Le triomphe de "l'homohérésie" dans l'Eglise

Carlota a traduit le très éloquent (et très inquiétant) constat d'un catholique bolivien très engagé dans la défense de la famille (15/2/2018)

>>> Ci contre, le prêtre polonais ex-collaborateur de la CDF, Krzysztof Charamsa, qui avait fait son coming-out le 3 octobre 2014 à la veille du Synode sur la famille.

>>> Sur ce sujet, voir aussi:
¤ Relier les points
¤ Le prédicateur de Carême du Pape
¤ Le lobby gay dans l'Eglise

 

(Carlota)

Germán Mazuelo-Leytón est un catholique engagé (et pas vraiment "adulte"). Il est actuellement directeur National pour la Bolivie de l’association ecclésiale "Pionnier de l’Abstinence Totale" et son délégué pour l’Amérique Centrale et du Sud ; il est aussi membre de la Fondation "Vie et Famille" de son diocèse. Il revient ici sur le sujet de l’homosexualité dans l’Église en rappelant des faits déjà évoqués par ailleurs. Il peut apparaître excessif, voire "complotiste" mais il fait aussi des parallèles non dénués d’intérêt avec l’entrisme marxiste dans l’Église au XXème siècle. Il cite également un prêtre polonais qui a une approche très significative de ce qui est en train de se passer dans et à l’extérieur de l’Église et qui déclare notamment « Les promoteurs de l’homo-hérésie sont des maîtres en camouflage ».

Ma traduction à partir du texte en version espagnole ici https://adelantelafe.com/triunfa-la-homoherejia/

L’homohérésie triomphe-t-elle?


Germán Mazuelo-Leytón
Adelante la fe
13 février 2018
Traduction de Carlota

* * *

La récente visite de l’Évêque de Rome, Jorge Mario Bergoglio au Chili a été jalonnée d'une campagne féroce de forces anti-catholiques: la gauche ecclésiale, les groupes de défense des victimes d'abus sexuels, les médias, notamment la chaîne de télévision publique chilienne.

Ils ont mené une campagne savamment orchestrée, dirigée principalement contre l'évêque d'Osorno, accusé d’ « avoir couvert des abus - sexuels et de pouvoir -, commis par son mentor » le prêtre Fernando Karadima. Simultanément ont été réactivés des cas d’abus sexuel de Frères Maristes et de la Compagnie de Jésus au Chili et autres. Les listes divulguées par des organisations civiles en rapport avec des abus sexuels sur les mineurs de la part du clergé chilien sont assez volumineuses.
«Bishop Accountability» donne 78 noms de prêtres et religieux du Chili accusés d’abus.

Le professeur d’Université chilien Gonzalo Rojas S. , affirme : « Ne nous trompons pas. Ce qui était important durant la visite de François, pour certains acteurs publics, c’était de saper l’autorité épiscopale. Ils n’étaient intéressés que par la destruction de la dimension hiérarchique de l’Église Catholique… de fait, dans les jours qui ont précédé il y a eu des ecclésiastiques connus qui ont focalisé toute leur préparation de la visite papale sur un objectif: discréditer les évêques chiliens, parce qu'aucun d’eux, disent ces gourous de la sociologie ecclésiale, n'est à la hauteur de ce dont on a besoin.

Il y a les catholiques libérationnistes (ndt de la Théologie de la Libération) qui retardent, et sont toujours aussi convaincus que n’importe quelle communauté de base autodéterminée est le corps du Christ;, et d’autre part les marxistes, qui poursuivent sans trêve leur objectif d’infiltration et d’affaiblissement de l’Église Catholique. Pour eux, obtenir que s’installent dans l’imaginaire social l’idée et la pratique que les évêques doivent être un produit du ressentir populaire, est un objectif primordial.

C’est ce qui est en jeu dorénavant : ou le maintien de l’Église comme la voulut Jésus Christ, hiérarchique et reposant sur Pierre et les apôtres, ou démocratique et dominée par des forces illégitimes.
Il est de même notoire que, passée la visite pontificale, le fait a été rendu public que l’ex-Évêque d’Iquique, Monseigneur Marco Antonio Órdenes avait été déclaré innocent des abus par la justice chilienne.

