth and tolerance" (ndt: en français "Foi, vérité, tolérance"), le «relativisme ... à certains égards, est devenu la véritable religion de l'homme moderne». Il est devenu, surtout en Europe, mais maintenant de plus en plus en Amérique, la religion qui est au cœur de la civilisation sécularisée moderne, à la manière dont le christianisme a défini le cœur de la chrétienté.
C'est la religion, insiste le pape Benoît que l'Église doit combattre dans le troisième millénaire pour le bien de la civilisation elle-même. Une civilisation bâtie sur le relativisme dogmatique est une civilisation qui assure sa propre destruction. C'est aussi une civilisation dans laquelle le christianisme - défiant le relativisme dogmatique avec la proclamation que Jésus-Christ lui-même est le Chemin, la Vérité et la Vie - doit être persécuté.

Quelle est la source ultime de ce relativisme dogmatique?
Je vais explorer les pensées du pape Benoît XVI dans mon prochain blog.

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A suivre....