François a désigné l’archevêque de Malte, Monseigneur Charles Scicluna, comme envoyé au Chili pour écouter des victimes dans le cas de l’évêque Barros et compiler des témoignages. Mgr Scicluna a été le principal responsable de l’instruction de cas de ce genre dans l’Église durant le pontificat du Pape Ratzinger.

J. Ratzinger et la crise de la pédérastie
-------
Durant le pontificat de Benoît XVI la pédérastie a été un fléau qui a continué à blesser l’Eglise, principalement en Europe et aux Etats-Unis et parmi les pays européens en Irlande et en Belgique.
Le Pape Ratzinger a travaillé intensément pour détecter les « foyers d’infection » et a combattu avec une grande fermeté ce mal à l’intérieur de l’Église, pour purifier et réparer, après la grande crise aux Etats-Unis et principalement dans l’archidiocèse de Boston où près de trois cents prêtres et religieux ont été accusés de pédérastie, des plaintes qui, comme nous le savons, ont provoqué des compensations de plusieurs millions et d’énormes pertes économiques, une crise de la foi et l’abandon par des milliers de baptisés de la pratique catholiques. L’archidiocèse de Boston, par exemple, s’est vu obligé de fermer des dizaines de paroisses.

Les prédateurs étaient mutés en silence vers une autre paroisse ou un autre service, ou envoyés à d’autres diocèses ou pays où le clergé était rare.
En Irlande la majorité des cas ont eu lieu dans des foyers et des orphelinats, où selon le « rapport Ryan » les abus sur mineurs étaient une pratique commune et constante de la part de religieux de la Congrégation des Frères Chrétiens, une institution chargée d’assurer la gestion des écoles et orphelinats catholiques appartenant à l’État. Cinq évêques ont démissionné, et des mois après, le Pape Benoît XVI a repris les rênes de l’enquête et a publié une intense lettre pastorale dans laquelle il exprimait sa honte pour ce qui était arrivé en Irlande.

Benoît XVI a démis 70 évêques du monde entier « parce qu’ils avaient ou bien couvert des prêtres pédophiles ou bien bien eux-mêmes étaient actifs en matière de relations homosexuelles ». « Une grande attention est nécessaire ici afin de prévenir l’intrusion de ce type d’ambigüité et pour éviter une situation dans laquelle le célibat des prêtres finirait pratiquement à être identifiée à la tendance à l’homosexualité ».

De l’homo-idéologie à une homo-hérésie.
-----
Le prêtre polonais P. Dariusz Oko a dénoncé l’existence d’une « homo-idéologie » et d’une « homo-mafia » dans toute l’Église :
« J’ai commencé mon travail en débattant de la menace mortelle externe au Christianisme, puis j’ai ensuite découvert graduellement que la séparation n’est pas si simple. L’ennemi n’est pas seulement à l’extérieur de l’Église mais aussi à l’intérieur, à l’occasion en étant parfaitement camouflée comme le cheval de Troyes. Nous luttons non seulement avec le problème de l’homo-idéologie et l’homo-lobby à l’extérieur de l’Église, mais aussi avec un problème analogue intramuros, où l’homo-idéologie acquiert la forme d’une homo-hérésie ».
Le P. Oko montre très clairement que la majorité des cas d’abus de mineurs l’ont été chez des adolescents et non des enfants, « le fait que cela ait été soigneusement caché et ignoré révèle clairement l’hypocrisie de l’homo-lobby dans le monde et dans l’Église ».

Dans son écrit l’auteur affirme sans ambages que « si le lobby homosexuel existe et a quelque chose à voir dans les structures de l’Église, c’est parce nous, nous le lui avons permis, nous nous sommes rendus, nous nous sommes retirés, nous faisons comme s’il n’existait pas et de cette façon, il a sans doute été permis au lobby de faire ce qu’il voulait pendant une longue période pour qu’une telle situation ait été - et soit encore -, possible »; et il cite le P. Józef Augustyn S.J. (ndt autre prêtre polonais né en 1950, voir son blog), lequel a déclaré: « Le problème, d’après moi, n’est pas "chez eux" mais dans notre réaction "envers eux" », concluant que « pour que ce mal soit caché et toléré, il faut que certaines personnes occupent des postes-clefs, et il n’est pas seulement nécessaire qu’il y ait un homo-lobby, mais qu’il existe une homo-camarilla ou une homo-mafia ».

En d'autres termes un puissant et influent groupe qui ad intra, travaille pour favoriser ses conjurés, et depuis des postes élevés, pour influencer afin que l’homo-hérésie soit imposée. Une lente et efficace infiltration communo-progressiste dans l’Église, graduelle dans la stratégie et radicale dans ses objectifs, que Douglas Hyde, l’ancien communisme converti au catholicisme avait déjà révélé dans la décennie des années 1930. Bella Dodd, elle-même ancienne communiste et baptisée ensuite dans l’Église Catholique a déclaré : « Nous avons mis plus de mille cent hommes dans le sacerdoce afin de détruire l’Église depuis l’intérieur…des hommes qui en ce moment se trouvent dans des postes très élevés de l’Église ».

Michael Hichborn de l’Institut Lépante est l’auteur d'un PowerPoint sur les liens de haut niveau du Vatican avec le Forum Social Mondial, un groupe communiste international, où il démontre que l’Église Catholique Romaine a été infiltrée par des marxistes et des homosexuels.

La rébellion contre Benoît XVI est venue de différents côtés : le mouvement Nous sommes l’Église qui a appelé à la désobéissance, - lire le schisme -, des paroisses dans son manifeste Pfarrer-iniziative, face à quoi, le Souverain Pontife a demandé si l’appel à la désobéissance « est un chemin pour rénover l’Église », ou plutôt « un labeur désespéré pour transformer l’Église selon nos désirs et nos idées ».

Il y a eu aussi une révolte plus ouverte contre le Pape et l’Église à la tête de laquelle se trouvaient des jésuites, surtout aux Etats-Unis. « Ils ont été le bastion, comme le signale le Père Dariusz Oko, de l’homo-idéologie et de l’homo-hérésie ».

La Journée Mondiale de la Jeunesse célébrée en Espagne en août 2011, a été un véritable chemin de croix ecclésial, en particulier pour ceux qui y vinrent de toutes les latitudes du monde, et qui furent attaqués et harcelés par les promoteurs de l’idéologie du genre, « LGTB ».
Une double morale évidente qui exige de l’Église le retrait des débats sur l’avortement, les unions du même sexe, les adoptions d’enfants par des homosexuels, mais qui, en même temps, s’est infiltrée dans l’Église, et depuis l’intérieur de l’Église corrompt sa doctrine et le sacerdoce : « L’homo-lobbyste, dit le P. Oko, a représenté le centre de l’opposition interne contre Benoît XVI ».
Benoît XVI lui-même a confirmé, comme nous le savons, l’existence d’un lobby homosexuel, un groupe auquel se sont intégrées différentes personnes, dont Ratzinger pensait que l’Église serait entièrement purifiée, en prenant la décision d’abandonner sa charge, présumant l’élection du prochain Pape, « suffisamment fort, jeune et saint » pour aborder l’immense labeur qui l’attendait.

Le pontificat de Jorge Mario Bergoglio
-----
Des jésuites de différents pays ont pris la position pour la dépénalisation de l’avortement comme le Chilien Felipe Berríos ou le Père Carlos Novoa, théologie, philosophe et médecin, qui a donné son soutien à l’avortement en Colombie, « position personnelle » avalisée par un autre prêtre jésuite et Recteur d’une autre prestigieuse université (ndt Université Pontificale Xavierienne de Bogota), le P. Joaquín Emilio Sánchez García.

Également les prêtres jésuites chiliens Eduardo Silva, Pablo Walker et Juan Cristóbal Beytía, «ont manifesté ouvertement en faveur de la reconnaissance des unions homosexuelles non seulement dans la loi civile mais aussi dans l’Église elle-même ».

Le P. Alain Thomasset, S.J., maintenant membre de l’Académie Pontificale pour la Vie, fondée par Jean-Paul II, est un défenseur de l’usage de la contraception et nie la doctrine de l’existence d’actes intrinsèquement mauvais. Il a pris parti en faveur de la reconnaissance des couples du même sexe dans l’Église, parce qu’il considère qu’ « une relation homosexuelle vécue dans la stabilité et la fidélité peut être un chemin de sainteté ». Il affirme que l’Église ne définit pas des vérités morales d’une manière définitive.
Et la liste est déjà longe des nominations de marxistes et promoteurs de l’homo-hérésie, de la part de l’actuel pontificat dans des instances ecclésiales du plus haut niveau.
Mme Margaret Archer (ndt: voir sur ce site ICI ) a été nommée en avril 2014, présidente de l’Académie Pontificale des Sciences Sociales. Grâce à sa position, des architectes bien connus du contrôle des naissances, comme Jeffrey Sachs et Ban-Ki Moon ont été invités comme orateurs d’événements du Saint Siège.
Madame Archer a attaqué des groupes pro-vie dans sa position de Présidente de l'Académie Pontificale en question, et a organisé des évènements sous les auspices de la même Académie, avec des thématiques étrangères à l’institution qu’elle préside au nom de François, dont celui qui « avait comme objectif d’explorer des formes d’endoctrinement dans le programme de Développement Durable des Nations Unies (objectifs dont il a déjà été démontré qu’ils étaient marxistes dans leur fond et dans leur forme) ».

François a importé d’Argentine comme consulteur du Conseil Pontificale pour la Justice et la Paix du Saint Siège, et comme responsable pontifical des Rencontres Mondiales des Mouvements Populaires, le marxiste léniniste déclaré Juan Grabois, admirateur de Marx, Lénine, Mao, Che Guevara et Hugo Chávez, qui depuis son siège ecclésial privilégié proclame désormais avec l’acquiescement pontifical la « révolution », c'est-à-dire « les erreurs de la Russie ».

Le Saint Siège a décoré la Hollandaise ancienne Ministre du Commerce Extérieur et de la Coopération pour le Développement des Pays-Bas, Liliane Ploumen, comme Chevalier de l’Ordre Pontifical de Saint Grégoire le Grand pour son « service personnel au Saint Siège et à l’Église Catholique, à travers ses travaux inhabituels, son soutien au Saint Siège et ses exemples d’excellence dans ses communautés et son pays ». Liliane Ploumen est l’une des plus grandes activistes pro-avortement [plusieurs articles ICI sur le sujet et en particulier Une pro avortement primée au Vatican].

Le Père jésuite James Martin, un prêtre controversé, éditeur général de la revue de la Compagnie de Jésus America, nommé par François consultant pour le Bureau de Presse du Saint Siège a affirmé que les fidèles catholiques pourraient être surpris quand ils arriveront au ciel en étant reçus par des hommes et des femmes LGBT et que probablement quelques Saints étaient homosexuels.
Il suggère dans son dernier livre « Construire des Ponts comment l’Église Catholique et la communauté LGBT peuvent entrer dans une relation de respect, de compassion et de sensibilité », il évoque aussi la rédaction d’un catéchisme alternatif et encourage les curés « gay » à sortir du placard. Il a affirme : « Être LGBT ce n’est en rien un péché ». Il est l’un des plus grands promoteurs de ce qu’on appelle « droits LGBT ». Il fait la promotion du « yoga ignacien » [cf. Le prédicateur de Carême du Pape].

Et la liste pourrait s’allonger, mais une fois encore, nous devons citer la Crèche blasphématoire qui a été installée sur la Place Saint Pierre pour Noël 2017, au sujet de laquelle Antonello Sannini, président du groupe d’activistes homosexuels Arcigay Naples, a déclaré à LifeSiteNews : « la présence de la Scène de la Nativité du Vatican pour nous est une raison pour être encore plus heureux cette année. Pour la communauté homosexuelle et transexuelle de Naples, c’est un symbole important de l’inclusion et de l’intégration ».

En mettant en application les mots du Professeur Plinio Corrêa de Oliveira [NDT: plusieurs articles l'évoquent sur ce site, voir en particulier ce texte prophétique: benoit-et-moi.fr/2014-I...la-revolution-homosexualiste], penser que la révolution homosexuelle a atteint son état actuel sans une certaine forme d’organisation et de coordination, c’est comme croire que des centaines de lettres lancées depuis une fenêtre, peuvent se mettre en ordre spontanément sur le sol pour construire une œuvre littéraire.

Comme le dit le Père Oko: les promoteurs de l’homo-hérésie sont des maîtres en camouflage.


Germán Mazuelo-Leytón

Tous droits réservés.
La reproduction, uniquement partielle, des articles de ce site doit mentionner le nom "Benoît et moi" et renvoyer à l'article d'origine par un lien.